"L'avenir, je vois comment qu'y sera... Ca sera comme une partouze qui n'en finira plus." Voyage au bout de la nuit - Céline

Publié dans : Romans XIX°

le 12/9/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/austen.jpgOrgueil et Préjugés
(Pride ans Prejudice)
Jane Austen
1813

Matilda's Contest : 2/14

Quatrième de couverture
"C'est une vérité universellement reconnue qu'un célibataire pourvu d'une belle fortune doit avoir envie de se marier, et, si peu que l'on sache son sentiment à cet égard, lorsqu'il arrive dans une nouvelle résidence, cette idée est si bien fixée dans l'esprit de ses voisins qu'ils le considèrent sur-le-champs comme la propriété légitime de l'une ou de l'autre de leurs filles."

Avis
Je savais a priori que ce livre n'était pas "mon type" de livre. J'ai trouvé que c'était un bon roman, sans plus. Les préoccupations des personnages m'ont parue superficielles : chercher à caser ses filles, à trouver un mari riche, à savoir si untel l'aime, etc, j'ai connu plus passionnant, même si cela dépeint la réalité de l'époque. Dès le début je savais comment ça allait se terminer, qui finirait avec qui, c'était gros comme une maison, du coup la lecture s'est faite sans surprise et sans plaisir.

L'intérêt du bouquin est sans aucun doute l'évolution des sentiments d'Elizabeth vis à vis de Mr. Darcy (d'où le titre). D'ailleurs ce sont les personnages les plus raisonnables et sensés du livre, et la justesse de leur jugement compense celle des autres. Quasiment tous les autres personnages sont agaçants (Lydia, Mrs. Bennet, Mr. Collins,... leur comportement en est presque comique) et je comprends ô combien l'attitude de Darcy face à une telle société. Bien sûr, c'est aussi le but de Jane Austen de se moquer de ce genre de milieu où tout n'est que réputations, rumeurs et apparences.

Les livres dépeignant une jolie petite campagne anglaise ne m'ont jamais charmée, en plus au XIXème siècle, vraiment peu pour moi. Jane Austen a une plume fluide, mène bien son roman c'est indéniable, mais moi j'ai d'autres attentes qu'une intrigue amoureuse (même si ici les sentiments sont plus complexes) quand je lis un livre, voilà pourquoi je n'ai pas spécialement aimé.

En résumé : Pas mon type de livre.

http://milkymoon.cowblog.fr/images/mrdarcy.jpgMon Mr. Darcy

Extraits
* "Quoi ! Trouver aimable un homme qu'on est résolu à détester !"

* "Plus je vais et moins le monde me satisfait. Chaque jour me montre davantage l'instabilité des caractères et le peu de confiance qu'on peut mettre dans les apparences de l'intelligence et du mérite."

* "Certes, je serais plus intéressante si j'étais folle de chagrin, mais je préfère, somme toute, la médiocrité de mes sentiments."

* "Cela prouve seulement que quelque chose lui manque aussi, bon sens ou délicatesse."

* "Elle désirait jalousement l'estime de Mr. Darcy, maintenant qu'elle n'avait plus rien à en espérer ; elle souhaitait entendre parler de lui, quand il semblait qu'elle n'eût aucune chance de recevoir de ses nouvelles, et elle avait la conviction qu'avec lui elle aurait été heureuse alors que, selon toute probabilité, jamais plus ils ne se rencontreraient."

* "Elle avait honte d'elle-même mais elle était fière de lui, fière que pour accomplir une tâche de pitié et d'honneur, il eût pu se vaincre lui-même."

Publié dans : Romans XIX°

le 22/2/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/camelias.jpgLa Dame aux camélias
Alexandre Dumas fils
1848
 
Challenge ABC : 16/26

Quatrième de couverture
Armand et Marguerite vivent un amour immense qui survit à tout les obstacles et à toutes les tromperies. Le père d'Armand interdit cet amour inconvenant. Mais rien n'aura empêché le bonheur d'aimer, la virginité retrouvée, l'argent et les conventions dédaignés. L'amour véritable, c'était pour Marguerite l'espoir, le rêve et le pardon de sa vie. Tout lui fut donné, mais à quel prix !
Ce roman, dont Alexandre Dumas fils tira aussi un drame, est inspiré de l'existence authentique de Marie Duplessis. Merveilleusement belle et intelligente, cette courtisane fut adoré du Tout-Paris et de l'auteur lui-même. Il dut renoncer à elle, car il n'était pas assez riche. Verdi fit de ce drame un opéra sublime, La Traviata.

