"Il m'a expliqué en souriant que rien n'est blanc ou noir et que le blanc, c'est souvent le noir qui se cache et le noir c'est parfois le blanc qui s'est fait avoir." La vie devant soi - Gary

Publié dans : Philosophie

le 24/5/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/bonheur.jpg1, 2, 3... bonheur !
Le bonheur en littérature

Collectif
2007

Quatrième de couverture
Fatigué, déprimé ou un peu morose ? Pourquoi ne pas ouvrir ce petit recueil de textes ? En quelques pages, vous retrouverez sourire et joie de vivre ! Découvrez le bonheur selon Alain, Gide, Le Clézio, Pirandello ou Voltaire, et chassez vos idées noires...

Avis
Ce court recueil comprend 13 extraits d'oeuvres de 13 auteurs. Hmm 13, le chiffre qui porte malheur, pour parler du bonheur ? Bref, chaque jour je vous présenterai un de ces extraits, voici comment ça va s'organiser (vous avez remarqué comment j'adore les plans en ce moment) :

La pomme tomba et il trouva son bonheur
¤ "Le bonheur peut se trouver dans un bout de bois", Andersen
¤ La chasse au bonheur, Giono
¤ Où donc est le bonheur ?..., Hugo
¤ Discours sur le bonheur, Madame du Châtelet
¤ Histoire d'un bon Bramin, Voltaire

J'ai besoin du bonheur de tous pour être heureux
¤ Les nouvelles nourritures, Gide
¤ Le Sermont sur la montagne : les Béatitudes, Saint Matthieu
¤ Le Prince Heureux, Wilde
¤ Propos sur le bonheur, Alain

Nous avons rêvé des jours de bonheur
¤ Mananava, 1922, Le Clézio
¤ Le bonheur conjugal, Tolstoï
¤ Le bonheur, Maupassant
¤ Un bonheur, Pirandello

"Le bonheur peut se trouver dans un bout de bois", extrait des Oeuvres,  Hans Christian Andersen : tout d'abord référence à Newton et sa pomme, ensuite une histoire assez similaire avec un homme malheureux qui possède un poirier ne donnant aucun fruit. Un jour il se met à tailler des poires en bois dans l'une de ses branches, ce qui lui amènera le succès. J'ai bien aimé l'idée de l'auteur que chaque être naît avec un porte-bonheur situé quelque part dans le monde, et qu'on doit le trouver pour être heureux.

La chasse au bonheur (1988), Jean Giono : un essai (philosophique ?) il me semble, à propos du bonheur. Selon lui, n'importe qui est capable de "fabriquer" son bonheur n'importe quand : là où certains voient du malheur, d'autres peuvent y voir leur bonheur. Le bonheur  peut se trouver dans la juste mesure et Giono prend l'exemple du sage qui sait profiter de ce que la vie lui offre.

Où donc est le bonheur ?..., Victor Hugo
: un poème qui nous fait réfléchir sur notre existence : on passe sa vie à regretter le passé en pensant que le bonheur était là et que maintenant c'est trop tard.

Discours sur le bonheur, Madame du Châtelet : cette femme brillante du siècle des Lumières a fait parler d'elle avec cet ouvrage. Elle s'oppose ici à un bonheur "mesuré" : maîtrise des passions et des désirs.

Histoire d'un bon Bramin, extrait de Zadig (1747), Voltaire : j'ai trouvé cet extrait excellent. Zadig rencontre un bramin : "Plus il avait de lumières dans son entendement et de sensibilité dans son coeur, plus il était malheureux." Le bramin lui raconte : "Je me suis dit cent fois que je serais heureux si j'étais aussi sot que ma voisine, et cependant je ne voudrais pas d'un tel bonheur." Zadig réfléchit sur ce paradoxe, et en déduit : "je ne trouvais personne qui voulût accepter le marché de devenir imbécile pour devenir content. De là je conclus que, si nous faisons cas du bonheur, nous faisons encore plus de cas de la raison."

Les nouvelles nourritures, extrait des Nourritures terrestre (1897), André Gide : " Il me parut que le meilleur et plus sûr moyen de répandre autour de soi le bonheur était d'en donner soi-même l'image, et je résolus d'être heureux." Gide fait aussi beaucoup référence à l'Evangile et dit que les Béatitudes sont souvent mal interprétées ("Heureux ceux...").
 
Le Sermont sur la montagne : les Béatitudes, extrait du Nouveau Testament, Saint Matthieu : les 10 Béatitudes.

Le Prince Heureux, extrait des Oeuvres, Oscar Wilde : un moineau part en migration vers le sud, il fait escale la nuit aux pieds de la Statue du Prince Heureux. C'était un ancien prince qui vivait dans le luxe, quand il a été changé en statue en dehors de son château, il s'est rendu compte de la misère des habitants. Il demande au moineau de distribuer les pierres précieuses qui le recouvrent aux personnes en difficulté, et ce 3 nuits de suite. Le moineau qui voulait rejoindre le sud décide finalement de rester avec le Prince Heureux pour lui servir d'yeux. J'ai trouvé ce conte mignon, mais pas très surprenant.

