"Le monde n'est qu'un amas de taches confuses, jetées sur le vide par un peintre insensé, sans cesse effacées par nos larmes." Nouvelles Orientales - Yourcenar

Publié dans : Didactique

le 19/2/11

http://milkymoon.cowblog.fr/images/defense.jpgDéfense et illustration de la langue française
Joachim du Bellay
1549


Challenge 1000 ans de littérature française : LC 3
Thème : Ronsard et la Pléiade

Tout d'abord, veuillez m'excuser pour ce retard, et maintenant place à du Bellay, que je vous présente en bonne et due forme ce grand manifeste de la langue française. Un résumé n'aura pas vraiment sa place ici, parlons en succinctement : à l'époque, le latin est la langue officielle des érudits, penseurs, scientifiques, etc. Le français est, pour sa part, la langue parlée du peuple. Mais lorsque François 1er devient roi, il fait passer un décret proclamant que désormais, le français serait la langue officielle du royaume. Imaginez-vous les contestations fuser des deux côtés : les partisans du latin, langue noble du savoir depuis l'Antiquité, contre ces modernes défendant une langue n'ayant même pas de règles de grammaire stables. Rappelons aussi que c'est l'époque des changements, de l'Humanisme et de la Renaissance, renaissance littéraire dans le cas présent. Ca, c'était la petite note historique.


Joachim du Bellay fait parti du groupe des poètes de la Pléiade (comptant également Pierre de Ronsard). Ces poètes rompent avec leurs prédécesseurs puisqu'ils veulent exercer leur art non plus en latin mais en français. Les idées de la Pléiade sont rassemblées dans ce manifeste Défense et illustration de la langue française. Dans une première partie, du Bellay s'emploie à défendre la langue française, et dans une seconde il évoque différentes manières de l'enrichir par des emprunts au grec ou latin, la fabrication de néologismes, le rappel de mots disparus, etc. Dans cet écrit il fait de nombreuses références aux langues grecque et latine ainsi qu'à leurs auteurs les plus connus (Cicéron, Virgile...) pour montrer comment ces langues-ci, quand elles n'étaient qu'à leurs débuts, ont su s'enrichir et ainsi comment la langue française peut prendre exemple sur elles pour se développer. Du Bellay donne des conseils de versification pour les poètes et nous dit que les traductions sont insuffisantes pour rendre justice à la beauté de la langue.

En résumé : Cet ouvrage, avant d'être un réquisitoire de notre chère langue, est  surtout un manifeste des idées de la Pléiade qui nous dit comment l'enrichir.


Extraits
* "Tout arbre qui naît, fleurit et fructifie bientôt, bientôt aussi envieillisse et meure ; et au contraire celui durer par longues années qui a longuement travaillé à jeter ses racines."

* "Il y a cinq parties de bien dire : l’invention, l’élocution, la disposition, la mémoire et la prononciation."

* "Je ne croirai jamais qu’on puisse bien apprendre tout cela des traducteurs, parce qu’il est impossible de le rendre avec la même grâce dont l’auteur en a usé."

Publié dans : Poésie

le 4/12/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/FrancoisVillon.jpgPoèmes
François Villon
XVe


Challenge 1000 ans de littérature française : LC 2
Thème : François Villon et Clément Marot, deux poètes du XVe s.


Un billet un peu particulier pour cette deuxième lecture commune, puisque je n'ai pas lu une oeuvre particulière mais plusieurs poèmes de François Villon. Et pour un homme dont je n'avais jamais entendu parler, il y a de quoi dire ! Bookine (l'organisatrice du challenge, mais ça, tout le monde le sait ;)) nous en parle dans son billet de présentation (cf. lien au dessus), et je vais moi-même faire un petit état des lieux pour comprendre l'oeuvre de Villon.

