"Quand un passage lui plaisait particulièrement, il le répétait autant de fois qu'il l'estimait nécessaire pour découvrir combien le langage humain pouvait être aussi beau." Le vieux qui lisait des romans d'amour - Sepúlveda

Publié dans : Policier

le 3/8/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/millenium2.jpgMillénium 2 : La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette
(Flickan som lekte med elden)
Stieg Larsson
2005

Challenge Livraddict 2010 : 4/7

Quatrième de couverture
Tandis que Lisbeth Salander coule des journées supposées tranquilles aux Caraïbes, Mikael Blomkvist, réhabilité, victorieux, est prêt à lancer un numéro spécial de Millénium sur un thème brûlant pour des gens haut placés : une sombre histoire de prostituées exportées des pays de l'Est. Mikael aimerait surtout revoir Lisbeth. Il la retrouve sur son chemin, mais pas vraiment comme prévu : un soir, dans une rue de Stockholm, il la voit échapper de peu à une agression manifestement très planifiée.
Enquêter sur des sujets qui fâchent mafieux et politiciens n'est pas ce qu'on souhaite à de jeunes journalistes amoureux de la vie. Deux meurtres se succèdent, les victimes enquêtaient pour Millénium. Pire que tout, la police et les médias vont bientôt traquer Lisbeth, coupable toute désignée et qu'on a vite fait de qualifier de tueuse en série au passé psychologique lourdement chargé.
Mais qui était cette gamine attachée sur un lit, exposée aux caprices d'un maniaque et qui survivait en rêvant d'un bidon d'essence et d'une allumette ? S'agissait-il d'une des filles des pays de l'Est, y a-t-il une hypothèse plus compliquée encore ? C'est dans cet univers à cent à l'heure que nous embarque Stieg Larsson qui signe avec ce deuxième volume de la trilogie Millénium un thriller au rythme affolant.

Avis
Que c'est frustrant de refermer un livre qui ne nous révèle pas tout ce qu'on aurait voulu savoir. Larsson laisse plein de questions en suspens, il nous abandonne au coeur de l'action, et je peux vous dire que je meurs d'envie de me jeter sur le troisième volet. Pour l'instant restons concentré sur celui-ci. Eh bien je ferais exactement les mêmes remarques que pour le précédent. Un début lent et une traduction pensante. Les 200 premières pages sont quasiment inutiles, mais heureusement on accroche plus parce qu'on connaît déjà les personnages. Quant à la traduction, j'ai l'impression qu'ils ont voulu traduire la trilogie le plus rapidement possible, ce qui donne à certains moments des tournures affreuses. Je ne me prétends pas une experte en la matière, mais quand la lecture devient gênante c'est qu'il y a ptet' un problème.

A part ça, quand enfin l'action devient intéressante, c'est impossible de lâcher ce livre. J'ai adoré l'enquête, comme la dernière fois (peut-être quand même plus aimé le tome 1). Je me souviens être restée bouche bée en apprenant qui était vraiment Zala. Certains détails un peu sanguinolents quand même à la fin, et hum... je pense pas pouvoir regarder le film x).

http://milkymoon.cowblog.fr/images/LisbethSalanderinTheGirlWhoPlayedWithFirelarge12.png
Je suis tombée par hasard sur un article où on apprend que Stieg Larsson avait prévu d'autres suites à la série Millénium. Il est mort d'une crise cardiaque juste après avoir remis à son éditeur les trois premiers tomes. Apparemment il avait déjà bien entamé une quatrième suite, et envisageait une dizaine de tomes à la série. Dommage...

En résumé : Mêmes critiques que pour le premier volet à propos de la lenteur du début et de la traduction française, mais dans l'ensemble ça reste une très bonne lecture !


Extraits
* "Directement au-dessous venait le numéro de compte en banque de l'Eglise, et une exhortation à manifester son amour de Dieu."

* "Lisbeth Salander était plongée dans un livre sur un sujet aussi saugrenu que le calibrage de fréquence des radiotéléscopes en état d'apesanteur."

* "Les dossiers sont une chose. Les êtres humains une autre."

* "C'est un truc que je n'ai jamais compris. Je n'ai jamais pigé comment elle pouvait être aussi fichtrement compétente tout en étant si asociale."

* "Ca doit être sympa de l'avoir comme collègue, ce type. Si je comprends bien, il est hétéro et divorcé, et c'est lui qui fournit les blagues sur les pédés devant la machine à café."

