"Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n’est qu’un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux." On ne badine pas avec l'amour - Musset

Publié dans : Romans XX°

le 13/11/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/thanatonautes-copie-1.jpgLes Thanatonautes
Bernard Werber
1994

Challenge Livraddict 2010 : 6/7

Quatrième de couverture
L'homme a tout exploré : le monde de l'espace, le monde sous-marin, le monde souterrain ; seul le continent des morts lui est inconnu. Voilà la prochaine frontière. Michael Pinson et son ami Raoul Razorbak, deux jeunes chercheurs sans complexes, veulent relever ce défi et, utilisant les techniques de la médecine comme celles de l'astronautique, ils partent à la découverte du paradis. Leur dénomination ? Les thanatonautes. Du grec Thanatos (divinité de la mort) et nautès (navigateur). Leurs guides ? Le livre des morts tibétain, le livre des morts égyptien mais aussi les grandes mythologies et les textes sacrés de pratiquement toutes les religions. Peu à peu les thanatonautes dressent la carte géographique de ce monde inconnu.
En Dante moderne, Bernard Werber nous emmène dans un voyage époustouflant.

Avis
Première fois que je lis un livre de l'ami Bernard Werber. Je m'étais préparée à quelque chose pour "grand public", vu l'engouement qu'il suscite chez les jeunes. Et pour cette raison je suis toujours plus méfiante que d'habitude, de peur que moi, ça ne me plaise pas. Et bien pas du tout ! Ce livre m'a énormément plu, dès le début j'étais dedans et suivais avec intérêt la découverte de ce "continent ultime".

Le livre tente de répondre à la question "Qu'est ce que la mort ?". Pour cela, Werber s'appuie sur les textes sacrés de presque toutes les religions, ce qui donne de la crédibilité au récit. On a sans cesse un aller-retour entre le récit et ces extraits de textes religieux, qui sont dans l'histoire regroupés dans la thèse de Francis Razorbak (le père de Raoul) "La mort cette inconnue" . Werber tente d'interpréter les métaphores employées, de rejoindre les bouts de chaque religion, et au final ça donne un truc assez crédible. C'est comme un gros melting-pot des religions. On a donc une approche "mystique" de la mort. En parallèle, dans le récit même, on en a une approche beaucoup plus scientifique grâce à Michael Pinson, Raoul Razorbak et toute leur équipe. Je serais bien tentée de vous faire un petit dessin du contient des morts tiens, m'enfin ça vous gâcherait tout le plaisir de la découverte.

C'est un livre qui parle de la mort, et pour cela qui s'appuie sur la religion, la science, la fiction, l'Histoire, la vie, la société. Bernard Werber est un touche-à-tout et on sent qu'il s'amuse avec. Bon certes, à des moments c'est très manichéen, très simpliste, le ton est bon-enfant, mais le but du bouquin n'est pas de présenter une thèse sérieuse à lire au premier degré. Cette histoire m'a rappelée La grammaire est une chanson douce, d'Erik Orsenna, où là aussi c'est la découverte d'un nouveau continent.

Ce livre est le premier volume du Cycle des anges. J'ai tout simplement hâte de me plonger dans le second volume, L'Empire des anges, vu sur quelle fin on nous laisse... !

En résumé : J'ai aimé ce livre, si riche, qui joint religion, mythologie, science et fiction, et nous fait découvrir un continent des morts bien étonnant...


Extraits

* "Face à des hommes des cavernes, je suis impuissant."

* "Si quelqu'un t'a offensé, ne cherche pas à te venger. Assieds-toi au bord de la rivière et tu verras passer son cadavre." Lao-tseu

* "J'ai même pensé : je suis dans un trou du cul translucide."

* "Celui qui sait ne parle pas. Celui qui parle ne sait pas." Lao-tseu

* "La gentillesse est juste un confort pour être tranquille."

* "Le plus subtil châtiment pour un abominable criminel de guerre, c'est bien de le réincarner en bonzaï japonais."

* "Le sage cherche la vérité. L'imbécile l'a déjà trouvée."

