Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur
(To kill a mockingbird)
Harper Lee
1960
(To kill a mockingbird)
Harper Lee
1960
Challenge Livraddict 2010 : 5/7
Quatrième de couverture
Dans une petite ville d'Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Avocat intègre et rigoureux, il est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche.
Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce livre, publié en 1960 - au coeur de la lutte pour les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis -, connut un tel succès. Mais comment ce roman est-il devenu un livre culte dans le monde entier ? C'est que, tout en situant son sujet en Alabama dans les années 1930, Harper Lee a écrit un roman universel sur l'enfance. Raconté par Scout avec beaucoup de drôlerie, cette histoire tient du conte, de la court story américaine et du roman initiatique.
Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce livre, publié en 1960 - au coeur de la lutte pour les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis -, connut un tel succès. Mais comment ce roman est-il devenu un livre culte dans le monde entier ? C'est que, tout en situant son sujet en Alabama dans les années 1930, Harper Lee a écrit un roman universel sur l'enfance. Raconté par Scout avec beaucoup de drôlerie, cette histoire tient du conte, de la court story américaine et du roman initiatique.
Avis
J'ai beaucoup aimé ce livre dès le début ; j'ai immédiatement été entrainée par l'histoire. On a le plaisir de replonger en enfance, aux côtés de Scout (c'est une fille je précise, parce qu'au début c'était pas clair pour moi x) ), Jem et Dill, qui cherchent à tout prix à faire sortir Boo Radley de chez lui. Atticus, le père de Jem et Scout, s'efforce de leur donner la meilleure éducation possible. En plus d'être un père remarquable, c'est une figure respectueuse, sage et avisée, comme un point de repère parmi tous les habitants de Maycomb. C'est le personnage qui m'a semblé le plus "proche" de notre époque, car ouvert d'esprit et qui pense -entre autre- que la ségrégation raciale n'a pas lieu d'être.
♠ Le procès ♠
A cette époque en Alabama, être un Blanc et défendre un Noir est extrêmement mal vu. Pourtant Atticus (avocat de profession) devra s'y coller, et ce plus par morale que par devoir : "Comment pourrai-je regarder mes enfants en face si je n'essaye pas ?". Le procès durera une bonne partie du livre, et malheureusement comme Atticus le dit : "Dans nos tribunaux, quand c'est la parole d'un homme blanc contre celle d'un Noir, c'est toujours le Blanc qui gagne. C'est affreux à dire mais c'est comme ça". Même si le dénouement semble prévisible, certains ont la conviction que ce procès a contribué à faire avancer le combat pour l'égalité entre Noirs et Blancs.
♠ La fin ♠
Dans ce livre, Scout apprend que les gens ne sont pas ce qu'ils semblent être : leurs voisines Miss Maudie, Mrs Dubose, Mr Raymond..., et surtout Boo Radley. "Atticus avait raison. Il avait dit un jour qu'on ne connaissait vraiment un homme que lorsqu'on se mettait dans sa peau. Il m'avait suffi de me tenir sur la véranda des Radley." Elle apprend à tourner le dos à certains préjugés, à des comportements à adopter en fonction de telle ou telle personne (Blanc vis à vis de Noir par exemple), pour se faire elle même sa propre opinion des choses et des gens. J'ai adoré la fin, avec un portrait beau et frappant (je ne vous dirai pas de qui), qui a été renforcer toute l'opinion que je me faisais du livre pendant ma lecture. Enfin, à la fin, on comprend de quoi Scout parlait à la toute première page.
♠ Où il est question d'oiseau moqueur ♠
Qui est-ce ? Trois fois j'ai cru comprendre le titre. Trois fois ce sont des sens différents qui sont apparus. La première fois où il est fait référence à un oiseau moqueur, c'est un ordre d'Atticus à Scout qui lui demande de ne pas tirer dessus avec sa carabine. Mais la deuxième et la troisième fois, il s'agit de deux autres personnes (je ne vous dis pas qui non plus, sinon aucune surprise!), et il faut alors voir ce titre comme une métaphore. Et quand on comprend de qui il s'agit, cela donne tout son sens au livre. Le titre résume alors à lui seul le côté lutte pour les droits civiques des Noirs et le côté "roman universel sur l'enfance".
En résumé : Un très beau roman sur l'enfance, mais qui soulève aussi la question de la ségrégation raciale. Beaucoup aimé !
Extraits
* "On va faire un bébé de neige ?"
* "Un coeur joyeux rend le visage serein."
* "Par ici, quand tu as une seule goutte de sang noir, tu deviens tout noir."
* "jouait de sa voix comme d'un orgue"