* "Si on additionnait les affirmations dans les différents médias, la police pourchassait une lesbienne psychotique membre d'une bande de satanistes qui prônaient le sexe sadomaso et haïssait la société en général et les hommes en particulier."

* "Je sens qu'elle est tout près... attends que je branche la télépathie."

* et petit passage bonus parce que j'ai fait cette attraction dont il est question, et je sais exactement ce qu'a ressenti Lisbeth à ce moment là : "Lisbeth Salander n'avait pas ressenti cette sensation vertigineuse depuis plusieurs années, quand elle avait fait de la chute libre au parc d'attraction de Gröna Lund."

Publié dans : Romans XXI°

le 24/7/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/hell.gifHell
Lolita Pille
2003

Quatrième de couverture
"Je suis une pétasse. Je suis un pur produit de la Think Pink génération, mon credo : sois belle et consomme." Hell a dix-huit ans, vit à Paris Ouest, se défonce à la coke, est griffée de la tête aux pieds, ne fréquente que des filles et des fils de, dépense chaque semaine l'équivalent de votre revenu mensuel, fait l'amour comme vous faites vos courses. Sans oublier l'essentiel : elle vous méprise profondément... Jusqu'au soir où elle tombe amoureuse d'Andréa, son double masculin, séducteur comme elle, et comme elle désabusé. Ensemble, coupés du monde, dans un corps à corps passionnel, ils s'affranchissent du malaise qu'ils partagent. Mais les démons sont toujours là, qui veillent dans la nuit blanche de ces chasseurs du plaisir.

Avis
Ce livre peint un univers de débauche, d'excès, la petite jeunesse bourgeoise du Paris seizième à qui on a envie de foutre des baffes. Et pourtant, et pourtant... J'ai trouvé cette histoire complètement à part. Hell représente l'archétype de la personne que je méprise, mais ce livre nous permet de la connaître intérieurement, et ça change toute ma vision de la personne. Malgré sa consommation excessive de drogue, malgré son attitude de fille à papa, son côté hyper trash - et j'en passe -, Hell est capable d'aimer. Et quand je dis aimer, c'est de l'amour le plus violent. C'est tellement fort qu'à la fin... Arh, ça m'a toute retournée.
Ce livre nous plonge au coeur de l' "élite" parisienne, et révèle le mal-être profond de ces adolescents (sans généraliser non plus), et c'est ce qui me plaît. Ce genre de littérature, c'est pas du tout mon truc habituellement, alors j'ai été très surprise d'aimer.

En résumé : J'ai définitivement adoré cette histoire.

Publié dans : Théâtre

le 21/7/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/hamlet.jpgLa Tragédie d'Hamlet, Prince du Danemark
William Shakespeare
entre 1599 et 1601

Challenge Livraddict 2010 : 3/7

Quatrième de couverture
"II y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark !" Le soir venu, le spectre du roi défunt hante les brumes du château d'Elseneur.
II crie vengeance. Honte à son frère Claudius, le lâche assassin ! Hamlet, son fils, a promis... Ce crime ne restera pas impuni. Mais au bord du gouffre, le voilà qui vacille : "Être ou ne pas être ?" Jeu de miroirs, faux-semblants... Théâtre dans le théâtre... Folie simulée ou véritable démence ? Le meurtre est pourtant bien réel. Et la mort d'Ophélie annonce d'autres désastres. Au coeur de la tragédie jaillissent alors les voix mystérieuses du pouvoir et de la guerre, de l'amour et de la mort.
La poésie de Shakespeare fuse à chaque instant en vocalises sublimes, composant ici le mythe universel d'une humanité confrontée à ses propres démons...

Avis
Dur dur de commenter un si grand classique, mais je vais essayer de rendre au mieux mes impressions. J'étais partie au début pour lire cette pièce en anglais, pas du tout par prétention, plutôt pour juger par moi-même de l'écriture de Shakespeare. J'avais déjà lu quelques pièces de lui, mais les traductions ne peuvent pas égaler un texte en version originale, surtout quand il s'agit de théâtre. Bref, j'ai donc lu tout le premier acte en VO, et je vous dis : heureusement que j'ai relu après en français, sinon je serais passée à coté de certains détails très importants x). En plus c'est du vieil anglais, je m'y connais pas trop. Mais bon, contente d'avoir pu voir un tout petit peu à quoi ça ressemblait du "vrai" Shakespeare.