* "La bonté imposée, c'est aussi écoeurant que la soupe de mash-mellows au miel et au sirop de grenadine."

* "On se blase de tout."

Publié dans : Romans XXI°

le 9/12/09

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/orsenna2.jpgEt si on dansait ?
Erik Orsenna
2009

Challenge ABC : 11/26

Quatrième de couverture
"Et maintenant ?
Je savais bien que jamais je n'en aurais fini avec la ponctuation. Aussi longtemps que je vivrais, et donc aussi longtemps que j'écrirais, je me battrais avec les signes, je m'acharnerais à bien placer les virgules. Et les points. Et les points-virgules. Sans oublier les tirets, les crochets, les chevrons auxquels je n'avais pas jusqu'ici prêté assez d'attention.
Mais une petite voix me parlait. Elle me venait de tout au fond, là, au milieu du ventre, entre coeur et nombril :
-Toi aussi, tu as une histoire, Jeanne, ton histoire secrète. L'heure est venue de la raconter."


Avis
C'est toujours un plaisir de se replonger dans l'archipel de Jeanne, et de suivre ses aventures avec la grammaire. J'adore cette allégorie des mots, je crois d'ailleurs que La grammaire est une chanson douce avait fait naître en moi une fascination pour la grammaire. Dans ce livre, j'ai beaucoup aimé la relation musique/ponctuation, Orsenna rend les mots vivants. J'ai eu le plaisir de retrouver la même édition que pour La révolte des accents, avec des illustrations qui correspondent parfaitement à l'atmosphère du livre (vous remarquerez que j'ai fait mes habillages à partir de ces deux couvertures d'ailleurs :B).
Je suis néanmoins déçue par deux choses : j'ai trouvé l'histoire courte, plus courte que pour les autres livres, y'a pas eu vraiment d'action.  Deuxio, Orsenna veut sûrement adapter son livre à un public jeune ; il explique bien touuutes les règles de ponctuation, c'est très didactique, bref ça m'a paru plus simplet si vous voyez ce que je veux dire.

En résumé : J'ai aimé retrouver l'univers de Jeanne, mais la magie des premiers tomes opère moins bien (trop vieille ?).


Extrait
"Comment dans ce climat de guerre deux petits, tout petits mots, parmis les plus brefs de la langue française, comment ont-ils eu le courage de venir dans ma tête et surtout d'y demeurer, malgré les violences dont ils faisaient l'objet ?
Hommage soit rendu à et ! Célébré soit si !
Et si ?
Et si je manquais trop à Amitav ?
Et s'il venait me voir en France ?
Et si, moi, j'économisais assez pour revenir en Inde ?
Et si...
Points de suspension."

Publié dans : Romans XXI°

le 25/9/09

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/orsenna.jpg La révolte des accents
Erik Orsenna
2007

Quatrième de couverture
Depuis quelque temps, les accents grognaient. Ils se sentaient mal aimés, dédaignés, méprisés. A l'école, les enfants ne les utilisaient presque plus. Chaque fois que je croisais un accent dans la rue, un aigu, un grave, un circonflexe, il me menaçait.
- Notre patience a des limites, grondait-il. Un jour, nous ferons la grève. Attention, notre nature n'est pas si douce qu'il y paraît. Nous pouvons causer de grands désordres.
Je ne prenais pas les accents au sérieux. J'avais tord.

Avis
Après La grammaire est une chanson douce et Les chevaliers du subjonctif, quel plaisir de retrouver Jeanne et son île. Les accents, c'est un peu comme les épices en cuisine. Encore une fois l'auteur réussit à me faire adorer ma chère langue. D'ailleurs il faudrait que je relise ces livres, l'histoire est assez floue dans ma mémoire, et que je m'attaque à la suite Et si on dansait ?. J'en profite pour vous inviter à jeter un oeil sur le site d'Orsenna ici, il est pas complet mais son design est sympa.

En résumé : Après quelques années, c'est toujours un plaisir de retrouver Jeanne et son archipel, et toujours ce même amour de la langue française.

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