Philippe Fusaro
2004
Challenge ABC : 21/26
Quatrième de couverture
Je suis Primo Carnera, le plus grand boxeur par la taille qu’on ait jamais vu, la Montagne de fer. Je me suis mesuré aux hommes les plus forts et j’ai même combattu contre un kangourou et contre King Kong.
Je suis Primo Carnera, un paysan du Frioul, idolâtré par le régime fasciste. Mussolini m’a adoré puis m’a renié quand j’ai perdu contre Joe Louis.
Je suis Primo Carnera, l’ami de John Wayne. J’ai craché sur Bogart et, au cinéma, j’ai été pirate, gangster et même Frankenstein. Je suis Primo Carnera, l’unique amour de Pina de Gorizia.
Voici mon histoire, celle d’un homme simple qui a souffert de la faim et de l’exil.
Avis
Ce livre offre une entrée en matière dans le monde de la boxe des années 30. L'auteur a voulu retracer la vie du célèbre champion du monde italien catégorie poids lourd, Primo Carnera.
Du point de vue biographique pur, je ne connais pas les sources de l'auteur, la plupart des lettres, dialogues, etc, sont inventés (eh oui ça paraît logique). Dans son livre, l'auteur veut montrer que Carnera a été la marionnette de Mussolini. J'ai trouvé que Mussolini était dépeint assez caricaturalement dans une des lettre qu'il écrit ; genre le méchant dictateur qui dégage tous les loosers du pays. Et de l'autre côté on a le gentil boxeur un peu bêbête qui se fait arnaquer par tout le monde. L'auteur répétait assez souvent dans le livre que l'entourage de Primo Carnera le voyait comme quelqu'un de trop naïf. L'auteur voulait casser cette image, présenter le boxeur sous d'autres aspects. C'est pourtant l'inverse que j'ai retenu, ou du moins qui a été beaucoup plus souligné.
Du point de vue écriture, j'ai bien aimé le fait qu'il y ait plusieurs personnages qui parlent, plusieurs points de vue différents (par exemple son manager, un boxeur, sa femme...). On a assez souvent les pensées de Carnera. Il s'exprimait dans un mélange d'italien et de français, j'avais vraiment l'impression d'entendre parler français un italien. Lors des combats, ce qui était aussi intéressant, c'est que les pensées du boxeur étaient livrées, on pouvait se croire sur le ring en train de donner nous-même les coups.
Carnera apparaît comme un homme extrêmement généreux mais trop naïf. On a profité de sa carrure de colosse et de ses succès dans la boxe pour le hisser au rang d'icône sportive du régime fasciste. Mais on n'a pas hésité à l'abandonner dès qu'il a commencé à plus être bon. C'est ça le business.
En résumé : Une découverte intéressante de la vie d'un champion du monde de boxe, avalé et recraché par le monde de la boxe et par le régime fasciste.