Avant que je lise cette pièce, on m'avait raconté que tous les personnages principaux mourraient, j'avais donc hâte de savoir pourquoi et comment. Au final, Hamlet n'est l'auteur "que" de deux meurtres, dont un provoqué accidentellement. Je suis peut-être grave, mais dans la dernière scène, quand ils meurent quasiment tous à la suite, ça m'a fait marrer. On trouve aussi des batailles pour conquérir des royaumes, tout le toutim habituel j'ai envie de dire. D'ailleurs une petite remarque qui n'a pas beaucoup d'importance, mais ici aussi ils se battent pour le royaume de Pologne. Je sais pas si c'est la mode ou quoi dans les pièces de théâtre puisque c'est également le cas dans La Vie est un Songe et dans Ubu Roi, et sûrement d'autres... Bref, la pièce est bel et bien une tragédie, au sens qu'on trouve habituellement dans les pièces de théâtre. Mais c'est aussi une tragédie intérieure au personnage d'Hamlet. Il connaît le doute, l'illusion, se rend compte de la vanité de l'existence, cherche à s'en libérer, c'est ce qui rend le texte si fort j'ai trouvé.

http://milkymoon.cowblog.fr/images/ophelie2.jpg
La Mort d'Ophélie, John Everett Millais

L'illusion, la vanité ; des thèmes bien propres au baroque. On retrouve également du théâtre dans le théâtre - soit une mise en abîme - lorsque des comédiens font leur apparition. Au cours de cette lecture, la pièce m'a beaucoup fait penser à La Vie est un Songe, de Calderón, parce que Hamlet ne sait plus ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas, ce qui est réel et ce qui est rêve (le fameux "To be or not to be"). En même temps on comprend son doute, puisqu'il voit ressurgir le fantôme de son père défunt... J'ai donc trouvé que cette tragédie avait un côté baroque, et ça m'a beaucoup plu. La plupart des tirades d'Hamlet donnent un caractère pathétique - mais non moins superbe - aux scènes : il hésite, ne sait plus que croire, feint la folie, cherche à venger la mort de son père. Un des moments les plus forts de la pièce - et mon préféré - est lorsqu' Hamlet s'adresse à un crâne déterré dans le cimetière, se rendant compte que chaque être est quoi qu'il arrive destiné à mourir : "All that lives must die, passing through nature to eternity". C'est une pièce que j'aurais aimé étudier en cours, car je pense être passée à côté de certaines choses importantes.

En résumé : Pièce que j'ai trouvé extrêmement intéressante et que j'aimerais avoir l'occasion d'approfondir.


Extraits
* "I'll cross it, though it blast me. Stay, illusion! If thou hast any sound, or use of voice, speak to me."

* "A little more than kin, and less than kind. "

* "All that lives must die, passing through nature to eternity."

* "On a fait croire que, tandis que je dormais dans mon jardin, un serpent m'avait piqué. Ainsi, toutes les oreilles du Danemark ont été grossièrement abusées par un récit forgé de ma mort. Mais, sache-le, toi, noble jeune homme! le serpent qui a mordu ton père mortellement porte aujourd'hui sa couronne."

* "Il n’y a de bien et de mal que selon l’opinion qu’on a."

* "Ils sont le résumé, la chronique abrégée des temps." (à propos des comédiens)

* "Mettez l’action d’accord avec la parole, la parole d’accord avec l’action, en vous appliquant spécialement à ne jamais violer la nature; car toute exagération s’écarte du but du théâtre qui, dès l’origine comme aujourd’hui, a eu et a encore pour objet d’être le miroir de la nature, de montrer à la vertu ses propres traits, à l’infamie sa propre image, et au temps même sa forme et ses traits dans la personnification du passé."

* "Pardonne-moi ces paroles, ô ma vertu ! car, au milieu d’un monde devenu poussif à force d’engraisser, il faut que la vertu même demande pardon au vice, il faut qu’elle implore à genoux la grâce de lui faire du bien."

* "I must be cruel, only to be kind" : "Il faut que je sois cruel, rien que pour être humain".

* "Me prenez-vous pour une éponge, monseigneur ?"

