☆ Jacques le fataliste ☆
Denis Diderot
1780
Denis Diderot
1780
Quatrième de couverture
"Comment s'étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. Comment s'appelaient-ils ? Que vous importe ? D'où venaient-ils ? Du lieu le plus prochain. Où aillaient-ils ? Est-ce que l'on sait où l'on va ? Et que disaient-ils ? Le maître ne disait rien, et Jacques disait que son capitaine disait que tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas était écrit là-haut."
D'entrée de jeu, c'est sous le signe de l'incertitude et de l'ironie que Diderot place le roman qu'il publie de 1778 à 1780. Jacques et son maître devisent en voyageant, mais bientôt le récit des amours de Jacques s'interrompt, ouvre à d'autres histoire et à d'autres rencontres dans ce livre admirablement virtuose où la parole circule de narrateur en narrateur. La parole, mais aussi bien la réflexion sur notre liberté et sur le fatalisme qui fit de Jacques un manuel de gai savoir en même temps que ce roman toujours neuf dont l'esthétique de la rupture, de la provocation et du rebond fonde encore la modernité.
Avis
On passe de l'histoire des amours de Jacques à celle de l'hôtesse, on revient sur le récit du maître, ... incessamment. Il y a en quelque sorte 3 degrés dans ce roman : le premier étant le narrateur, tirant sur les ficelles de ses marionnettes. Au 2ème degré, on suit les aventures de Jacques et son maître, au 3ème on a des récits enchâssés dans le récit principal. Diderot jongle entre ces 3 niveaux, j'ai trouvé ça excellent.
En résumé : J'ai trouvé ce livre excellent, intelligent, audacieux, original, et remarquablement bien construit.
Extraits
* "Pourrais-tu me dire ce que c'est qu'un fou, ce que c'est qu'un sage ?""Comment s'étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. Comment s'appelaient-ils ? Que vous importe ? D'où venaient-ils ? Du lieu le plus prochain. Où aillaient-ils ? Est-ce que l'on sait où l'on va ? Et que disaient-ils ? Le maître ne disait rien, et Jacques disait que son capitaine disait que tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas était écrit là-haut."
D'entrée de jeu, c'est sous le signe de l'incertitude et de l'ironie que Diderot place le roman qu'il publie de 1778 à 1780. Jacques et son maître devisent en voyageant, mais bientôt le récit des amours de Jacques s'interrompt, ouvre à d'autres histoire et à d'autres rencontres dans ce livre admirablement virtuose où la parole circule de narrateur en narrateur. La parole, mais aussi bien la réflexion sur notre liberté et sur le fatalisme qui fit de Jacques un manuel de gai savoir en même temps que ce roman toujours neuf dont l'esthétique de la rupture, de la provocation et du rebond fonde encore la modernité.
Avis
On passe de l'histoire des amours de Jacques à celle de l'hôtesse, on revient sur le récit du maître, ... incessamment. Il y a en quelque sorte 3 degrés dans ce roman : le premier étant le narrateur, tirant sur les ficelles de ses marionnettes. Au 2ème degré, on suit les aventures de Jacques et son maître, au 3ème on a des récits enchâssés dans le récit principal. Diderot jongle entre ces 3 niveaux, j'ai trouvé ça excellent.
En résumé : J'ai trouvé ce livre excellent, intelligent, audacieux, original, et remarquablement bien construit.
Extraits
* "Ah! Si je savais dire comme je sais penser ! Mais il était écrit là-haut que j'aurais les choses dans me tête et que les mots ne me viendraient pas."
* "Chacun apprécie l'injure et le bienfait à sa manière, et peut-être n'en portons-nous pas le même jugement dans deux instants de notre vie."
* "Telle est la différence de deux hommes braves par caractère, mais dont l'un est sage, et l'autre a un grain de folie."
* "Tout ce qui reluit n'est pas d'or."
* "Plus de ces morceaux d'une éloquence sublime, plus de ces productions marquées au coin de l'ivresse et du génie : tout est raisonné, compassé, académique et plat."
* "Avec un peu d'imagination et de style, rien de plus aisé que de filer un roman."
* "A force de vouloir montrer de l'esprit, vous n'êtes qu'une bête."
* "- Et pourquoi haïssez-vous les portraits ?
- C'est qu'ils ressemblent si peu, que si par hasard on vient à rencontrer les originaux, on ne les reconnait pas."
* "On passe les trois quarts de sa vie à vouloir sans faire."
* "Ils songent à eux, et tout dans la nature songe à soi et ne songe qu'à soi. Que cela fasse du mal aux autres, qu'importe, pourvu qu'on s'en trouve bien ?"