"Il s'enfonça plus profondément dans son fauteuil et posa ses pieds sur le garde-feu. C'était le bonheur, c'était l'éternité." 1984 - Orwell

Publié dans : Challenges

le 15/9/10

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La liste des baby challenge Livraddict par → ICI.
Le baby challenge Classique par →
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lus : 6/20

1 - Les raisins de la colère de John Steinbeck
2 - Orgueil et Préjugés de Jane Austen
3 - Cyrano de Bergerac de Edmond Rostand
4 - Autant en emporte le vent, tome 1 de Margaret Mitchell
5 - Boule de Suif et autres nouvelles de Guy de Maupassant
6 - Jane Eyre de Charlotte Brontë
7 - Macbeth de William Shakespeare
8 - Huis clos suivi de Les Mouches de Jean-Paul Sartre
9 - Des souris et des hommes de John Steinbeck *
10 - Les Hauts de Hurle-Vent de Emily Brontë
11 - Le joueur d'échecs de Stefan Zweig
12 - Les Liaisons Dangereuses de Pierre Choderlos De Laclos *
13 - Nana de Emile Zola
14 - Peter Pan de James Matthew Barrie
15 - Roméo et Juliette de William Shakespeare
16 - Hamlet de William Shakespeare

17 - Oedipe roi de Sophocle
18 - Les Malheurs de Sophie de Comtesse de Ségur
19 - Le Songe d'une nuit d'été de William Shakespeare
20 - Au bonheur des dames de Emile Zola

Publié dans : Romans XIX°

le 12/9/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/austen.jpgOrgueil et Préjugés
(Pride ans Prejudice)
Jane Austen
1813

Matilda's Contest : 2/14

Quatrième de couverture
"C'est une vérité universellement reconnue qu'un célibataire pourvu d'une belle fortune doit avoir envie de se marier, et, si peu que l'on sache son sentiment à cet égard, lorsqu'il arrive dans une nouvelle résidence, cette idée est si bien fixée dans l'esprit de ses voisins qu'ils le considèrent sur-le-champs comme la propriété légitime de l'une ou de l'autre de leurs filles."

Avis
Je savais a priori que ce livre n'était pas "mon type" de livre. J'ai trouvé que c'était un bon roman, sans plus. Les préoccupations des personnages m'ont parue superficielles : chercher à caser ses filles, à trouver un mari riche, à savoir si untel l'aime, etc, j'ai connu plus passionnant, même si cela dépeint la réalité de l'époque. Dès le début je savais comment ça allait se terminer, qui finirait avec qui, c'était gros comme une maison, du coup la lecture s'est faite sans surprise et sans plaisir.

L'intérêt du bouquin est sans aucun doute l'évolution des sentiments d'Elizabeth vis à vis de Mr. Darcy (d'où le titre). D'ailleurs ce sont les personnages les plus raisonnables et sensés du livre, et la justesse de leur jugement compense celle des autres. Quasiment tous les autres personnages sont agaçants (Lydia, Mrs. Bennet, Mr. Collins,... leur comportement en est presque comique) et je comprends ô combien l'attitude de Darcy face à une telle société. Bien sûr, c'est aussi le but de Jane Austen de se moquer de ce genre de milieu où tout n'est que réputations, rumeurs et apparences.

Les livres dépeignant une jolie petite campagne anglaise ne m'ont jamais charmée, en plus au XIXème siècle, vraiment peu pour moi. Jane Austen a une plume fluide, mène bien son roman c'est indéniable, mais moi j'ai d'autres attentes qu'une intrigue amoureuse (même si ici les sentiments sont plus complexes) quand je lis un livre, voilà pourquoi je n'ai pas spécialement aimé.

En résumé : Pas mon type de livre.

http://milkymoon.cowblog.fr/images/mrdarcy.jpgMon Mr. Darcy

Extraits
* "Quoi ! Trouver aimable un homme qu'on est résolu à détester !"

