"Il m'a expliqué en souriant que rien n'est blanc ou noir et que le blanc, c'est souvent le noir qui se cache et le noir c'est parfois le blanc qui s'est fait avoir." La vie devant soi - Gary

Publié dans : Elucubrations

le 1/7/10

Vu chez Dame Meli, et comme les vacances sont l'occasion idéale pour y répondre, voici mes réponses au célèbre questionnaire de Proust ! Dans quelque temps, quand je relirai ces réponses je penserai "mais omg comment j'ai pu répondre ça, comment j'ai pu ne pas penser à ça.. ?", il serait intéressant d'ailleurs de faire ce questionnaire en deux instants éloignés de notre vie. Pour la petite histoire, ce questionnaire se nomme ainsi parce que l'écrivain Proust a répondu à ces questions de manière assez surprenante.

Ma principale qualité : Aujourd'hui je dis l'écoute.

La qualité que je préfère chez un homme : Le respect.

La qualité que je préfère chez une femme : Le respect.

Mon principal trait de caractère : La discrétion.

Ce que j'apprécie le plus chez mes amis : J'apprécie le fait qu'on puisse discuter librement de n'importe quoi, qu'on éprouve le même plaisir à se voir, à s'organiser des sorties, etc. Le fait de me sentir à l'aise avec eux, qu'ils me considèrent d'égal à égal, de ne ressentir aucune gêne en leur présence, de partager des moments géniaux ensemble.

Mon principal défaut : Incapable d'entretenir des relations. J'ai perdu des gens extrêmement proches par ma seule faute et ça me tue. Je suis trop solitaire, et j'ai du mal à être à l'aise rapidement avec une nouvelle personne.

Mon occupation préférée : Trainasser sur l'ordi haha, visiter des pays, des monuments, lire, bronzer, des trucs bien bateau.

Mon rêve de bonheur : Une maison en pleine campagne sous le soleil du Midi, entourée de lavande et bercée par le chant des cigales. Ouaip.

Quel serait mon plus grand malheur ?
: La mort de mes parents ou de mes soeurs.

Ce que je voudrais être : Une femme intelligente et respectée, qui serait heureuse dans sa profession et dans sa vie privée.

Le pays où je désirerais vivre : Je ne sais pas.. y'en a tellement. La Suède dans un de ses archipels, la Grèce dans ses montagnes ou ses îles, l'Espagne, à Prague capitale très accueillante... ou simplement le Sud de la France. Dans un lieu où je me sentirais bien, où chaque matin je me lèverai en me disant quelle chance j'ai d'habiter un tel endroit.

La couleur que je préfère : Couleur indigo.

La fleur que je préfère
: L'oiseau de paradis.

L'oiseau que je préfère
: Le flamant rose, et une toute particulière affection pour l'albatros de monsieur Baudelaire.

Mes auteurs favoris en prose : Vian pour sa vision du monde, Queneau et Perec que je considère comme les dieux de la langue française moderne, et Nothomb pour la répartie dans ses livres !

Mes poètes préférés : Apollinaire et Baudelaire pour leur poésie moderne et visuelle.

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Mes héros dans la fiction : Cyrano de Bergerac qui avait l'esprit mais point la beauté. Et ptet' aussi un faible pour Chuck Bass (oui oui je regarde Gossip Girl sans complexe).

Mes héroïnes dans la fiction : Jusqu'à peu de temps j'aurais dit que je n'en avais pas, mais là j'ai entammé Millenium et il se pourrait bien que Lisbeth Salander ait une nouvelle fan *-*. Ah et si je m'éloigne des livres, j'adore Veronica Mars.

Mes compositeurs préférés : Danny Elfman et Joe Hisaishi, des purs génies de notre époque.

Mes peintres favoris : Dalí, le Douanier Rousseau, Miró.

Mes héros dans la vie réelle : Nelson Mandela, et Heath Ledger que je regretterai toujours.

Mes héroïnes dans la vie réelle
: heu..

Mes héroïnes dans l'histoire
: elles me saoulent ces questions à devoir trouver des héroïnes è_é.

Ma nourriture et ma boisson préférées : Les pâtes à toutes les sauces et le diabolo grenadine.

Mes noms favoris : Ceux commençant par la lettre A.

