"Il faut bien vivre, n'est-ce pas? Et de quoi vit-on? je vous le demande. De l'air du temps bien sûr - du moins en partie, dirai-je, et l'on en meurt aussi -, mais plus capitalement de cette substantifique moelle qu'est le fric." Zazie dans le métro - Queneau

Publié dans :

le 9/4/11

N'ai plus le temps de m'occuper de ce blog.
Posterai peut-être ponctuellement.

Publié dans : Romans XXI°

le 10/3/11

http://milkymoon.cowblog.fr/images/werber.jpgLe Mystère des dieux
Bernard Werber
2007

Les Thanatonautes
L'Empire des anges
Nous les dieux
Le Souffle des dieux
Le Mystère des dieux

Quatrième de couverture
Au-dessus des Hommes, les Anges,
Au-dessus des Anges, des Dieux.
Au-dessus des Dieux : ?
Le dernier tome de la trilogie Nous, les dieux.

Avis
Comme dit précédemment, je connaissais déjà LA réponse finale au livre, LE GRAND MYSTERE : qu'y a-t-il au dessus des dieux ? Ca gâche certes le suspens, néanmoins ça ne m'a pas empêché de trouver la fin excellente. Werber effectue une mise en abyme du récit en s'adressant directement au lecteur. Diderot l'avait fait quelques siècles auparavent dans Jacques le Fataliste, un de mes bouquins préférés et que j'admire notamment pour cette raison. Bernard Werber le fait d'une toute autre manière, il ne part pas du narrateur qui dirige ses personnages, mais des personnages eux même qui prennent conscience de leur statut. Toute la réflexion menée est vraiment intéressante, ça donne parfois le vertige et nous remet pas mal en question.

Ce qui m'a moins plut en revanche, c'est quasiment tout le reste de la lecture, j'étais lassée de Michael Pinson, de ses aventures qui commençaient à devenir incohérentes à la longue. Autant dans Les Thanatonautes et L'Empire des Anges on changeait de cadre à chaque roman, autant la trilogie des dieux qui se déroule en Aeden a fini par ne plus me surprendre du tout. J'ai trouvé que les éléments repris de la mythologie étaient trop schématiques, trop caricaturaux. Ce qui est dommage, c'est que dans les Thanatonautes Werber les utilise d'une autre manière pour parler du continent des morts (en tant que symbolique), tandis qu'ici il matérialise réellement ces éléments (dieux, lieux, mythologie...), ce qui est incohérent pour moi, je préférais la première interprétation.

Pour conclure sur l'ensemble de cette saga, mon tome préféré a clairement été Les Thanatonautes, véritable révélation. J'ai énormément appris des passages de l'Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu. Quelques déceptions concernant la trilogie des dieux, mais quelle plus belle fin pouvait-on écrire pour cette saga ?

En résumé : Bien que j'ai fini par me lasser de Michael Pinson, Aeden & Co, Werber clôt sa trilogie des dieux par une fin purement excellente.


Extrait :
Sans la présence d'une conscience, l'Univers peut-il exister ?
(un koan)

Publié dans : Elucubrations

le 19/2/11

http://milkymoon.cowblog.fr/images/inthemoodforlove.jpg

Eh oui deux articles en une journée c'est exceptionnel, moi qui vous avais habitué à plusieurs semaines de silence radio. L'autre jour j'ai regardé In the mood for love, on ne peut pas résister à un titre aussi beau. Ce film, comment dire, j'ai eu l'impression de m'ennuyer, de ne pas comprendre et en même temps de passer à côté de l'oeuvre, et malgré ce sentiment, je l'ai regardé jusqu'au bout. Alors après mure réflexion, il y a comme un truc hypnotisant dedans, la musique, ou peut-être ces ralentis divins sur les robes de Mme Chan.

Publié dans : Didactique

le 19/2/11

http://milkymoon.cowblog.fr/images/defense.jpgDéfense et illustration de la langue française
Joachim du Bellay
1549


Challenge 1000 ans de littérature française : LC 3
Thème : Ronsard et la Pléiade

Tout d'abord, veuillez m'excuser pour ce retard, et maintenant place à du Bellay, que je vous présente en bonne et due forme ce grand manifeste de la langue française. Un résumé n'aura pas vraiment sa place ici, parlons en succinctement : à l'époque, le latin est la langue officielle des érudits, penseurs, scientifiques, etc. Le français est, pour sa part, la langue parlée du peuple. Mais lorsque François 1er devient roi, il fait passer un décret proclamant que désormais, le français serait la langue officielle du royaume. Imaginez-vous les contestations fuser des deux côtés : les partisans du latin, langue noble du savoir depuis l'Antiquité, contre ces modernes défendant une langue n'ayant même pas de règles de grammaire stables. Rappelons aussi que c'est l'époque des changements, de l'Humanisme et de la Renaissance, renaissance littéraire dans le cas présent. Ca, c'était la petite note historique.


Joachim du Bellay fait parti du groupe des poètes de la Pléiade (comptant également Pierre de Ronsard). Ces poètes rompent avec leurs prédécesseurs puisqu'ils veulent exercer leur art non plus en latin mais en français. Les idées de la Pléiade sont rassemblées dans ce manifeste Défense et illustration de la langue française. Dans une première partie, du Bellay s'emploie à défendre la langue française, et dans une seconde il évoque différentes manières de l'enrichir par des emprunts au grec ou latin, la fabrication de néologismes, le rappel de mots disparus, etc. Dans cet écrit il fait de nombreuses références aux langues grecque et latine ainsi qu'à leurs auteurs les plus connus (Cicéron, Virgile...) pour montrer comment ces langues-ci, quand elles n'étaient qu'à leurs débuts, ont su s'enrichir et ainsi comment la langue française peut prendre exemple sur elles pour se développer. Du Bellay donne des conseils de versification pour les poètes et nous dit que les traductions sont insuffisantes pour rendre justice à la beauté de la langue.

