"Tout mentait ! Chaque sourire cachait un bâillement d'ennui, chaque joie sa malédiction, tout plaisir son dégoût." Madame Bauvary - Flaubert

Publié dans : Romans XXI°

le 23/2/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/teule.jpgLe magasin des suicides
Jean Teulé
2007

Challenge ABC : 17/26

Quatrième de couverture
Vous avez raté votre vie ? Avec nous, vous réussirez votre mort !
Imaginez un magasin où l'on vend depuis dix générations tous les ingrédients possibles pour se suicider. Cette petite entreprise familiale prospère dans la tristesse et l'humeur sombre jusqu'au jour abominable où surgit un adversaire impitoyable : la joie de vivre...

Avis
L'autre jour, quand je suis allée acheter Le Magasin des Suicides et L'arrache-coeur, ma mère m'a demandé si j'allais bien. Mais vous l'aurez compris, ce titre est trompeur, et l'auteur lui-même joue avec ses clichés de famille lugubre et dépressive qui vend du cyanure et des lames de rasoir. A mon sens, le pessimisme qui pèse sur la famille n'est que le reflet du pessimisme que nous adoptons quotidiennement ("marre des cours, putain il pleut, avance trouducu"...). Un humour noir que j'ai donc beaucoup apprécié, malgré une écriture qui parfois m'a parue trop "enfantine".
Le magasin des suicides se situe dans une époque futuriste où les informations à la télé sont en 3D, où la couche d'ozone a quasiment disparue, l'avancée du désert menace les villes, et des pluies toxiques s'abattent fréquemment. Etant donné l'état actuel du monde, c'est ce qui s'appellerait l'ironie du sort.
Pour terminer, la fin est vraiment surprenante, mais je vais m'arrêter là pour vous laisser en suspens hé ouais.

En résumé : Une histoire amusante façon famille Adams, qui pointe avec humour le pessimisme de notre époque.


Extraits
* "Combien de fois faudra-t-il te le répéter ? On ne dit pas "au revoir" aux clients qui sortent de chez nous. On leur dit "adieu" puisqu'ils ne reviendront jamais."

* "- Est-ce qu'on peut payer...
- A crédit ? demande le commerçant. Chez nous ? Vous plaisantez, pourquoi pas une carte de fidélité !"

Publié dans : Romans XXI°

le 9/12/09

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/orsenna2.jpgEt si on dansait ?
Erik Orsenna
2009

Challenge ABC : 11/26

Quatrième de couverture
"Et maintenant ?
Je savais bien que jamais je n'en aurais fini avec la ponctuation. Aussi longtemps que je vivrais, et donc aussi longtemps que j'écrirais, je me battrais avec les signes, je m'acharnerais à bien placer les virgules. Et les points. Et les points-virgules. Sans oublier les tirets, les crochets, les chevrons auxquels je n'avais pas jusqu'ici prêté assez d'attention.
Mais une petite voix me parlait. Elle me venait de tout au fond, là, au milieu du ventre, entre coeur et nombril :
-Toi aussi, tu as une histoire, Jeanne, ton histoire secrète. L'heure est venue de la raconter."


Avis
C'est toujours un plaisir de se replonger dans l'archipel de Jeanne, et de suivre ses aventures avec la grammaire. J'adore cette allégorie des mots, je crois d'ailleurs que La grammaire est une chanson douce avait fait naître en moi une fascination pour la grammaire. Dans ce livre, j'ai beaucoup aimé la relation musique/ponctuation, Orsenna rend les mots vivants. J'ai eu le plaisir de retrouver la même édition que pour La révolte des accents, avec des illustrations qui correspondent parfaitement à l'atmosphère du livre (vous remarquerez que j'ai fait mes habillages à partir de ces deux couvertures d'ailleurs :B).
Je suis néanmoins déçue par deux choses : j'ai trouvé l'histoire courte, plus courte que pour les autres livres, y'a pas eu vraiment d'action.  Deuxio, Orsenna veut sûrement adapter son livre à un public jeune ; il explique bien touuutes les règles de ponctuation, c'est très didactique, bref ça m'a paru plus simplet si vous voyez ce que je veux dire.

En résumé : J'ai aimé retrouver l'univers de Jeanne, mais la magie des premiers tomes opère moins bien (trop vieille ?).


Extrait
"Comment dans ce climat de guerre deux petits, tout petits mots, parmis les plus brefs de la langue française, comment ont-ils eu le courage de venir dans ma tête et surtout d'y demeurer, malgré les violences dont ils faisaient l'objet ?
Hommage soit rendu à et ! Célébré soit si !
Et si ?
Et si je manquais trop à Amitav ?
Et s'il venait me voir en France ?
Et si, moi, j'économisais assez pour revenir en Inde ?
Et si...
Points de suspension."

Publié dans : Romans XXI°

le 7/10/09

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/nothomb.jpg Journal d'Hirondelle
Amélie Nothomb
2006

Quatrième de couverture
C'est une histoire d'amour dont les épisodes ont été mélangés par un fou.