I. Vie
Une vie très tumultueuse pour ce cher François Villon, ou plutôt François de Montcorbier, puisqu'il aurait emprunté le nom de "Villon" à son tuteur pour signer ses oeuvres. Il nait à Paris en 1431. Il serait impliqué dans toute une série de délits, allant de vols jusqu'à l'assassinat d'un clerc,(était-ce sous l'influence de la bande des "Coquillards" ?), ce qui lui valu plusieurs fois la prison et même l'exil. A l'heure actuelle, on ne sait pas comment s'est achevée sa vie, puisqu'il n'existe plus aucune trace de lui à partir de 1463. Cette disparition énigmatique a contribué à la légende de François Villon. Oui les amis, cet homme est une LEGENDE.

II. Oeuvre
Et je vais vous dire pourquoi. Parce que Villon a souvent mis sa propre vie en scène dans son oeuvre, en enjolivant ou noircissant certains détails. Si son oeuvre reprend les thèmes médiévaux courants, Villon se différencie des autres poètes de son temps du fait que ceux-ci n'ont pas connu un tel parcours chaotique, mais ont au contraire bénéficié de l'appui de grands seigneurs. L'oeuvre majeure de Villon est Le Testament, écrite en 1461, dans laquelle transparait sa sensibilié.  Il est considéré comme le premier "poète maudit", c'est à dire "un poète qui, incompris dès sa jeunesse, rejette les valeurs de la société, se conduit de manière provocante, dangereuse, asociale ou autodestructrice (en particulier avec la consommation d'alcool et de drogues), rédige des textes d'une lecture difficile et, en général, meurt avant que son génie ne soit reconnu à sa juste valeur" (ref.).

III. Influence
Villon a été une source d'inspiration pour de nombreux artistes, à commencer par Clément Marot, puis Rabelais. On fait un saut dans le temps et on retrouve Léo Ferré, et Georges Brassens qui ont mis respectivement la Ballade des pendus et la Ballade des dames du temps jadis en musique. Jean Teulé est l'auteur du livre "Je, François Villon", en j'en passe.

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Ce que j'ai lu

♠ Le Lais (ou Petit Testament), 1457
Villon se met en scène dans ce poème, où il énumère toutes sortes de dons loufoques destinés à ses ennemis ("Je laisse à mon barbier/Les rongnures de mes cheveux"). Dans ce poème il prend congé pour s'en aller, ce qui fait écho à un épisode de sa vie (un cambriolage). C'est écrit dans un français du XVe siècle, il n'y a pas encore de règles de grammaires fixes, donc parfois ça donne des choses assez étranges ; avec des y et de z partout. A part ça, c'est assez répétitif et on ne comprend pas toujours toutes les allusions, mais ça reste sympa.

♠ Ballade des dames du temps jadis, 1461
Cette ballade fait partie du Testament. On y trouve une énumération de femmes mythologiques ou historiques ; le narrateur se demande où elles sont  (répétition de "Où sont les fleurs d'antan ?"), puis s'adresse à un prince qui voudrait les chercher qu'elles ne sont plus (la chute du poème). Un joli rythme pour cette ballade j'ai trouvé.

♠ Ballades des pendus, 1463
Ici ce sont des morts qui s'adressent aux vivants ("Frères humains qui après nous vivez"). On a une description très sympathique des corps desdits pendus en train de pourrir et d'être dévorés par les oiseaux. Ils en appellent à la charité chrétienne des vivants, avec la répétition à la fin de chaque strophe de "Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!". Bien aimé cette ballade, le thème, ainsi que l'idée de faire parler des morts ; c'est à dire une barrière temporelle qui disparaît.

En résumé : J'ai découvert une figure majeure de la littérature, qui a exercé une grande influence auprès des artistes, de son temps comme du notre.


Extraits du Lais
* "Au fort, je suys amant martir,
    Du nombre des amoureux sains."


