"J'ai le verbe froid comme la mort." Journal d'Hirondelle - Nothomb

Publié dans : Romans XXI°

le 10/3/11

http://milkymoon.cowblog.fr/images/werber.jpgLe Mystère des dieux
Bernard Werber
2007

Les Thanatonautes
L'Empire des anges
Nous les dieux
Le Souffle des dieux
Le Mystère des dieux

Quatrième de couverture
Au-dessus des Hommes, les Anges,
Au-dessus des Anges, des Dieux.
Au-dessus des Dieux : ?
Le dernier tome de la trilogie Nous, les dieux.

Avis
Comme dit précédemment, je connaissais déjà LA réponse finale au livre, LE GRAND MYSTERE : qu'y a-t-il au dessus des dieux ? Ca gâche certes le suspens, néanmoins ça ne m'a pas empêché de trouver la fin excellente. Werber effectue une mise en abyme du récit en s'adressant directement au lecteur. Diderot l'avait fait quelques siècles auparavent dans Jacques le Fataliste, un de mes bouquins préférés et que j'admire notamment pour cette raison. Bernard Werber le fait d'une toute autre manière, il ne part pas du narrateur qui dirige ses personnages, mais des personnages eux même qui prennent conscience de leur statut. Toute la réflexion menée est vraiment intéressante, ça donne parfois le vertige et nous remet pas mal en question.

Ce qui m'a moins plut en revanche, c'est quasiment tout le reste de la lecture, j'étais lassée de Michael Pinson, de ses aventures qui commençaient à devenir incohérentes à la longue. Autant dans Les Thanatonautes et L'Empire des Anges on changeait de cadre à chaque roman, autant la trilogie des dieux qui se déroule en Aeden a fini par ne plus me surprendre du tout. J'ai trouvé que les éléments repris de la mythologie étaient trop schématiques, trop caricaturaux. Ce qui est dommage, c'est que dans les Thanatonautes Werber les utilise d'une autre manière pour parler du continent des morts (en tant que symbolique), tandis qu'ici il matérialise réellement ces éléments (dieux, lieux, mythologie...), ce qui est incohérent pour moi, je préférais la première interprétation.

Pour conclure sur l'ensemble de cette saga, mon tome préféré a clairement été Les Thanatonautes, véritable révélation. J'ai énormément appris des passages de l'Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu. Quelques déceptions concernant la trilogie des dieux, mais quelle plus belle fin pouvait-on écrire pour cette saga ?

En résumé : Bien que j'ai fini par me lasser de Michael Pinson, Aeden & Co, Werber clôt sa trilogie des dieux par une fin purement excellente.


Extrait :
Sans la présence d'une conscience, l'Univers peut-il exister ?
(un koan)

Publié dans : Romans XXI°

le 25/11/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/empiredesanges.jpgL'Empire des anges
Bernard Werber
2000

Challenge Livraddict 2010 : 7/7

Quatrième de couverture
Que pensent les anges de nous ? Que peuvent-ils faire pour nous aider ? Lorsque Michael Pinson (stupidement tué dans un accident d'avion) a passé avec succès l'épreuve de la "pesée des âmes", il a accédé au royaume des anges. Le voilà chargé de trois mortels, qu'il devrait désormais guider et aider tout au long de leur vie. Ses moyens d'action : les rêves, les signes, les médiums, les intuitions, les chats. Que faire pour leur montrer la voie du bonheur ? Et puis comment s'occuper intelligemment au Paradis, un endroit bien sympathique mais sans cinéma, sans musique, sans restaurant ?
Après Les Thanatonautes, Bernard Werber nous donne une fois de plus à réfléchir sur notre statut d'être humain, en mélangeant sagesse ancienne, philosophie moderne et humour.

Avis

Comment ai-je fait pour passer à côté du génie de Bernard Werber pendant mon enfance ? Ses livres sont simplement incroyables, j'en ressors encore une fois épatée.