Avis
Celui là aussi c'est du pur résumé. Précisons un peu : Urbain ne ressent plus rien, il est devenu insensible. Parfait pour devenir tueur à gage. Mais en tombant sur le journal d'une de ses victimes, un journal qui semble en intéresser plus d'un, ses sentiments vont se réveiller.
J'ai découvert Amélie Nothomb grâce à ce livre, et tout de suite ça m'a fait une forte impression. Vif, intelligent, original, j'ai beaucoup aimé le personnage d'Urbain, sa répartie, quoi que la répartie chez Nothomb j'adore forcément. En fin de compte c'est une histoire bizarre mais touchante, il tombe amoureux d'une fille inconnue qu'il a tué, grâce à son journal. On ne connait pas son vrai nom, au début il choisit Urbain ; il frappe en ville. Lorsqu'on le prend, il devient Innocent, comme le pape, et surtout comme un innocent. La fin est juste génialissime, j'en ai jamais lu de meilleure. J'aime aussi le fait que le titre du "vrai" livre soit en référence à un livre dans l'histoire (ici un journal), comme avec Hygiène de l'assassin ; une sorte de mise en abîme vous voyez.

En résumé : Mon premier livre d'Amélie Nothomb : tout simplement excellent.
 

Extraits
* "J'ai le verbe froid comme la mort."

* "Où le snobisme ne va-t-il pas se nicher ?"

* "Il y a des beautés qui sautent aux yeux et d'autres qui sont écrites en hiéroglyphes : on met du temps à déchiffrer leur splendeur mais quand elle est apparue, elle est plus belle que la beauté."

* "Ce texte s'arrêtera au moment exact de ma mort."

Publié dans : Romans XXI°

le 2/10/09

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/99f.jpg 99 F
(rebaptisé 14,99 euros)
Frédéric Beigbeder
2000

Challenge ABC : 1/26

Quatrième de couverture

Octave est le maître du monde. Octave exerce en effet la profession lucrative de rédacteur publicitaire : il décide aujourd'hui ce que vous allez vouloir demain. Octave est un mort-vivant, couvert d'argent, de filles et de cocaïne. Un jour, il se rebelle. Le doué Octave déjante. La cliente idéale ? " Une mongolienne de moins de cinquante ans. " Les nababs de la publicité ? " Ils mènent la troisième guerre mondiale. " De l'île de la Jatte où négocient les patrons d'agence à Miami où l'on tourne un spot sous amphétamines, d'un séminaire en Afrique à Saint-Germain-des-Prés, de l'enfer du sexe à la pureté perdue, Frédéric Beigbeder, entre fiction et pamphlet, écrit la confession d'un enfant du millénaire. En riant, il dénonce le mercantilisme universel. En quelque sorte, un livre moral. Pour 99 francs, seulement.

Avis
J'ai vraiment aimé ce bouquin, ça change, c'est original. J'adhère pas du tout au mode de vie d'Octave, mais ça ne m'empêche pas d'apprécier ses réflexions. C'est vrai en fait, j'ai pas pu lâcher ce livre avant de l'avoir terminé, le style est génial. J'ai aussi trouvé original le fait qu'on passe de la narration du "je" à "tu", "il", "nous", "vous", "ils". Déçue par la fin, je n'ai pas compris le rapport, ou le sens s'il y en a un. J'ai envie de lire un autre Beigbeder, mais en même temps je me dis que ce sera la même chose ...
 
En résumé : Une très très bonne découverte, j'ai adoré le style d'écriture. Je reste néanmoins déçue par la fin.

Publié dans : Romans XXI°

le 25/9/09

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/orsenna.jpg La révolte des accents
Erik Orsenna
2007

Quatrième de couverture
Depuis quelque temps, les accents grognaient. Ils se sentaient mal aimés, dédaignés, méprisés. A l'école, les enfants ne les utilisaient presque plus. Chaque fois que je croisais un accent dans la rue, un aigu, un grave, un circonflexe, il me menaçait.
- Notre patience a des limites, grondait-il. Un jour, nous ferons la grève. Attention, notre nature n'est pas si douce qu'il y paraît. Nous pouvons causer de grands désordres.
Je ne prenais pas les accents au sérieux. J'avais tord.

Avis
Après La grammaire est une chanson douce et Les chevaliers du subjonctif, quel plaisir de retrouver Jeanne et son île. Les accents, c'est un peu comme les épices en cuisine. Encore une fois l'auteur réussit à me faire adorer ma chère langue. D'ailleurs il faudrait que je relise ces livres, l'histoire est assez floue dans ma mémoire, et que je m'attaque à la suite Et si on dansait ?. J'en profite pour vous inviter à jeter un oeil sur le site d'Orsenna ici, il est pas complet mais son design est sympa.

En résumé : Après quelques années, c'est toujours un plaisir de retrouver Jeanne et son archipel, et toujours ce même amour de la langue française.

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