Ce que je déteste par-dessus tout : Les gens qui rient trop fort au resto, ceux qui t'écrasent le pied dans la queue, les vieilles commères de quartier, les clichés, les gamins qui te hurlent dans les oreilles, celles qui portent des talons à 12 ans, les préjugés, les gens stéréotypés, le fait qu'on ne me respecte pas ou qu'on m'ignore.

Le personnage de l'Histoire que je déteste le plus
: Je vais pas détester quelqu'un qui est mort quoi.. Mais ça me rappelle cette citation : "L'Histoire est le total des choses qui auraient pu être évitées" (Adenauer).

Le fait militaire que j'admire le plus : Je hais tout ce qui touche au domaine militaire.

La réforme que j'estime le plus : L'abolition de la peine de mort, seulement en 1981 en France sous Mitterrand.

Comment j'aimerais mourir : Dans mon sommeil, sans aucun regret de ce que j'aurais vécu.

État présent de mon esprit : Déçue par quelque chose.. Sinon dans l'absolu je me sens vidée et en vacances \o/.

Fautes qui m'inspirent le plus d'indulgence : Celles que je peux comprendre ou que j'aurais pu faire.

Ma devise : Je n'en ai pas, ou plutôt j'en ai plusieurs, tout dépend des circonstances. « On n'est jamais mieux satisfait que par soi-même » un peu égoïste, certes, mais qui s'est révélée tellement vraie dans mon expérience, « Qui ne tente rien n'a rien », et je repense à une formule de Beigbeder qui je l'avoue m'a quelque fois été utile : « Recette pour aller mieux. Répéter souvent ces trois phrases : le bonheur n'existe pas. L'amour est impossible. Rien n'est grave. »

Publié dans : Romans XXI°

le 13/5/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/cosmetiquedelennemiamelienothomb080918105527.jpgCosmétique de l'ennemi
Amélie Nothomb
2001

Quatrième de couverture
"Sans le vouloir, j'avais commis le crime parfait : personne ne m'avait vu venir, à part la victime. La preuve, c'est que je suis toujours en liberté." C'est dans le hall d'un aéroport que tout a commencé. Il savait que ce serait lui. La victime parfaite. Le coupable désigné d'avance. Il lui a suffi de parler. Et d'attendre que le piège se referme. C'est dans le hall d'un aéroport que tout s'est terminé. De toute façon, le hasard n'existe pas.

Avis

Wa-ouh. Je sais pas comment fait cette femme pour réussir à chaque fois à m'impressionner. Tout le livre est un dialogue qui monte en puissance au fur et à mesure. Au début de la lecture, je ne voyais pas bien à quoi aller mener la rencontre de ces deux personnages, puis mon intérêt a grandi face aux révélations de l'un. Au final, on a sous les yeux un dialogue de schizophrène captivant. Et avec une fin comme je les aime, ce livre s'inscrit définitivement comme l'un de mes préférés de l'auteur.
Je vais faire mes habituels parallèles avec les autres romans d'Amélie Nothomb. J'ai trouvé pas mal de ressemblances avec Hygiène de l'Assassin cette fois-ci, à commencer par le titre : hygiène/cosmétique , assassin/ennemi, vous voyez quoi. Ensuite la ressemblance dans les noms : Pretextat Tach/Texor Texel, puis enfin la forme des deux livres : un dialogue plein de répliques cyniques et vives qui font mon bonheur. Le livre m'a aussi rappelé Freud, et les désirs refoulés dans l'inconscient. Je ne peux que vous conseiller de vous jeter dessus et de le dévorer.

En résumé : Excellent. Impressionnée et ravie.

Extraits
* "Les choses qui plaisent à l'oreille sont celles qui plaisent à l'esprit." - Gustave Guillaume

* "Que peut-on faire contre les gens de votre espèce ? S'enfermer aux toilettes ?"

* "J'aime ces accès de lucidité."

* "Sans maladie, pas de guérison."

* "-La personne humaine ne présente qu'un seul point faible : l'oreille.
-C'est faux. Il y a les boules Quies.
-Oui, les boules Quies : la plus belle invention de l'homme."

* "Je vivais en autarcie autour de mon nombril."

* "Passons sur ces considérations d'une profondeur vertigineuse."