Souvenez vous, dans Les Thanatonautes, le héros Michael Pinson tentait de découvrir ce qu'il y avait après la mort. Dans ce deuxième volume du Cycle des Anges, il est devenu un 6 : c'est à dire un ange, et cherche ce qu'il y a encore après. 1 correspond au minéral, 2 au végétal, 3 à l'animal, 4 à l'homme, 5 au sage, et 6 à l'ange... et 7 ? Michael, toujours accompagné de Raoul, est persuadé qu'au dessus des anges existent des êtres encore supérieurs, des dieux... Des marionnettistes de marionnettistes.

Dans cette histoire, Werber mêle à la narration des extraits de l'Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu, que le personnage Edmond Wells rédige. Ce livre est une petite mine d'or, ou fourre-tout du savoir, avec des réflexions souvent très intéressantes. Il faudrait que je lise le livre entier, il faudrait d'ailleurs que je continue sur ma lancée des oeuvres de Werber ! Prochaine étape, le Cycle des Dieux naturellement.

En parallèle du boulot d'ange de Michael, on suit les vies de ses trois "clients" (les personnes dont il est l'ange gardien). Moyennement captivée par ces petites histoires, ce qui est intéressant, c'est surtout de voir comment au final toutes ces "âmes" sont reliées entre elles. Chez le personnage de Jacques, peut-être un soupçon d'autobiographie aussi non ?

En tout cas, j'aime l'univers inventé par Bernard Werber et qu'il alimente de faits réels (par exemple la symbolique des chiffres, la possibilité de plusieurs univers, de plusieurs couches temporelles, de vie ailleurs, le chat de Schrödinger, etc,). Ce livre soulève une quantité de questions, sur la relativité, sur l'existence de l'homme, sa place dans le monde.

En résumé : Epatant. Hâte hâte de lire la suite. Qui, après avoir lu ce livre, n'a pas eu la conviction qu'un ange gardien veillait sur lui ?


Point Challenge
Ainsi s'achève mon challenge Livraddict 2010. Globalement, ça n'a été que de bonnes découvertes, avec un penchant pour les deux Bernard Werber, vous l'aurez compris.

Extraits
* "Allons jusqu'au bout de nos erreurs sinon nous ne saurons jamais pourquoi il ne fallait pas les commettre."

* "Dans la vie, il y a trois facteurs, le talent, la chance, le travail."

* "De nos jours, ce qui importe n'est pas d'avoir raison mais d'avoir un bon avocat."

* "Et quand on les extirpe au forceps, c'est pire, ils ressemblent à des gaufres."

* "Pour comprendre un système, il faut s'en extraire."

* "Au Moyen-Âge, les moines copistes étaient payés au nombre de caractères par manuscrits retranscrits. Ils se sont donc entendus entre eux pour doubler les consonnes. C'est la raison pour laquelle "difficile" prend deux "f" et "développer" deux "p"."

* "Les récentes découvertes en astronomie montrent que notre univers issu du big-bang et qu'on a toujours perçu comme un univers en expansion permanente pourrait lui aussi se concentrer jusqu'à un big-crunch, sorte de concentration maximale de la matière, débouchant peut-être à  nouveau sur... un deuxième big-bang. Même l'univers dans ce cas "respirerait"."

* "Quand un génie véritable apparaît en ce bas monde, on peut le reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui". Jonathan Swift

* "La réalité, c'est ce qui continue d'exister lorsqu'on cesse d'y croire". Philip K. Dick

Publié dans : Romans XX°

le 13/11/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/thanatonautes-copie-1.jpgLes Thanatonautes
Bernard Werber
1994

Challenge Livraddict 2010 : 6/7

Quatrième de couverture
L'homme a tout exploré : le monde de l'espace, le monde sous-marin, le monde souterrain ; seul le continent des morts lui est inconnu. Voilà la prochaine frontière. Michael Pinson et son ami Raoul Razorbak, deux jeunes chercheurs sans complexes, veulent relever ce défi et, utilisant les techniques de la médecine comme celles de l'astronautique, ils partent à la découverte du paradis. Leur dénomination ? Les thanatonautes. Du grec Thanatos (divinité de la mort) et nautès (navigateur). Leurs guides ? Le livre des morts tibétain, le livre des morts égyptien mais aussi les grandes mythologies et les textes sacrés de pratiquement toutes les religions. Peu à peu les thanatonautes dressent la carte géographique de ce monde inconnu.
En Dante moderne, Bernard Werber nous emmène dans un voyage époustouflant.