* "Item, je laisse a mon barbier
    Les rongnures de mes cheveux"


Publié dans : Romans XXI°

le 25/11/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/empiredesanges.jpgL'Empire des anges
Bernard Werber
2000

Challenge Livraddict 2010 : 7/7

Quatrième de couverture
Que pensent les anges de nous ? Que peuvent-ils faire pour nous aider ? Lorsque Michael Pinson (stupidement tué dans un accident d'avion) a passé avec succès l'épreuve de la "pesée des âmes", il a accédé au royaume des anges. Le voilà chargé de trois mortels, qu'il devrait désormais guider et aider tout au long de leur vie. Ses moyens d'action : les rêves, les signes, les médiums, les intuitions, les chats. Que faire pour leur montrer la voie du bonheur ? Et puis comment s'occuper intelligemment au Paradis, un endroit bien sympathique mais sans cinéma, sans musique, sans restaurant ?
Après Les Thanatonautes, Bernard Werber nous donne une fois de plus à réfléchir sur notre statut d'être humain, en mélangeant sagesse ancienne, philosophie moderne et humour.

Avis

Comment ai-je fait pour passer à côté du génie de Bernard Werber pendant mon enfance ? Ses livres sont simplement incroyables, j'en ressors encore une fois épatée.

Souvenez vous, dans Les Thanatonautes, le héros Michael Pinson tentait de découvrir ce qu'il y avait après la mort. Dans ce deuxième volume du Cycle des Anges, il est devenu un 6 : c'est à dire un ange, et cherche ce qu'il y a encore après. 1 correspond au minéral, 2 au végétal, 3 à l'animal, 4 à l'homme, 5 au sage, et 6 à l'ange... et 7 ? Michael, toujours accompagné de Raoul, est persuadé qu'au dessus des anges existent des êtres encore supérieurs, des dieux... Des marionnettistes de marionnettistes.

Dans cette histoire, Werber mêle à la narration des extraits de l'Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu, que le personnage Edmond Wells rédige. Ce livre est une petite mine d'or, ou fourre-tout du savoir, avec des réflexions souvent très intéressantes. Il faudrait que je lise le livre entier, il faudrait d'ailleurs que je continue sur ma lancée des oeuvres de Werber ! Prochaine étape, le Cycle des Dieux naturellement.

En parallèle du boulot d'ange de Michael, on suit les vies de ses trois "clients" (les personnes dont il est l'ange gardien). Moyennement captivée par ces petites histoires, ce qui est intéressant, c'est surtout de voir comment au final toutes ces "âmes" sont reliées entre elles. Chez le personnage de Jacques, peut-être un soupçon d'autobiographie aussi non ?

En tout cas, j'aime l'univers inventé par Bernard Werber et qu'il alimente de faits réels (par exemple la symbolique des chiffres, la possibilité de plusieurs univers, de plusieurs couches temporelles, de vie ailleurs, le chat de Schrödinger, etc,). Ce livre soulève une quantité de questions, sur la relativité, sur l'existence de l'homme, sa place dans le monde.

En résumé : Epatant. Hâte hâte de lire la suite. Qui, après avoir lu ce livre, n'a pas eu la conviction qu'un ange gardien veillait sur lui ?


Point Challenge
Ainsi s'achève mon challenge Livraddict 2010. Globalement, ça n'a été que de bonnes découvertes, avec un penchant pour les deux Bernard Werber, vous l'aurez compris.

Extraits
* "Allons jusqu'au bout de nos erreurs sinon nous ne saurons jamais pourquoi il ne fallait pas les commettre."

* "Dans la vie, il y a trois facteurs, le talent, la chance, le travail."

* "De nos jours, ce qui importe n'est pas d'avoir raison mais d'avoir un bon avocat."

* "Et quand on les extirpe au forceps, c'est pire, ils ressemblent à des gaufres."

* "Pour comprendre un système, il faut s'en extraire."

* "Au Moyen-Âge, les moines copistes étaient payés au nombre de caractères par manuscrits retranscrits. Ils se sont donc entendus entre eux pour doubler les consonnes. C'est la raison pour laquelle "difficile" prend deux "f" et "développer" deux "p"."

* "Les récentes découvertes en astronomie montrent que notre univers issu du big-bang et qu'on a toujours perçu comme un univers en expansion permanente pourrait lui aussi se concentrer jusqu'à un big-crunch, sorte de concentration maximale de la matière, débouchant peut-être à  nouveau sur... un deuxième big-bang. Même l'univers dans ce cas "respirerait"."