* "Je suis quelqu'un d'extrêmement formaliste. J'agis en fonction d'une cosmétique rigoureuse et janséniste."

* "La cosmétique, ignare, est la science de l'ordre universel, la morale suprême qui détermine le monde."

* "Depuis que je t'ai refilé la patate chaude de la culpabilité, tu me crois sans aucune peine."

* "-Risquer sa vie, en l'occurrence.
-C'est un pléonasme. Le risque, c'est la vie même. On ne peut risque que sa vie. Si on ne la risque pas, on ne vit pas."


Publié dans : Romans XXI°

le 3/5/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/amelieantechrista.jpgAntéchrista
Amélie Nothomb
2003

Quatrième de couverture
"J'avais seize ans. Je ne possédais rien, ni biens matériels, ni confort spirituel. Je n'avais pas d'ami, pas d'amour, je n'avais rien vécu. Je n'avais pas d'idée, je n'étais pas sûre d'avoir une âme. Mon corps, c'était tout ce que j'avais".

Avis
Déjà je dois vous dire que je trouve le résumé su-perbe. Je me suis identifiée directement à ces bouts de phrases, le livre avait déjà toute mon attention. Le titre "Antéchrista" fait directement allusion à l'antéchrist, figure d'imposteur maléfique se faisant passer pour le messie peu avant l'apocalypse (fin de la parenthèse culturelle). Antéchrista, c'est le surnom que donne Blanche à Christa. Christa est son bourreau, son antéchrist personnel. J'ai encore trouvé le personnage génial. Génialement mauvais, génialement hypocrite, génialement difficile à cerner. Ca n'est pas sans me rappeler le personnage d'Elena, ou celui de Plectrude, qui captent eux aussi tous les regards tout en dégagent une beauté incroyable, mais sans aucune empathie et prenant plaisir à faire souffrir leur victime (Blanche pour Christa, Amélie pour Elena, Roselyne pour Plectrude). Les rôles de bourreau/victime, souvent féminins, et déguisés sous le masque d'une amitié qui est plutôt une fascination totale, deviennent répétitifs chez Nothomb. Et pourtant, j'ai encore une fois adoré ma lecture. La manière dont les phrases sont servies ; crues, directes, sans aucun artifice ni habillage superflu, en somme complètement nues. C'est ça que j'aime dans l'écriture d'Amélie Nothomb. Bref, je me suis pas mal identifiée au personnage de Blanche, et j'ai aimé ses espèces de dialogues intérieurs qui rendaientt bien compte de son tiraillement intérieur.

En résumé : Bien que les personnages commencent à se ressembler d'un livre à l'autre, j'ai encore une fois adoré cet Amélie Nothomb.


Extraits

* "Un regard véritable n'a pas d'idées préconçues."

* "Il faut toujours aller dans le sens de la vie, il ne faut pas lui opposer de résistance. Si tu souffres, c'est que tu la refuses. Baisse la garde. Quand tu l'accepteras pour de vrai, tu ne souffriras plus."

* "La médiocrité, c'est l'indifférence au bien et au mal." L'imposture - Bernanos

Publié dans : Romans XXI°

le 24/2/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/nothomb2.gifRobert des noms propres
Amélie Nothomb
2002

Quatrième de couverture
" Pour un écrivain, il n'est pas de plus grande tentation que d'écrire la biographie de son assassin. Robert des noms propres : un titre de dictionnaire pour évoquer tous les noms qu'aura dits ma meurtrière avant de prononcer ma sentence. C'est la vie de celle qui me donne la mort." Amélie Nothomb