Avis
Première fois que je lis un livre de l'ami Bernard Werber. Je m'étais préparée à quelque chose pour "grand public", vu l'engouement qu'il suscite chez les jeunes. Et pour cette raison je suis toujours plus méfiante que d'habitude, de peur que moi, ça ne me plaise pas. Et bien pas du tout ! Ce livre m'a énormément plu, dès le début j'étais dedans et suivais avec intérêt la découverte de ce "continent ultime".

Le livre tente de répondre à la question "Qu'est ce que la mort ?". Pour cela, Werber s'appuie sur les textes sacrés de presque toutes les religions, ce qui donne de la crédibilité au récit. On a sans cesse un aller-retour entre le récit et ces extraits de textes religieux, qui sont dans l'histoire regroupés dans la thèse de Francis Razorbak (le père de Raoul) "La mort cette inconnue" . Werber tente d'interpréter les métaphores employées, de rejoindre les bouts de chaque religion, et au final ça donne un truc assez crédible. C'est comme un gros melting-pot des religions. On a donc une approche "mystique" de la mort. En parallèle, dans le récit même, on en a une approche beaucoup plus scientifique grâce à Michael Pinson, Raoul Razorbak et toute leur équipe. Je serais bien tentée de vous faire un petit dessin du contient des morts tiens, m'enfin ça vous gâcherait tout le plaisir de la découverte.

C'est un livre qui parle de la mort, et pour cela qui s'appuie sur la religion, la science, la fiction, l'Histoire, la vie, la société. Bernard Werber est un touche-à-tout et on sent qu'il s'amuse avec. Bon certes, à des moments c'est très manichéen, très simpliste, le ton est bon-enfant, mais le but du bouquin n'est pas de présenter une thèse sérieuse à lire au premier degré. Cette histoire m'a rappelée La grammaire est une chanson douce, d'Erik Orsenna, où là aussi c'est la découverte d'un nouveau continent.

Ce livre est le premier volume du Cycle des anges. J'ai tout simplement hâte de me plonger dans le second volume, L'Empire des anges, vu sur quelle fin on nous laisse... !

En résumé : J'ai aimé ce livre, si riche, qui joint religion, mythologie, science et fiction, et nous fait découvrir un continent des morts bien étonnant...


Extraits

* "Face à des hommes des cavernes, je suis impuissant."

* "Si quelqu'un t'a offensé, ne cherche pas à te venger. Assieds-toi au bord de la rivière et tu verras passer son cadavre." Lao-tseu

* "J'ai même pensé : je suis dans un trou du cul translucide."

* "Celui qui sait ne parle pas. Celui qui parle ne sait pas." Lao-tseu

* "La gentillesse est juste un confort pour être tranquille."

* "Le plus subtil châtiment pour un abominable criminel de guerre, c'est bien de le réincarner en bonzaï japonais."

* "Le sage cherche la vérité. L'imbécile l'a déjà trouvée."

* "La bonté imposée, c'est aussi écoeurant que la soupe de mash-mellows au miel et au sirop de grenadine."

* "On se blase de tout."

Publié dans : Romans XX°

le 1/9/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/netirezpassurloiseaumoqueur2.jpgNe tirez pas sur l'oiseau moqueur
(To kill a mockingbird)
Harper Lee
1960

Challenge Livraddict 2010 : 5/7

Quatrième de couverture
Dans une petite ville d'Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Avocat intègre et rigoureux, il est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche.

Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce livre, publié en 1960 - au coeur de la lutte pour les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis -, connut un tel succès. Mais comment ce roman est-il devenu un livre culte dans le monde entier ? C'est que, tout en situant son sujet en Alabama dans les années 1930, Harper Lee a écrit un roman universel sur l'enfance. Raconté par Scout avec beaucoup de drôlerie, cette histoire tient du conte, de la court story américaine et du roman initiatique.

Avis
J'ai beaucoup aimé ce livre dès le début ; j'ai immédiatement été entrainée par l'histoire. On a le plaisir de replonger en enfance, aux côtés de Scout (c'est une fille je précise, parce qu'au début c'était pas clair pour moi x) ), Jem et Dill, qui cherchent à tout prix à faire sortir Boo Radley de chez lui. Atticus, le père de Jem et Scout, s'efforce de leur donner la meilleure éducation possible. En plus d'être un père remarquable, c'est une figure respectueuse, sage et avisée, comme un point de repère parmi tous les habitants de Maycomb. C'est le personnage qui m'a semblé le plus "proche" de notre époque, car ouvert d'esprit et qui pense -entre autre- que la ségrégation raciale n'a pas lieu d'être.
 
♠ Le procès
A cette époque en Alabama, être un Blanc et défendre un Noir est extrêmement mal vu. Pourtant Atticus (avocat de profession) devra s'y coller, et ce plus par morale que par devoir : "Comment pourrai-je regarder mes enfants en face si je n'essaye pas ?". Le procès durera une bonne partie du livre, et malheureusement comme Atticus le dit : "Dans nos tribunaux, quand c'est la parole d'un homme blanc contre celle d'un Noir, c'est toujours le Blanc qui gagne. C'est affreux à dire mais c'est comme ça". Même si le dénouement semble prévisible, certains ont la conviction que ce procès a contribué à faire avancer le combat pour l'égalité entre Noirs et Blancs.
 
♠ La fin
Dans ce livre, Scout apprend que les gens ne sont pas ce qu'ils semblent être : leurs voisines Miss Maudie, Mrs Dubose, Mr Raymond..., et surtout Boo Radley. "Atticus avait raison. Il avait dit un jour qu'on ne connaissait vraiment un homme que lorsqu'on se mettait dans sa peau. Il m'avait suffi de me tenir sur la véranda des Radley." Elle apprend à tourner le dos à certains préjugés, à des comportements à adopter en fonction de telle ou telle personne (Blanc vis à vis de Noir par exemple), pour se faire elle même sa propre opinion des choses et des gens. J'ai adoré la fin, avec un portrait beau et frappant (je ne vous dirai pas de qui), qui a été renforcer toute l'opinion que je me faisais du livre pendant ma lecture. Enfin, à la fin, on comprend de quoi Scout parlait à la toute première page.

♠ Où il est question d'oiseau moqueur
Qui est-ce ? Trois fois j'ai cru comprendre le titre. Trois fois ce sont des sens différents qui sont apparus. La première fois où il est fait référence à un oiseau moqueur, c'est un ordre d'Atticus à Scout qui lui demande de ne pas tirer dessus avec sa carabine. Mais la deuxième et la troisième fois, il s'agit de deux autres personnes (je ne vous dis pas qui non plus, sinon aucune surprise!), et il faut alors voir ce titre comme une métaphore. Et quand on comprend de qui il s'agit, cela donne tout son sens au livre. Le titre résume alors à lui seul le côté lutte pour les droits civiques des Noirs et le côté "roman universel sur l'enfance".

En résumé : Un très beau roman sur l'enfance, mais qui soulève aussi la question de la ségrégation raciale. Beaucoup aimé !


Extraits
* "On va faire un bébé de neige ?"

* "Un coeur joyeux rend le visage serein."

* "Par ici, quand tu as une seule goutte de sang noir, tu deviens tout noir."

* "jouait de sa voix comme d'un orgue"

Publié dans : Romans XXI°

le 31/8/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/herisson.gifL'élégance du hérisson
Muriel Barbery
2006

Quatrième de couverture
Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants.

Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai.