Avis
On vit une passion amoureuse tissée de sentiments très forts : jalousie, vengeance... A certains moments, j'ai douté de l'honnêteté de Marguerite, mais où serait l'intérêt de l'histoire si elle menait ce pauvre Armand en bateau ? On ne voit plus la Dame aux camélias (Marguerite) comme une simple "femme entretenue", mais un personnage des plus sensibles qui soient, une femme qui a retrouvé pendant quelques temps son honneur et sa dignité auprès de son véritable amour. Ouh ça fait vraiment cucu c'que je dis là. Bref, encore une histoire d'amour aux sentiments forts et paradoxaux comme il en existe tant d'autres ; pour prendre des exemples récents, ça m'a rappelé Pretty Woman et Moulin Rouge.

En résumé : J'ai assez aimé, bien que les histoires d'amour impossible soient très courantes en littérature et finissent par me lasser.


Extrait
"Mais à qui croyez-vous donc avoir affaire ? Je ne suis ni une vierge ni une duchesse. Je ne vous connais que d'aujourd'hui et ne vous dois pas compte de mes actions. En admettant que je devienne un jour votre maîtresse, il faut que vous sachiez bien que j'ai eu d'autres amants que vous. Si vous me faites déjà des scènes de jalousie avant, qu'est-ce que ce sera donc après, si jamais l'après existe !"

Publié dans : Romans XIX°

le 15/1/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/belami.jpgBel-Ami
Guy de Maupassant
1885

Résumé
Alors que Georges Duroy erre dans la capitale sans un sou en poche, il rencontre un ancien camarade de régiment, qui lui propose de devenir journaliste à La Vie française... Ainsi commence Bel-Ami (1885), l'histoire d'une ambition assouvie à travers l'argent et les femmes dans le Paris fastueux des années 1880. Cynisme d'une presse en plein essor, corruption politique, stratégie amoureuse, vanités mondaines : cette plongée impitoyable dans la société parisienne de la fin du XIXe siècle fait de Bel-Ami le roman le plus balzacien de Maupassant.

Avis
Georges Duroy, alias Bel-Ami, est l'exemple même du type qui gravit les échelons de la société en écartant tous les éléments nuisants sur son passage. Il n'a qu'une fin : atteindre la branche la plus distinguée de la société, et pour cela ne se soucie guère des moyens utilisés. Il choisit ses "amis" en fonction de leurs relations, des avantages qu'il peut en tirer. Je trouve cet état d'esprit dégoutant. Ce gars est immoral. Prenons l'exemple de son ""ami"" M.Forestier. Non seulement celui-ci lui a ouvert les portes de la rédaction d'un journal, mais il est marié à une créature admirée par tous ; Madeleine Forestier. Quelques jours après la mort de M.Forestier, Duroy (qui plus tard s'anoblira en Du Roy) demande Madeleine Forestier en mariage. Le livre se clôt sur ce mariage, qui est la consécration pour notre héros.
"Lorsque l'office fut terminé, il se redressa, et donnant le bras à sa femme, il passa dans la sacristie. Alors commença l'interminable défilé des assistants. Georges, affolé de joie, se croyait un roi qu'un peuple venait acclamer. Il serrait des mains, balbutiait des mots qui ne signifiaient rien, saluait, répondait aux compliments : " Vous êtes bien aimable."

Je n'ai donc pas du tout aimé le personnage de Bel-Ami, égoïste, manipulateur, profiteur, imbu de lui-même. Le milieu de la presse, la politique, les stratégies amoureuses pour obtenir ce qu'il désire, tout ça m'est passé par dessus la tête. Par contre j'ai trouvé la fin superbe. Elle cerne finalement bien le personnage. Il a atteint son but, il s'en trouve un autre, et on peut imaginer que c'est ainsi sans fin.
"Il descendit avec lenteur les marches du haut perron entre deux haies de spectateurs. Mais il ne les voyait point ; sa pensée maintenant revenait en arrière, et devant ses yeux éblouis par l'éclatant soleil flottait l'image de Mme de Marelle rajustant en face de la glace les petits cheveux frisés de ses tempes, toujours défaits au sortir du lit."

En résumé : Je n'ai pas du tout aimé le personnage principal, ce qui est légèrement gênant pour apprécier le reste de la lecture.


Représentation
J'ai vu que notre cher Rob' allait interpréter le rôle de Bel-Ami au cinéma, et je tiens surtout à souligner le très bon choix pour Uma Thurman en tant que Madeleine Forestier. A voir...

