Edmond Rostand
1897
Résumé
« C'est un roc !... c'est un pic ! c'est un cap !Que dis-je, c'est un cap ? C'est une péninsule ! »
La scène se passe en 1640. Provoqué par un fâcheux, Cyrano se moque. De lui-même et de son nez, objet de sa disgrâce. Séduire Roxane ? Il n'ose y songer. Mais puisqu'elle aime Christian, un cadet de Gascogne qui brille plus par son apparence que par ses reparties, pourquoi ne pas tenter une expérience ? « Je serai ton esprit, tu seras ma beauté, dit Cyrano à son rival. Tu marcheras, j'irai dans l'ombre à ton côté. »
Jeu étrange et dangereux. Christian ne s'y trompe pas. À travers lui, la belle en aime en fait un autre. Mais Cyrano, s'il entrevoit le bonheur un instant, ne peut oublier son physique ingrat. Un drame qui tourne au tragique. Et pourtant quel panache dans cet impossible amour...
Avis
Cette pièce est sublime, magnifique, grandiose, touchante, pleine de poésie, d'honneur et d'amour. La légende dit qu'après la première représentation au Théâtre de la Porte Saint-Martin, le public a redemandé les acteurs 17 fois. Placée largement en tête de mes oeuvres préférées, c'est un joyau de littérature, terriblement sensible. La diversité des thèmes abordés, les personnages, font de cette pièce un incontournable.
Le héros a pour nom celui d'une personne qui a bel et bien existé dans les années 1619-1655.
Il y a tellement de choses que j'ai aimé dedans. Commençons par le triangle amoureux. Christian, amoureux de Roxanne, a certes la beauté mais pas assez d'esprit pour conquérir le coeur de cette précieuse. Cyrano lui propose son aide, et c'est à travers ses lettres qu'il pourra lui aussi exprimer son amour pour Roxanne. Roxanne, persuadée d'aimer un homme beau et intelligent, ne découvrira la vérité que 10 ans plus tard, juste avant la mort du véritable homme qu'elle a aimé. La fin est magistrale ; le dernier mot prononcé par Cyrano met un point d'honneur à la pièce.
Je tiens aussi à souligner la grande souplesse d'écriture de Rostand. La pièce est entièrement en alexandrins, mais on n'est pas du tout dans les contraintes de la tragédie ou de la comédie du XVII ème siècle. C'est un vrai régal à lire, à jouer également. Les trouvailles de la langue sont excellentes, je citerai par exemple le boulanger Ragueneau. Amoureux des pâtisseries et de la poésie, il n'hésite pas à mélanger astucieusement les deux (acte II scène I):
Vous avez mal placé la fente de ces miches
Au milieu la césure, -entre les hémistiches !
La bien connue scène du balcon, où Cyrano, caché, souffle les mots à Christian pour qu'il aille recueillir un baiser de Roxanne, résume finalement bien le problème de toute la pièce. Christian a la beauté, Cyrano a l'esprit. Lui doit se cacher, vivre dans l'ombre d'un autre (à cause de la laideur de son nez). Cette scène est devenu un classique, repris dans plusieurs autres oeuvres.
En résumé : Ecriture sublime, histoire géniale ; tout simplement ma pièce de théâtre préférée.
Représentation
Le film de 1990 de Jean-Paul Rappeneau avec Gérard Depardieu rend un brillant hommage à la pièce. Lisez la absolument, même si je sais qu'en général vous n'êtes pas de grands fan de théâtre !
Le héros a pour nom celui d'une personne qui a bel et bien existé dans les années 1619-1655.
Il y a tellement de choses que j'ai aimé dedans. Commençons par le triangle amoureux. Christian, amoureux de Roxanne, a certes la beauté mais pas assez d'esprit pour conquérir le coeur de cette précieuse. Cyrano lui propose son aide, et c'est à travers ses lettres qu'il pourra lui aussi exprimer son amour pour Roxanne. Roxanne, persuadée d'aimer un homme beau et intelligent, ne découvrira la vérité que 10 ans plus tard, juste avant la mort du véritable homme qu'elle a aimé. La fin est magistrale ; le dernier mot prononcé par Cyrano met un point d'honneur à la pièce.
Je tiens aussi à souligner la grande souplesse d'écriture de Rostand. La pièce est entièrement en alexandrins, mais on n'est pas du tout dans les contraintes de la tragédie ou de la comédie du XVII ème siècle. C'est un vrai régal à lire, à jouer également. Les trouvailles de la langue sont excellentes, je citerai par exemple le boulanger Ragueneau. Amoureux des pâtisseries et de la poésie, il n'hésite pas à mélanger astucieusement les deux (acte II scène I):
Vous avez mal placé la fente de ces miches
Au milieu la césure, -entre les hémistiches !
La bien connue scène du balcon, où Cyrano, caché, souffle les mots à Christian pour qu'il aille recueillir un baiser de Roxanne, résume finalement bien le problème de toute la pièce. Christian a la beauté, Cyrano a l'esprit. Lui doit se cacher, vivre dans l'ombre d'un autre (à cause de la laideur de son nez). Cette scène est devenu un classique, repris dans plusieurs autres oeuvres.
En résumé : Ecriture sublime, histoire géniale ; tout simplement ma pièce de théâtre préférée.
Représentation
Le film de 1990 de Jean-Paul Rappeneau avec Gérard Depardieu rend un brillant hommage à la pièce. Lisez la absolument, même si je sais qu'en général vous n'êtes pas de grands fan de théâtre !