Avis
Au début ce livre m'agaçait. Je trouvais que Renée, la concierge, n'avait rien de l'élégance du hérisson, à critiquer nuit et jour les riches. Comme si elle trouvait ça jouissif d'être pauvre pour pouvoir critiquer les riches à loisir. Alors après, se prétendre plus lettrée qu'eux, je veux bien, mais ça aurait au moins pu lui ouvrir les yeux sur le fait que tous les "riches" ne sont pas à mettre dans le même sac.

Et heureusement, elle va s'en rendre compte, grâce à l'arrivée de M.Ozu qui va la faire sortir de sa petite loge de concierge. M.Ozu, l'homme que tout le monde rêverait de rencontrer, est un charmant japonais retraité qui vient d'emménager dans l'immeuble. Avec Paloma, ils vont se rendre compte que la concierge n'est pas se qu'elle semble être, d'où "l'élégance du hérisson". Au fur et à mesures de leurs conversations, Renée abandonne un peu ses préjugés contre les riches, et je le répète, c'est ce qui m'avait agacée au début.

En revanche j'ai nettement plus aimé les passages de Paloma. L'enjeu avec elle, c'est de savoir si elle va faire ce qu'elle prévoit de faire le jour de ses treize ans (cf. résumé). Elle est persuadée que l'existence est absurde, et on peut la comprendre vu sa famille. Tout au long du livre, ce sera une recherche de réponses, une remise en question. Et sa vision des choses va aussi évoluer. J'ai aimé son intelligence, sa manière de raisonner, et sa manière d'être.

Dans ce livre il est très souvent question d'Art. Qu'est ce que ça m'a rappelé les cours de philo, un truc de dingue. Du Kant par ci, du Hussel par là ; et puis j'ai vu que Muriel Barbery avait été prof de philo, ceci expliquant cela. Il y avait de bonnes réflexions quand même, et j'avoue qu'après certains passages, je me suis demandée à quoi on servait sur Terre, c'était un peu la déprime (mais au final on en garde un souvenir très positif, si si).

Je crois que mon avis sur ce livre a complètement basculé à un passage très précis : lorsque Renée retrouve un ancien locataire de l'immeuble, et qu'il lui explique comment ses camélias lui ont sauvé la vie. Très bref, sublime passage, j'en avais les larmes aux yeux. Dans ces moments là, je me dis que la littérature n'a pas fini de me surprendre, et au final, toute la magie d'un livre réside peut être dans un minuscule passage.
 
En résumé : Livre qui m'agaçait profondément au début mais mon avis a complètement basculé, et au final, que c'est beau !


Extraits
* "Je suis un des multiples rouages qui font tourner la grande illusion universelle selon laquelle la vie a un sens qui peut être aisément déchiffré."

* "Je déteste cette fausse lucidité de la maturité."

* "Personne ne semble avoir songé au fait que si l'existence est absurde, y réussir brillamment n'a pas plus de valeur qu'y échouer. C'est seulement plus confortable. Et encore : je crois que la lucidité rend le succès amer alors que la médiocrité espère toujours quelque chose."

* "La politique, me dit-elle. Un jouet pour les petits riches qu'ils ne prêtent à personne."

* "Peut-on être aussi doué et aussi aveugle à la présence des choses ?"

* "Il n'y a pas plus midinette que le cynique."

* "J'ai endossé mon habit de concierge semi-débile."

* "en transe grammaticale"

* "Bon, allons-y pour une petite session dans le genre conversation automnale au coin du feu entre gens bien nés, une conversation raffinée, constructive, et même peut-être soyeuse."

* "Nous autres humains sommes capables de consacrer une grande énergie à la quête du rien et au brassage de pensées inutiles et absurdes."

* "Je m'étais demandée comment tant de jeunesse pouvait se ruiner au service du néant."

* "une humilité de façade qui n'est que vanité et dédain" (à propos de l'intelligence)

* "Ce qui est beau, c'est ce qu'on saisit alors que ça passe. C'est la configuration éphémère des choses au moment où on en voit et même temps la beauté et la mort."

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