* "Plus je vais et moins le monde me satisfait. Chaque jour me montre davantage l'instabilité des caractères et le peu de confiance qu'on peut mettre dans les apparences de l'intelligence et du mérite."

* "Certes, je serais plus intéressante si j'étais folle de chagrin, mais je préfère, somme toute, la médiocrité de mes sentiments."

* "Cela prouve seulement que quelque chose lui manque aussi, bon sens ou délicatesse."

* "Elle désirait jalousement l'estime de Mr. Darcy, maintenant qu'elle n'avait plus rien à en espérer ; elle souhaitait entendre parler de lui, quand il semblait qu'elle n'eût aucune chance de recevoir de ses nouvelles, et elle avait la conviction qu'avec lui elle aurait été heureuse alors que, selon toute probabilité, jamais plus ils ne se rencontreraient."

* "Elle avait honte d'elle-même mais elle était fière de lui, fière que pour accomplir une tâche de pitié et d'honneur, il eût pu se vaincre lui-même."

Publié dans : Elucubrations

le 11/9/10

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Ces derniers jours, avec ma rentrée, j'ai l'impression d'avoir été complètement coupée de mon ordi. J'ai donc plusieurs nouvelles à donner. La première, et pas des moindre, le nouvel album des Scissor Sisters est enfin sorti ! Ensuite, et vous l'avez surement vu, une mise à jour de Livraddict. C'est bien mieux organisé, on peut voir quels livres on a prêté ou emprunté, et même un planisphère avec les nationalités des auteurs lus.

Enfin, il y a un an et un jour, je commençais ce blog. L'heure est au bilan. Quelles sont les découvertes que j'ai faites, mes coups de cœur, les livres qui m'ont apporté un nouveau regard sur les choses, dont le style ou les idées m'ont plu, en somme les livres les plus marquants que j'ai lus cette année ?


http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/LeMeilleurdesmondes.jpg-Le meilleur des mondes, d'Aldous Huxley : dystopie effrayante et si lucide, qui nous met en garde pour l'avenir.http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/Celine.png

-Voyage au bout de la nuit, de Louis-Ferdinand Céline : Bardamu nous fait part de la pourriture du monde qui l'entoure, sur un ton de passivité et écrit avec un style remarquable.

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/sicestunhomme.gif-Si c'est un homme, de Primo Levi : sans nul doute le livre pour lequel j'ai le plus de respect puisqu'il s'agit d'un témoignage d'un rescapé des camps. Frappant et humain, glaçant tout au long et jusqu'à la fin, à lire pour le devoir de mémoire.http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/ladisparitiondegeorgeperec.gif

-La disparition, de Georges Perec : le livre qui pour moi relève du génie, tant par le fond que par la forme.

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/laviedevantsoiromaingary080810111615.jpg-La vie devant soi, de Romain Gary (Emile Ajar) : vu par les yeux d'un enfant, et Dieu que les enfants voient bien les choses ; Momo raconte son quotidien avec Madame Rosa la personne âgée qui le garde, et le lien qui se tisse entre eux jusqu'à la mort.http://milkymoon.cowblog.fr/images/tsongor.jpg

- La mort du roi Tsongor, de Laurent Gaudé : dans une Antiquité fictive, récit mené par une plume empreinte de mélancolie et de douceur.

Publié dans : Romans XX°

le 1/9/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/netirezpassurloiseaumoqueur2.jpgNe tirez pas sur l'oiseau moqueur
(To kill a mockingbird)
Harper Lee
1960

Challenge Livraddict 2010 : 5/7

Quatrième de couverture
Dans une petite ville d'Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Avocat intègre et rigoureux, il est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche.

Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce livre, publié en 1960 - au coeur de la lutte pour les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis -, connut un tel succès. Mais comment ce roman est-il devenu un livre culte dans le monde entier ? C'est que, tout en situant son sujet en Alabama dans les années 1930, Harper Lee a écrit un roman universel sur l'enfance. Raconté par Scout avec beaucoup de drôlerie, cette histoire tient du conte, de la court story américaine et du roman initiatique.