En résumé : Cet ouvrage, avant d'être un réquisitoire de notre chère langue, est  surtout un manifeste des idées de la Pléiade qui nous dit comment l'enrichir.


Extraits
* "Tout arbre qui naît, fleurit et fructifie bientôt, bientôt aussi envieillisse et meure ; et au contraire celui durer par longues années qui a longuement travaillé à jeter ses racines."

* "Il y a cinq parties de bien dire : l’invention, l’élocution, la disposition, la mémoire et la prononciation."

* "Je ne croirai jamais qu’on puisse bien apprendre tout cela des traducteurs, parce qu’il est impossible de le rendre avec la même grâce dont l’auteur en a usé."

Publié dans : Romans XXI°

le 31/1/11

http://milkymoon.cowblog.fr/images/couverturenouslesdieuxlesouffledesdieux.jpgLe Souffle des dieux
Bernard Werber
2005

Quatrième de couverture
Et vous, à la place de Dieu, comment referiez-vous l'Histoire ?

Avis
Me revoilà avec le 4eme tome de cette fabuleuse épopée où nous retrouvons Michael Pinson et tous ses potes dieux en Aeden. Mon avis sera très bref : ce tome est le second du Cycle des dieux. Le cadre est le même, l'intrigue est la même, l'enjeu est le même : en d'autres termes, c'est une suite. Mon avis est donc le quasiment le même que pour Nous les Dieux. Les batailles entre peuples m'ont aussi peu intéressée que la dernière fois, les Maitres dieux m'ont parus aussi caricaturaux que la dernière fois (encore qu'à la fin on a une explication pour ça).

A quelques différences près : dans ce tome-ci m'est apparue plus clairement une idée qu'on trouve déjà dans Nous les Dieux. L'idée que l'humanité est un spectacle créé dans le seul but de divertir les dieux. Et même le 8, que Michael rencontre à la fin, confirme cette idée : les dieux sont eux-même un spectacle pour lui. Tout dans l'univers est spectacle pour quelques observateurs, tout dépend d'où on se trouve sur l'échelle. En partant de ce raisonnement, le 8 dont je viens de vous parler (ben oui, c'est évident depuis le tome 3 qu'il existe) doit bien être le divertissement de quelque chose d'encore supérieur, un 9 peut-être.. ?


Petit rappel sur la symbolique des chiffres, qui est primordiale pour comprendre ces volumes (extrait tiré du volume 5) :
→ Les lignes horizontales = signe de l'attachement
→ Les courbes = signe de l'amour
→ Les croix = les signes du carrefour ou de l'épreuve

Ainsi :
0 : L'oeuf cosmique
1 : Le minéral. Un trait vertical. Pas de trait horizontal donc pas d'attachement. Pas de courbe, donc pas d'amour. La pierre n'est liée à rien et n'aime rien. Pas de croix donc pas d'épreuve
2 : Le végétal. La vie commence. Le trait horizontal en bas signifie l'attachement de la plane au sol. Elle ne peut bouger, fixée à la terre par sa racine. La courbe supérieure signifie l'amour qu'elle porte au ciel, au Soleil, à la lumière. Elle est liée au sol, aimant le ciel.
3 : L'animal. Deux courbes. Il aime le ciel, il aime la terre, il n'est fixé ni au ciel ni à la Terre. En fait l'animal c'est la bouche qui embrasse sur la bouche qui mord. Il n'est que pure émotion. Il ne vit que dans la peur et le désir, sans attachement.
4 : L'homme. Le croisement. Le carrefour entre l'animal 3 et la phase supérieure.
5 : L'homme conscient (le sage). C'est l'inverse du 2. Une barre en haut signifie qu'il est lié au ciel, une courbe en dessous montre qu'il aime la Terre. Il plane et observe l'humanité avec recul pour la comprendre et l'aimer.
6 : L'ange. Une courbe d'amour montant vers le ciel en spirale. Il est pure spiritualité
7 : L' élève dieu. Une croix. Encore un croisement. L'inverse du 4. L'élève dieu est le carrefour entre l'ange et le niveau au-dessus.
8 : Le dieu créateur. Une boucle infinie.
9 : ?

J'ai trouvé ce livre plus lent que les autres, Werber s'étale pour donner vie à tout son univers, mais parfois c'est trop long. Par exemple, dans le tome précédent, on pose une énigme au héros : C'est mieux que Dieu, pire que le Diable, les pauvres en ont, les riches en manquent, et si on en mange on meurt. Je connaissais déjà la réponse à cette énigme alors c'est hyper frustrant de voir le héros se démener à trouver la réponse pendant 800 pages.

Je vous avais dit que je connaissais déjà la fin du cinquième tome, et c'est décevant parce que tous les indices que Werber dissémine ici et là entre les pages me sautent aux yeux comme une évidence ! J'aurais aimé avoir la surprise finale, parce que pour une surprise c'est une surprise.

Jusque là je n'ai fait que souligner les défauts du livre, mais mon impression globale reste très positive (cela dit pas autant que pour les tomes précédents). Lire un Bernard Werber reste toujours un plaisir, et ces petits passages de l'Encyclopédie du Savoir Absolu et Relatif sont un régal.

En résumé : Pas aussi fascinant que les tomes précédents, et rien de très nouveau par rapport à Nous les Dieux.


Extraits
* "Comme il est désagréable d'être conscient."

* "La certitude c'est la mort de l'esprit."

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