Publié dans : Sommaires & Co

le 18/7/10

Memento un peu fourre-tout pour m'organiser dans mes lectures.. Liste que j'actualiserai.
Livres qui font partie d'un challenge *

En cours de lecture :
Histoire de l'art - Elie Faure
Silence et lumière - Louis Kahn
Zadig et autres contes orientaux - Voltaire
 
Pile à lire (PAL) :
Cent ans de solitude - Gabriel Garcia Marquez
Le loup des steppes - Herman Hesse
Le bonheur en littérature (à terminer)
L'homme qui rit - Victor Hugo
Du côté de chez Swann - Marcel Proust (à terminer)
L'oeuvre au Noir - Marguerite Yourcenar
Vers une architecture - Le Corbusier

 
Emprunts :

Livres à emprunter :
Les raisins de la colère - John Steinbeck *
Le vieil homme et la mer - Ernest Hemingway *
Le bruit et la fureur - William Faulkner *
Saga Malaussène - Daniel Pennac
Les liaisons dangeureuses - Laclos *
L'alchimiste - Paulo Coelho
Deux été - Erik Orsenna
Des bleus à l'âme - Françoise Sagan
Le miroir égaré - Françoise Sagan
La nausée - JP Sartre
La condition humaine - André Malraux
L'évangile selon Pilate  - EM Schmitt
Préseances suivi de Galigaï - François Mauriac
Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates - Mary Ann Shaffer et Annie Barrows

Vous m'avez conseillé :
Mort à crédit - Louis-Ferdinand Céline
Les fleurs bleues - Raymond Queneau
Entretien avec un vampire - Anne Rice
Les choses - Georges Perec
Un homme qui dort - Georges Perec
Quatrevingt-treize - Victor Hugo
Claude Gueux - Victor Hugo
Biographie de la faim - Amélie Nothomb
Le voyage d'hiver - Amélie Nothomb
Antigone - Eugène Ionesco
Rhinocéros - Eugène Ionesco
La bête humaine - Emile Zola
Thérèse Raquin - Emile Zola
Pot-Bouille - Emile Zola
Le diable au corps - Raymond Radiguet
La fenêtre panoramique - Richard Yates
L'ombre du vent - Carlos Ruiz Zafon
La valse lente des tortues - Katherine Pancol
Les yeux jaunes des crocodiles - Katherine Pancol
Black Boy - Richard Wright
Bubble Gum - Lolita Pille
La zone du dehors - Alain Damasio
 
Livres lus et à commenter :http://milkymoon.cowblog.fr/images/acanthe.gif
Pauline - Alexandre Dumas
Le colonel Chabert - Honoré de Balzac
Parce que je t'aime - Guillaume Musso
Le sagouin - François Mauriac
 
Livres à relire :
Le petit Prince - Antoine de Saint-Exupery

Publié dans : Policier

le 14/7/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/stieglarssonmillenium11219223417.jpgMillénium 1 : Les hommes qui n'aimaient pas les femmes
(Män som hatar kvinnor)
Stieg Larsson
2005

Challenge Livraddict 2010 : 2/7

Quatrième de couverture
Ancien rédacteur de Millénium, revue d'investigations sociales et économiques, Mikael Blomkvist est contacté par un gros industriel pour relancer une enquête abandonnée depuis quarante ans. Dans le huis clos d'une île, la petite nièce de Henrik Vanger a disparu, probablement assassinée, et quelqu'un se fait un malin plaisir de le lui rappeler à chacun de ses anniversaires.
Secondé par Lisbeth Salander, jeune femme rebelle et perturbée. placée sous contrôle social mais fouineuse hors pair, Mikael Blomkvist, cassé par un procès en diffamation qu'il vient de perdre, se plonge sans espoir dans les documnts cent fois examinés, jusqu'au jour où une intuition lui fait reprendre un dossier.
Régulièrement bousculés par de nouvelles informations, suivant les méandres des haines familiales et des scandales financiers. lancés bientôt dans le monde des tueurs psychopathes, le journaliste tenace et l'écorchée vive vont résoudre l'affaire des fleurs séchées et découvrir ce qu'il faudrait peut-être taire.

A la fin de ce volume, le lecteur se doute qu'il rencontrera à nouveau les personnages et la revue Millenium. Des fils ont été noués, des portes ouvertes. Impatient, haletant, on retrouvera Mikael et sa hargne sous une allure débonnaire, et Lisbeth avec les zones d'ombre qui l'entourent, dans : Millénium 2 - La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette ; Millénium 3 - La Reine dans le palais des courants d'air.