Avis
Je ne m'attendais pas du tout à cette histoire après avoir lu le résumé. Je ne suis pas déçue, loin de là, c'est d'ailleurs encore une fois une excellente lecture que m'offre Amélie Nothomb. Je m'attendais peut-être à plusieurs possibilités de prénoms, ce qu'ils auraient sous entendus, mais pas non plus de manière à en faire une liste. Enfin bref, je me suis quand même régalée, alors que j'étais plus restée sur ma fin avec ma dernière lecture, Les combustibles.
J'ai remarqué qu'on retrouvait fréquemment les mêmes caractéristiques chez les personnages de Nothomb. C'est normal me direz-vous. Ici, l'héroïne (qui répond au doux nom de Plectrude) encore enfant éprouve un dégoût, un rejet de la puberté. Ca ne vous rappellerait pas un certain Prétextat Tach dans Hygiène de l'assassin ? Plectrude m'a aussi rappelé un personnage dans Le Sabotage amoureux : Elena, qui est pour Amélie le centre du monde, la beauté même, qui suscite l'admiration de tous sous des airs d'indifférence. Pour continuer la comparaison entre ces deux livres, on y trouve la même cruauté de l'enfance, c'est vraiment comme ça que je le perçois dans ces deux livres. On retrouve toujours aussi des personnages charismatiques, voire égocentriques, et bien sûr toujours cette envie de se tirer une balle à la fin du livre.

Dans Robert des noms propres, j'ai bien ri quand l'auteur s'inclut dans son propre roman : "Plectrude rencontra Amélie Nothomb." Appelez ça culot, appelez ça audace, elle m'impressionnera toujours.
A la fin du roman on comprend mieux le choix du titre. Plectrude se donne comme nom de scène "Robert". Pour la petite histoire ; ce nom fait directement référence à la chanteuse RoBERT pour qui Nothomb a écrit quelques textes, et à noter que l'album en question s'appelle Celle qui tue, directement en lien avec l'histoire de Plectrude.

En résumé : Encore une très bonne lecture que m'offre Amélie Nothomb, je n'en attendais pas moins et n'en demande pas mieux.


Extraits
"Il n'est qu'une clef pour accéder au savoir, et c'est le désir."

"Avis à ceux, s'ils existent, qui ne verraient encore en Ionesco qu'un auteur comique."

"Quand elle se fut composé un maquillage de fée tragique, elle se plut et décréta qu'elle pouvait se suicider sans rougir."

Publié dans : Théâtre

le 7/12/09

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/combustiblesamelienothombL1.jpgLes combustibles
Amélie Nothomb
1994
 
Challenge ABC : 10/26

Quatrième de couverture

La ville est assiégée. Dans l'appartement du Professeur, où se sont réfugiés son assistant et Marina, l'étudiante, un seul combustible permet de lutter conte le froid : les livres...
Tout le monde a répondu une fois dans sa vie à la question : quel livre emporteriez-vous sur une île déserte ? Dans ce huis clos cerné par les bombes et les tirs des snipers, l'étincelante romancière du Sabotage amoureux pose à ses personnages une question autrement perverse : quel livre, quelle phrase de quel livre vaut qu'on lui sacrifie un instant, un seul instant de chaleur physique ?

Avis
Je suis mitigée sur ce livre. Comme la plupart des Nothomb, je l'ai lu d'une seule traite cette nuit, le style est toujours aussi bon, les répliques mordantes, les dialogues vifs. Mais je suis un peu déçue d'un autre côté, je m'attendais à ce qu'on parle de Molière, Rimbaud, Camus et de tous les grands de la littérature française. Je m'attendais à ce qu'on décortique leurs oeuvres, qu'on les compare, qu'on les critique. Au lieu de ça, on me présente des livres fictifs. Bien que ce travail soit beaucoup plus long, l'auteur aurait dû s'engager réellement en choisissant de vraies oeuvres. Il y a matière à réfléchir avec ce sujet, la pièce aurait pu être plus longue, ou au moins éviter le passage entre Marina et le professeur. La guerre leur fait perdre tout sens moral, et c'est compréhensible, mais de là à en arriver à ça... mouais non.

En résumé : Plutôt déçue par cette pièce, par les personnages et la manière dont a été traité le sujet : dommage que de vraies oeuvres n'aient pas été prises en exemple.


Extraits
* "Car je ne laisserai à personne d'autre qu'à moi le privilège de foutre le feu à cet emmerdeur !"

* "C'est si confortable de continuer à salir la réputation d'un livre. Aucun risque que le bouquin se venge : c'est ça qui est bien avec la littérature."

 
o°O°o
A moi de vous poser ces deux questions :
Quel livre emporteriez-vous sur une île déserte ?
En état de siège, quel bouquin jetteriez vous en premier au feu
(autrement dit quel est le pire livre que vous ayez lu) ?
 

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