"J'ai le verbe froid comme la mort." Journal d'Hirondelle - Nothomb

Publié dans : Moyen-Âge

le 2/10/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/tristanetiseut.jpgTristan et Iseut
Anonyme
Vers le XII° siècle

Challenge 1000 ans de littérature française : LC 1
Thème : Des chansons de geste à Chrétien de Troyes

Résumé
Au cours du voyage où Tristan ramène Iseut au roi de Cornouailles pour en faire sa future épouse, ils boivent tous les deux par mégarde le filtre d'amour qui avait été préparé pour Iseut et le roi. Ils tombent alors éperdument amoureux l'un de l'autre et leur passion restera a jamais gravée dans l'histoire.

Avis
J'avais envie depuis longtemps de lire cette histoire légendaire dont j'avais entendu parler un peu partout. Le challenge 1000 ans de littérature, et plus précisément le thème "Des chansons de gestes à Chrétien de Troyes" était l'occasion idéale. Cette légende apparaît autour du X°-XI° siècle, j'avais donc une légère appréhension par rapport à l'époque. Mais contrairement au Roman de Renart que j'avais lu il y a quelques mois et où je m'étais royalement ennuyée, ici pas du tout. Le sujet m'a semblé incroyablement proche pour notre époque, et ce livre est la preuve que le sentiment amoureux est quelque chose capable de traverser tous les âges. Wahou, je vais verser une petite larme tellement c'est beau.

Ce qu'il faut savoir, c'est qu'à l'époque, on transmet les histoires par oral (les trouvères au Nord, et les troubadours au Sud). La légende de Tristan et Iseut est d'origine celtique, et plusieurs versions coexistaient à la même époque. Les premiers écrits vont apparaitre vers le XII° siècle. Parmis les versions les plus célèbres on trouve celle de Béroul (1170) ou de Thomas d'Angleterre (1175), ou encore une de Chrétien de Troyes mais jamais retrouvée. Entre 1900 et 1905, Joseph Bédier va entreprendre la reconstitution complète de la légende et dans un français plus actuel qui est désormais, pour nous lecteur, la référence.

Ca, c'était pour la petite partie historique. Tristant et Iseut fait désormais partie de la culture mondiale, et je comprends pourquoi. C'est une des premières histoires d'amour écrite, qui a véritablement marquée son époque, et sa légende continue d'exister. Par rapport au récit, quoi de plus banal qu'une passion amoureuse me direz-vous (aussi paradoxalement soit-il) ? Sauf qu'en général, ce genre d'histoire me gonfle parce que c'est vu et revu. Ici, j'avais à faire à l'une des premières (j'oublie un peu les tragédies grecques, cf paragraphe suivant), en langue romane qui plus est. C'était un texte honnête et sans artifice (je me comprends), aucunement déguisé par une pseudo-prose qui camouflerait les faiblesses du récit. Je n'ai pas trouvé ça niais, j'ai aimé, et je me suis laissée sans mal emporter par l'amour légendaire que partageaient Tristan et Iseut.

L'histoire m'a fait penser à Phèdre de Racine. Phèdre aime Hippolyte d'une passion douloureuse. Elle est obligée de l'aimer malgré elle car une déesse l'a maudite. Ici, c'est semblable. Tristan et Iseut ne s'aiment pas à la base. Ils s'aiment parce qu'ils ont bu un philtre d'amour, leur passion est plus grande que leur volonté. J'ai aimé la manière dont ce rapport transparaissait dans le texte.

En résumé : Une légende qui vaut sa renommée ; beaucoup aimé.


Extraits
* "C'est votre mort que vous avez bue !"

* "Cette tendresse plus douloureuse que la haine"

Publié dans : Théâtre

le 17/11/09

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/phedre.jpgPhèdre
Jean Racine
1677

Quatrième de couverture
Phèdre, l'épouse du roi Thésée, éprouve une passion coupable à l'égard d'Hippolyte, son beau-fils...

Avis
C'est un fait, le Phèdre de Racine est un classique. Les vers sont en alexandrins, les phrases paraissent lourdes, tout semble complètement démesuré et dramatique. Voilà ce que je me suis dit après cette lecture. J'ai pu l'étudier en cours, et finalement après qu'on nous ait donné plusieurs informations j'ai pu apprécier la pièce à sa juste valeur. Tout commence avec de la mythologie : la déesse Venus a jeté une malédiction à une des ascendantes de Phèdre (sa mère je crois). Phèdre est donc maudite. Son sort est d'être condamnée à aimer Hippolyte, le fils de son mari Thésée. Bien sûr Phèdre ne veut pas de cet amour, ce qui explique sa haine ; mais d'un autre côté elle ne peut rien face à la fatalité que lui infligent les dieux, ce qui explique son amour démesuré pour Hippolyte. Cette dualité entre amour et haine est donc intéressante. A partir de cette explication j'ai mieux compris la pièce et l'ai bien plus appréciée aussi. C'est dommage que ce ne soit pas évident dès le départ, enfin je ne sais pas pour vous. On a face à nous un personnage complètement  déchiré de l'intérieur, c'est la véritable passion amoureuse qui la dévore et rend insupportable son existence.
D'un autre côté, je ne sais pas si je peux me fier à ce qu'a dit ma prof, je n'ai pas trouvé d'autres sources le confirmant. Je ne peux donc pas vous affirmer que ce mythe existe réellement.

En résumé : Une pièce qui m'a paru difficile au premier abord, mais avec quelques infos en plus elle s'est révélée beaucoup plus prenante.

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