Avis
J'ai beaucoup aimé ce livre dès le début ; j'ai immédiatement été entrainée par l'histoire. On a le plaisir de replonger en enfance, aux côtés de Scout (c'est une fille je précise, parce qu'au début c'était pas clair pour moi x) ), Jem et Dill, qui cherchent à tout prix à faire sortir Boo Radley de chez lui. Atticus, le père de Jem et Scout, s'efforce de leur donner la meilleure éducation possible. En plus d'être un père remarquable, c'est une figure respectueuse, sage et avisée, comme un point de repère parmi tous les habitants de Maycomb. C'est le personnage qui m'a semblé le plus "proche" de notre époque, car ouvert d'esprit et qui pense -entre autre- que la ségrégation raciale n'a pas lieu d'être.
 
♠ Le procès
A cette époque en Alabama, être un Blanc et défendre un Noir est extrêmement mal vu. Pourtant Atticus (avocat de profession) devra s'y coller, et ce plus par morale que par devoir : "Comment pourrai-je regarder mes enfants en face si je n'essaye pas ?". Le procès durera une bonne partie du livre, et malheureusement comme Atticus le dit : "Dans nos tribunaux, quand c'est la parole d'un homme blanc contre celle d'un Noir, c'est toujours le Blanc qui gagne. C'est affreux à dire mais c'est comme ça". Même si le dénouement semble prévisible, certains ont la conviction que ce procès a contribué à faire avancer le combat pour l'égalité entre Noirs et Blancs.
 
♠ La fin
Dans ce livre, Scout apprend que les gens ne sont pas ce qu'ils semblent être : leurs voisines Miss Maudie, Mrs Dubose, Mr Raymond..., et surtout Boo Radley. "Atticus avait raison. Il avait dit un jour qu'on ne connaissait vraiment un homme que lorsqu'on se mettait dans sa peau. Il m'avait suffi de me tenir sur la véranda des Radley." Elle apprend à tourner le dos à certains préjugés, à des comportements à adopter en fonction de telle ou telle personne (Blanc vis à vis de Noir par exemple), pour se faire elle même sa propre opinion des choses et des gens. J'ai adoré la fin, avec un portrait beau et frappant (je ne vous dirai pas de qui), qui a été renforcer toute l'opinion que je me faisais du livre pendant ma lecture. Enfin, à la fin, on comprend de quoi Scout parlait à la toute première page.

♠ Où il est question d'oiseau moqueur
Qui est-ce ? Trois fois j'ai cru comprendre le titre. Trois fois ce sont des sens différents qui sont apparus. La première fois où il est fait référence à un oiseau moqueur, c'est un ordre d'Atticus à Scout qui lui demande de ne pas tirer dessus avec sa carabine. Mais la deuxième et la troisième fois, il s'agit de deux autres personnes (je ne vous dis pas qui non plus, sinon aucune surprise!), et il faut alors voir ce titre comme une métaphore. Et quand on comprend de qui il s'agit, cela donne tout son sens au livre. Le titre résume alors à lui seul le côté lutte pour les droits civiques des Noirs et le côté "roman universel sur l'enfance".

En résumé : Un très beau roman sur l'enfance, mais qui soulève aussi la question de la ségrégation raciale. Beaucoup aimé !


Extraits
* "On va faire un bébé de neige ?"

* "Un coeur joyeux rend le visage serein."

* "Par ici, quand tu as une seule goutte de sang noir, tu deviens tout noir."

* "jouait de sa voix comme d'un orgue"

Publié dans : Romans XXI°

le 31/8/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/herisson.gifL'élégance du hérisson
Muriel Barbery
2006

Quatrième de couverture
Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants.

Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai.


