La confusion des sentiments
(Verwirrung der Gefühle)
Stefan Zweig
1927
(Verwirrung der Gefühle)
Stefan Zweig
1927
Quatrième de couverture
Au soir de sa vie, un vieux professeur se souvient de l'aventure qui, plus que les honneurs et la réussite de sa carrière, a marqué sa vie. A dix-neuf ans, il a été fasciné par la personnalité d'un de ses professeurs ; l'admiration et la recherche inconsciente d'un Père font alors naître en lui un sentiment mêlé d'idolâtrie, de soumission et d'un amour presque morbide.
Freud a salué la finesse et la vérité avec laquelle l'auteur d'Amok et du Joueur d'Echecs restituait le trouble d'une passion et le malaise qu'elle engendre chez celui qui en est l'objet. Paru en 1927, ce récit bref et profond connut un succès fulgurant, en raison de la nouveauté audacieuse du sujet. Il demeure assurément l'un des chefs-d'œuvres du grand écrivain autrichien.
Avis
Tout est à peu près dit dans la quatrième de couverture. J'ai retrouvé cette écriture si spécifique à Zweig, où les sentiments sont décrits avec une justesse déconcertante, et toujours cette sensibilité à fleur de peau qui caractérise ses personnages, avec le refoulement des émotions, le contrôle permanent (je pense à Lettre d'une inconnue notamment). Outre l'intensité des sentiments, le thème de cette nouvelle qui à l'époque apparaît plus qu'original. On se demande tout le long de l'histoire quel secret se cache derrière ce professeur si énigmatique, quel secret explique son comportement tantôt chaleureux et affectif, tantôt froid et repoussant (parce que nous aussi lecteur, on devient fasciné par le professeur). Et au final quand la vérité est révélée, on ressent plus que profondément le trouble du narrateur, la "confusion des sentiments" à son paroxysme, puisque c'est bien de ça qu'il s'agit. C'est choquant, cela va à l'encontre de tous les codes, il fallait l'oser.
En revanche ce à quoi j'ai moins adhéré, c'est que le récit du narrateur est rétrospectif et son histoire est censée justifier l'homme qu'il est devenu aujourd'hui. Je m'attendais à quelque chose de plus long, enfin, je n'ai pas vraiment vu le rapport entre ces deux "temps", ou plutôt, ce n'était pas forcément justifié de faire un deuxième temps de récit , parce qu'on n'y revient que très brièvement à la fin. Alors soit, cet épisode a marqué sa vie plus que toute autre chose, mais ça ne se ressent pas lorsqu'il est plus vieux.
Freud a salué la finesse et la vérité avec laquelle l'auteur d'Amok et du Joueur d'Echecs restituait le trouble d'une passion et le malaise qu'elle engendre chez celui qui en est l'objet. Paru en 1927, ce récit bref et profond connut un succès fulgurant, en raison de la nouveauté audacieuse du sujet. Il demeure assurément l'un des chefs-d'œuvres du grand écrivain autrichien.
Avis
Tout est à peu près dit dans la quatrième de couverture. J'ai retrouvé cette écriture si spécifique à Zweig, où les sentiments sont décrits avec une justesse déconcertante, et toujours cette sensibilité à fleur de peau qui caractérise ses personnages, avec le refoulement des émotions, le contrôle permanent (je pense à Lettre d'une inconnue notamment). Outre l'intensité des sentiments, le thème de cette nouvelle qui à l'époque apparaît plus qu'original. On se demande tout le long de l'histoire quel secret se cache derrière ce professeur si énigmatique, quel secret explique son comportement tantôt chaleureux et affectif, tantôt froid et repoussant (parce que nous aussi lecteur, on devient fasciné par le professeur). Et au final quand la vérité est révélée, on ressent plus que profondément le trouble du narrateur, la "confusion des sentiments" à son paroxysme, puisque c'est bien de ça qu'il s'agit. C'est choquant, cela va à l'encontre de tous les codes, il fallait l'oser.
En revanche ce à quoi j'ai moins adhéré, c'est que le récit du narrateur est rétrospectif et son histoire est censée justifier l'homme qu'il est devenu aujourd'hui. Je m'attendais à quelque chose de plus long, enfin, je n'ai pas vraiment vu le rapport entre ces deux "temps", ou plutôt, ce n'était pas forcément justifié de faire un deuxième temps de récit , parce qu'on n'y revient que très brièvement à la fin. Alors soit, cet épisode a marqué sa vie plus que toute autre chose, mais ça ne se ressent pas lorsqu'il est plus vieux.
En résumé : A chaque fois que je referme un livre de Zweig, j'ai l'impression de quitter une tempête d'émotions ; encore du très, très bon.
Extraits
* "Tout y est vrai, il n'y a que l'essentiel qui y fasse défaut. Il me décrit, mais sans parvenir jusqu'à mon être. Il parle de moi sans révéler ce que je suis."
* "bourreau auquel, malgré tout, j'étais attaché avec amour, que je haïssais en l'aimant et que j'aimais en le haïssant"
* "un voile épais et sombre était interposé entre moi et l'univers"
* "Aucune souffrance n'est plus sacrée que celle qui par pudeur n'ose se manifester."