Propos sur le bonheur, Alain : J'ai trouvé les extraits très intéressants. D'après Alain, c'est un devoir envers les autres d'être heureux. Pour cela, il faut cesser de pleurnicher, de se lamenter sur son sort devant eux, et ça j'approuve complètement. Dans la même idée, Alain prône les bienfaits de la politesse, qui est "un bonheur d'apparence", en surface si vous voulez. Bon on peut penser que c'est un peu superficiel, mais quand on voit quelqu'un d'heureux en face de nous, on a envie de l'être aussi. Le bonheur est une vertu, pour être heureux il faut tout d'abord le vouloir (ça semble bête mais c'est vrai) et y mettre du sien, ne pas attendre passivement que le bonheur arrive, ou être pessimiste.

Publié dans : Romans XIX°

le 15/1/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/belami.jpgBel-Ami
Guy de Maupassant
1885

Résumé
Alors que Georges Duroy erre dans la capitale sans un sou en poche, il rencontre un ancien camarade de régiment, qui lui propose de devenir journaliste à La Vie française... Ainsi commence Bel-Ami (1885), l'histoire d'une ambition assouvie à travers l'argent et les femmes dans le Paris fastueux des années 1880. Cynisme d'une presse en plein essor, corruption politique, stratégie amoureuse, vanités mondaines : cette plongée impitoyable dans la société parisienne de la fin du XIXe siècle fait de Bel-Ami le roman le plus balzacien de Maupassant.

Avis
Georges Duroy, alias Bel-Ami, est l'exemple même du type qui gravit les échelons de la société en écartant tous les éléments nuisants sur son passage. Il n'a qu'une fin : atteindre la branche la plus distinguée de la société, et pour cela ne se soucie guère des moyens utilisés. Il choisit ses "amis" en fonction de leurs relations, des avantages qu'il peut en tirer. Je trouve cet état d'esprit dégoutant. Ce gars est immoral. Prenons l'exemple de son ""ami"" M.Forestier. Non seulement celui-ci lui a ouvert les portes de la rédaction d'un journal, mais il est marié à une créature admirée par tous ; Madeleine Forestier. Quelques jours après la mort de M.Forestier, Duroy (qui plus tard s'anoblira en Du Roy) demande Madeleine Forestier en mariage. Le livre se clôt sur ce mariage, qui est la consécration pour notre héros.
"Lorsque l'office fut terminé, il se redressa, et donnant le bras à sa femme, il passa dans la sacristie. Alors commença l'interminable défilé des assistants. Georges, affolé de joie, se croyait un roi qu'un peuple venait acclamer. Il serrait des mains, balbutiait des mots qui ne signifiaient rien, saluait, répondait aux compliments : " Vous êtes bien aimable."

Je n'ai donc pas du tout aimé le personnage de Bel-Ami, égoïste, manipulateur, profiteur, imbu de lui-même. Le milieu de la presse, la politique, les stratégies amoureuses pour obtenir ce qu'il désire, tout ça m'est passé par dessus la tête. Par contre j'ai trouvé la fin superbe. Elle cerne finalement bien le personnage. Il a atteint son but, il s'en trouve un autre, et on peut imaginer que c'est ainsi sans fin.
"Il descendit avec lenteur les marches du haut perron entre deux haies de spectateurs. Mais il ne les voyait point ; sa pensée maintenant revenait en arrière, et devant ses yeux éblouis par l'éclatant soleil flottait l'image de Mme de Marelle rajustant en face de la glace les petits cheveux frisés de ses tempes, toujours défaits au sortir du lit."

En résumé : Je n'ai pas du tout aimé le personnage principal, ce qui est légèrement gênant pour apprécier le reste de la lecture.


Représentation
J'ai vu que notre cher Rob' allait interpréter le rôle de Bel-Ami au cinéma, et je tiens surtout à souligner le très bon choix pour Uma Thurman en tant que Madeleine Forestier. A voir...

Publié dans : Contes/Nouvelles

le 23/12/09

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/peur.jpgLa Peur et autres contes fantastiques
Guy de Maupassant
1888 (?)

Quatrième de couverture :
La peur (et les hommes les plus hardis peuvent avoir peur), c'est quelque chose d'effroyable, une sensation atroce, comme une décomposition de l'âme, un spasme affreux de la pensée et du coeur, dont le souvenir seul donne des frissons d'angoisse.

Avis :
Ce livre contient les 6 nouvelles suivantes : Sur l'eau, La Peur, La Main, Apparition, Lui ?, et Qui sait ?. Chacune d'elle est angoissante à sa manière. Si vous voulez une bonne dose de frousse, ce recueil est parfait. Ce que j'aime avec le fantastique, c'est qu'on ne peut pas prévoir le dénouement, c'est complètement irrationnel. On ne peut pas se rassurer en se disant "C'est bon, je sais que le héros va faire ceci ou cela", parce que les éléments extérieurs qui lui arrivent sont imprévisibles et surnaturels. J'avais aimé toutes les nouvelles, à part La Main qui est un peu glauque, ma préférée est Qui sait ? : les meubles de la maison d'un gars se mettent à bouger et à disparaitre. Sinon j'avais lu d'autres nouvelles fantastiques de Maupassant qui ne sont pas dans ce recueil mais néanmoins dans le même esprit : La Folle, La Parure, Un Fou ?, et surtout La Chevelure qui m'avait beaucoup marquée. Il ne me reste plus qu'à lire Boule de Suif, apparemment la meilleure nouvelle de Maupassant.

En résumé : De très bonnes nouvelles fantastiques qui ont réussi à me mettre dans un état d'angoisse et de peur.

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