Avis
♠ Un début lent ♠
J'ai mis un temps fou avant d'entrer dans l'histoire. Les premières 100 pages ne m'ont pas accrochées, parce que c'était assez flou : on nous présente successivement plusieurs personnages qui n'ont aucun lien ente eux, en plus en s'attardant beaucoup sur des détails, donc il était difficile de voir à quoi tout ça allait mener. J'ai du même refaire des aller-retours vers les premières pages pour me remémorer le début.
♠ L'énigme de la disparition d'Harriet ♠
J'ai trouvé que l'histoire prenait un réel coup d'accélération quand Mikael Blomkvist était embauché par Henrik Vanger pour élucider la disparition de sa nièce Harriet il y a une quarantaine d'années de cela. Plus l'enquête progresse et plus on est plongé dans l'histoire ; on a envie d'en apprendre plus, de démêler les noeuds, recoller les morceaux, et découvrir la vérité. Je ne suis pas fan des romans policiers, mais j'avoue que j'ai trouvé celui-ci excellent. Au fur et à mesure, on se rend compte que ce n'est pas une disparition mystérieuse qu'il faut résoudre, mais un ou des tueurs en série qu'il faut identifier. Le rapport entre les viols / meurtres et les passages bibliques était vraiment tordu et immonde, mais d'un autre côté j'ai trouvé ça tellement intelligent de la part de l'auteur de s'en servir pour mettre en scène une partie de son histoire. Ca m'impressionne toujours la manière dont un auteur de policiers s'y prend pour construire l'enquête et ne nous révéler la vérité qu'au fur et à mesure. J'ai donc beaucoup aimé toute cette partie du livre axée autour de la disparition d'Harriet Vanger.
♠ L'affaire Wennerström ♠
Par contre je suis restée en surface en ce qui concerne toute l'affaire Wennerström. Ce n'est franchement pas dans cette partie que le livre brille le plus, il ne s'agit que d'un prétexte pour réouvrir l'enquête sur Harriet. J'explique schématiquement : Blomkvist a été condamné pour diffamation sur l'industriel Wennerström. Henrik Vanger profite de son retrait de la scène journalistique pour faire appel à lui afin d'élucider ce qu'il pense être le meurtre de sa nièce. En échange, il lui promet de lui livrer Wennerström et donc de retrouver sa crédibilité. Sauf qu'au final il n'en est rien et Mikael arrive finalement à se débrouiller sans Henrik pour attaquer Wennerstroem avec de solides preuves cette fois-ci. Le livre se termine sur la conclusion de cette affaire, et ça m'a légèrement déçue par rapport à l'autre enquête qui est cent fois plus intéressante. Autre point négatif : la traduction française donne parfois des trucs vraiment bizarres et maladroits, même si on comprend l'idée générale.
 
♠ Les personnages ♠
Dans l'ensemble j'ai bien aimé toute la panoplie de personnages acteurs dans cette enquête : psycopathes, sadiques, misogynes ; je trouve que le livre porte bien son nom. Enfin, je ne peux parler de Millenium sans évoquer le superbe personnage de Lisbeth Salander. Une fille tout ce qui a de plus paradoxal. D'apparence fragile, voire anorexique, au look extravagant, "handicapée" sociale et placée sous tutelle depuis son adolescence, elle se révèle être une hackeuse de génie, d'un sang-froid étonnant et avec des répliques tellement classes. Je suis ravie de la fin, de la voir tomber amoureuse, de s'épanouir dans ses sentiments, (et évidemment d'en souffrir).
Je me demande ce que vaut le film, et ai hâte de découvrir les deux autres tomes de la série.

En résumé : Un début flou qui traine en longueur et pas très captivant mais je ne regrette absolument pas d'avoir persévéré : ce bouquin se révèle être une enquête fascinante et fiscelée avec brio.


Extraits
* "Son maquillage indiquait qu'elle était peut-être daltonienne."

* "Il s'est magistralement grillé, constata Salander avec lucidité."

* "J'ai eu de nombreux ennemis au fil des ans. J'ai appris une chose, et c'est de ne pas accepter un combat quand tu es sûr de le perdre. Par contre, ne laisse jamais s'en tirer quelqu'un qui t'a démoli. Sois patient et riposte quand tu seras en position de force - même si tu n'as pas besoin de riposter."

* "- Tu veux rencontrer un industriel de légende ? demanda Mikael.
- Est-ce qu'il mord ?
- Pas le samedi."

<< Post | 4 | 5 | 6 | 7 | Ante >>

Créer un podcast