* "Quand un génie véritable apparaît en ce bas monde, on peut le reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui". Jonathan Swift

* "La réalité, c'est ce qui continue d'exister lorsqu'on cesse d'y croire". Philip K. Dick

Publié dans : Romans XX°

le 13/11/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/thanatonautes-copie-1.jpgLes Thanatonautes
Bernard Werber
1994

Challenge Livraddict 2010 : 6/7

Quatrième de couverture
L'homme a tout exploré : le monde de l'espace, le monde sous-marin, le monde souterrain ; seul le continent des morts lui est inconnu. Voilà la prochaine frontière. Michael Pinson et son ami Raoul Razorbak, deux jeunes chercheurs sans complexes, veulent relever ce défi et, utilisant les techniques de la médecine comme celles de l'astronautique, ils partent à la découverte du paradis. Leur dénomination ? Les thanatonautes. Du grec Thanatos (divinité de la mort) et nautès (navigateur). Leurs guides ? Le livre des morts tibétain, le livre des morts égyptien mais aussi les grandes mythologies et les textes sacrés de pratiquement toutes les religions. Peu à peu les thanatonautes dressent la carte géographique de ce monde inconnu.
En Dante moderne, Bernard Werber nous emmène dans un voyage époustouflant.

Avis
Première fois que je lis un livre de l'ami Bernard Werber. Je m'étais préparée à quelque chose pour "grand public", vu l'engouement qu'il suscite chez les jeunes. Et pour cette raison je suis toujours plus méfiante que d'habitude, de peur que moi, ça ne me plaise pas. Et bien pas du tout ! Ce livre m'a énormément plu, dès le début j'étais dedans et suivais avec intérêt la découverte de ce "continent ultime".

Le livre tente de répondre à la question "Qu'est ce que la mort ?". Pour cela, Werber s'appuie sur les textes sacrés de presque toutes les religions, ce qui donne de la crédibilité au récit. On a sans cesse un aller-retour entre le récit et ces extraits de textes religieux, qui sont dans l'histoire regroupés dans la thèse de Francis Razorbak (le père de Raoul) "La mort cette inconnue" . Werber tente d'interpréter les métaphores employées, de rejoindre les bouts de chaque religion, et au final ça donne un truc assez crédible. C'est comme un gros melting-pot des religions. On a donc une approche "mystique" de la mort. En parallèle, dans le récit même, on en a une approche beaucoup plus scientifique grâce à Michael Pinson, Raoul Razorbak et toute leur équipe. Je serais bien tentée de vous faire un petit dessin du contient des morts tiens, m'enfin ça vous gâcherait tout le plaisir de la découverte.

C'est un livre qui parle de la mort, et pour cela qui s'appuie sur la religion, la science, la fiction, l'Histoire, la vie, la société. Bernard Werber est un touche-à-tout et on sent qu'il s'amuse avec. Bon certes, à des moments c'est très manichéen, très simpliste, le ton est bon-enfant, mais le but du bouquin n'est pas de présenter une thèse sérieuse à lire au premier degré. Cette histoire m'a rappelée La grammaire est une chanson douce, d'Erik Orsenna, où là aussi c'est la découverte d'un nouveau continent.

Ce livre est le premier volume du Cycle des anges. J'ai tout simplement hâte de me plonger dans le second volume, L'Empire des anges, vu sur quelle fin on nous laisse... !

En résumé : J'ai aimé ce livre, si riche, qui joint religion, mythologie, science et fiction, et nous fait découvrir un continent des morts bien étonnant...


Extraits

* "Face à des hommes des cavernes, je suis impuissant."

* "Si quelqu'un t'a offensé, ne cherche pas à te venger. Assieds-toi au bord de la rivière et tu verras passer son cadavre." Lao-tseu

* "J'ai même pensé : je suis dans un trou du cul translucide."