Publié dans : Romans XIX°

le 6/12/09

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/doriangray.jpgLe Portrait de Dorian Gray
(The Picture of Dorian Gray)
Oscar Wilde
1890

Quatrième de couverture :
"Si je demeurais toujours jeune et que le portrait vieillisse à ma place ! Je donnerais tout, tout pour qu'il en soit ainsi. [...] Je donnerais mon âme !"

Avis :
Avant le roman lui même, la courte préface nous fait découvrir le thème principal : qu'est-ce que l'oeuvre d'art ? Ensuite, premier chapitre. J'étais déjà captivée par l'innocence et la beauté de Dorian Gray, et le peintre Basil Hallward. Tout semblait être dans l'équilibre le plus parfait. Et là arrive l'ami du peintre, Lord Henry, qui pervertit complètement l'âme de Dorian avec ses discours immoraux. Je hais ce genre de personnes qui pensent avoir tout compris de la vie et étalent leur influence sur tout le monde. Je déteste ce type de personnes qui ne jurent que par la beauté et les plaisirs. Bien sûr j'en ai voulu tout le long de l'histoire à Lord Henry. La violence des sentiments de Dorian Gray, dissimulés sous son masque de beauté éternelle, rend le roman encore plus fort. Le fait de savoir qu'un tel visage puisse commettre le pire des crimes, voilà un paradoxe excellent. Lorsque Hallward peint sa plus belle oeuvre de Gray, celui-ci y met son âme pour garder sa jeunesse. J'ai surtout admiré la fin, ou il y a une confusion entre Dorian Gray et son portrait. En fait, c'était lui l'oeuvre d'art, et non le tableau.

Néanmoins mon enthousiasme pour ce livre est modéré. J'en avais entendu tellement de bien que j'ai placé mes attentes trop hautes. Je pense que ce livre aurait pu plus me plaire si je l'avais découvert complètement par hasard.

En résumé : J'ai adoré le sujet de ce livre sur l'oeuvre d'art, la beauté éternelle, ainsi que le personnage de Dorian Gray.
 

Extraits :
* "Il n'y a pas de livres moraux ou immoraux. Un livre est bien ou mal écrit. C'est tout."

* "L'éclosion de la fleur la plus humble a exigé un monde de travaux".

* "On éprouve une certaine volupté à s'accuser soi-même. En nous blâmant nous même nous pensons nous réserver le droit exclusif de le faire. C'est la confession, et non le prêtre, qui nous donne l'absolution."

* "Mon cher, vous oubliez que nous vivons au pays de l'hypocrisie."

* "Le désir féroce de vivre, le plus terrible de tous les appétits humains, animait toutes les fibres de son être surexcité."

* "Il n'y avait que la laideur de vrai."

Publié dans : Romans XIX°

le 17/10/09

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/zola3.gifL'assommoir
Emile Zola
1877
 
Quatrième de couverture
"L'alambic, sourdement, sans flamme, sans une gaieté dans les reflets de ses cuivres, continuait, laissait couler sa sueur d'alcool, pareil à une source lente et entêtée, qui à la longue devait envahir la salle, se répandre sur les boulevards extérieurs, inonder le trou immense de Paris."

Avis
Longue longue lecture (a propos si on me demande : "il était pas trop assommant l'Assommoir ?", c'est moi qui l'assomme), mais très bonne lecture. Encore une fois Zola prend le temps de tisser tous ses fils, c'est comme si on vivait en même temps que les personnages. Si je me souviens bien l'histoire s'étend sur une bonne vingtaine d'années.
Le livre peut se diviser en deux parties. La première représente l'ascension sociale de Gervaise. Elle est mariée, a un emploi, tout semble se profiler sous de bons jours. Mais l'alcool rode déjà autour d'elle, attendant le bon moment pour frapper. Il sera l'acteur principal de la deuxième partie du livre, entrainant la déchéance des personnages les uns après les autres. On ne peut pas s'empêcher de ressentir de la compassion pour Coupeau devenu fou dans sa cellule, pour la petite Lalie si digne malgré que son père la batte, pour Gervaise attendant son heure sous la cage d'escalier... Je sais je vous donne envie de le lire maintenant, ne me remerciez pas. Zola peint le fléau qu'est l'alcool au XIXème siècle, et qui d'ailleurs n'a pas tellement changé aujourd'hui.

En résumé : Bien mais long, ce qui m'a par moments découragée.

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