Avis
Au début ce livre m'agaçait. Je trouvais que Renée, la concierge, n'avait rien de l'élégance du hérisson, à critiquer nuit et jour les riches. Comme si elle trouvait ça jouissif d'être pauvre pour pouvoir critiquer les riches à loisir. Alors après, se prétendre plus lettrée qu'eux, je veux bien, mais ça aurait au moins pu lui ouvrir les yeux sur le fait que tous les "riches" ne sont pas à mettre dans le même sac.

Et heureusement, elle va s'en rendre compte, grâce à l'arrivée de M.Ozu qui va la faire sortir de sa petite loge de concierge. M.Ozu, l'homme que tout le monde rêverait de rencontrer, est un charmant japonais retraité qui vient d'emménager dans l'immeuble. Avec Paloma, ils vont se rendre compte que la concierge n'est pas se qu'elle semble être, d'où "l'élégance du hérisson". Au fur et à mesures de leurs conversations, Renée abandonne un peu ses préjugés contre les riches, et je le répète, c'est ce qui m'avait agacée au début.

En revanche j'ai nettement plus aimé les passages de Paloma. L'enjeu avec elle, c'est de savoir si elle va faire ce qu'elle prévoit de faire le jour de ses treize ans (cf. résumé). Elle est persuadée que l'existence est absurde, et on peut la comprendre vu sa famille. Tout au long du livre, ce sera une recherche de réponses, une remise en question. Et sa vision des choses va aussi évoluer. J'ai aimé son intelligence, sa manière de raisonner, et sa manière d'être.

Dans ce livre il est très souvent question d'Art. Qu'est ce que ça m'a rappelé les cours de philo, un truc de dingue. Du Kant par ci, du Hussel par là ; et puis j'ai vu que Muriel Barbery avait été prof de philo, ceci expliquant cela. Il y avait de bonnes réflexions quand même, et j'avoue qu'après certains passages, je me suis demandée à quoi on servait sur Terre, c'était un peu la déprime (mais au final on en garde un souvenir très positif, si si).

Je crois que mon avis sur ce livre a complètement basculé à un passage très précis : lorsque Renée retrouve un ancien locataire de l'immeuble, et qu'il lui explique comment ses camélias lui ont sauvé la vie. Très bref, sublime passage, j'en avais les larmes aux yeux. Dans ces moments là, je me dis que la littérature n'a pas fini de me surprendre, et au final, toute la magie d'un livre réside peut être dans un minuscule passage.
 
En résumé : Livre qui m'agaçait profondément au début mais mon avis a complètement basculé, et au final, que c'est beau !


Extraits
* "Je suis un des multiples rouages qui font tourner la grande illusion universelle selon laquelle la vie a un sens qui peut être aisément déchiffré."

* "Je déteste cette fausse lucidité de la maturité."

* "Personne ne semble avoir songé au fait que si l'existence est absurde, y réussir brillamment n'a pas plus de valeur qu'y échouer. C'est seulement plus confortable. Et encore : je crois que la lucidité rend le succès amer alors que la médiocrité espère toujours quelque chose."

* "La politique, me dit-elle. Un jouet pour les petits riches qu'ils ne prêtent à personne."

* "Peut-on être aussi doué et aussi aveugle à la présence des choses ?"

* "Il n'y a pas plus midinette que le cynique."

* "J'ai endossé mon habit de concierge semi-débile."

* "en transe grammaticale"

* "Bon, allons-y pour une petite session dans le genre conversation automnale au coin du feu entre gens bien nés, une conversation raffinée, constructive, et même peut-être soyeuse."

* "Nous autres humains sommes capables de consacrer une grande énergie à la quête du rien et au brassage de pensées inutiles et absurdes."

* "Je m'étais demandée comment tant de jeunesse pouvait se ruiner au service du néant."

* "une humilité de façade qui n'est que vanité et dédain" (à propos de l'intelligence)

* "Ce qui est beau, c'est ce qu'on saisit alors que ça passe. C'est la configuration éphémère des choses au moment où on en voit et même temps la beauté et la mort."

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