* "Celui qui sait ne parle pas. Celui qui parle ne sait pas." Lao-tseu

* "La gentillesse est juste un confort pour être tranquille."

* "Le plus subtil châtiment pour un abominable criminel de guerre, c'est bien de le réincarner en bonzaï japonais."

* "Le sage cherche la vérité. L'imbécile l'a déjà trouvée."

* "La bonté imposée, c'est aussi écoeurant que la soupe de mash-mellows au miel et au sirop de grenadine."

* "On se blase de tout."

Publié dans : Moyen-Âge

le 2/10/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/tristanetiseut.jpgTristan et Iseut
Anonyme
Vers le XII° siècle

Challenge 1000 ans de littérature française : LC 1
Thème : Des chansons de geste à Chrétien de Troyes

Résumé
Au cours du voyage où Tristan ramène Iseut au roi de Cornouailles pour en faire sa future épouse, ils boivent tous les deux par mégarde le filtre d'amour qui avait été préparé pour Iseut et le roi. Ils tombent alors éperdument amoureux l'un de l'autre et leur passion restera a jamais gravée dans l'histoire.

Avis
J'avais envie depuis longtemps de lire cette histoire légendaire dont j'avais entendu parler un peu partout. Le challenge 1000 ans de littérature, et plus précisément le thème "Des chansons de gestes à Chrétien de Troyes" était l'occasion idéale. Cette légende apparaît autour du X°-XI° siècle, j'avais donc une légère appréhension par rapport à l'époque. Mais contrairement au Roman de Renart que j'avais lu il y a quelques mois et où je m'étais royalement ennuyée, ici pas du tout. Le sujet m'a semblé incroyablement proche pour notre époque, et ce livre est la preuve que le sentiment amoureux est quelque chose capable de traverser tous les âges. Wahou, je vais verser une petite larme tellement c'est beau.

Ce qu'il faut savoir, c'est qu'à l'époque, on transmet les histoires par oral (les trouvères au Nord, et les troubadours au Sud). La légende de Tristan et Iseut est d'origine celtique, et plusieurs versions coexistaient à la même époque. Les premiers écrits vont apparaitre vers le XII° siècle. Parmis les versions les plus célèbres on trouve celle de Béroul (1170) ou de Thomas d'Angleterre (1175), ou encore une de Chrétien de Troyes mais jamais retrouvée. Entre 1900 et 1905, Joseph Bédier va entreprendre la reconstitution complète de la légende et dans un français plus actuel qui est désormais, pour nous lecteur, la référence.

Ca, c'était pour la petite partie historique. Tristant et Iseut fait désormais partie de la culture mondiale, et je comprends pourquoi. C'est une des premières histoires d'amour écrite, qui a véritablement marquée son époque, et sa légende continue d'exister. Par rapport au récit, quoi de plus banal qu'une passion amoureuse me direz-vous (aussi paradoxalement soit-il) ? Sauf qu'en général, ce genre d'histoire me gonfle parce que c'est vu et revu. Ici, j'avais à faire à l'une des premières (j'oublie un peu les tragédies grecques, cf paragraphe suivant), en langue romane qui plus est. C'était un texte honnête et sans artifice (je me comprends), aucunement déguisé par une pseudo-prose qui camouflerait les faiblesses du récit. Je n'ai pas trouvé ça niais, j'ai aimé, et je me suis laissée sans mal emporter par l'amour légendaire que partageaient Tristan et Iseut.

L'histoire m'a fait penser à Phèdre de Racine. Phèdre aime Hippolyte d'une passion douloureuse. Elle est obligée de l'aimer malgré elle car une déesse l'a maudite. Ici, c'est semblable. Tristan et Iseut ne s'aiment pas à la base. Ils s'aiment parce qu'ils ont bu un philtre d'amour, leur passion est plus grande que leur volonté. J'ai aimé la manière dont ce rapport transparaissait dans le texte.

En résumé : Une légende qui vaut sa renommée ; beaucoup aimé.


Extraits
* "C'est votre mort que vous avez bue !"

* "Cette tendresse plus douloureuse que la haine"

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