"L'avenir, je vois comment qu'y sera... Ca sera comme une partouze qui n'en finira plus." Voyage au bout de la nuit - Céline

Publié dans : Théâtre

le 30/10/09

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/venise.jpgLe Marchand de Venise
William Shakespeare
1597

Challenge ABC : 5/26

Résumé
Amoureux de Portia, belle et riche héritière, Bassanio, gentilhomme désargenté, s'efforce d'obtenir sa main. Pour l'aider, son ami Antonio marchand chrétien, emprunte une somme de 3000 ducats à l'usurier juif Shylock qui lui demande, en cas de non remboursement de la dette, une livre de sa chair.

Avis
Dans l'ensemble j'ai bien aimé, l'histoire est bien construite, le cadre de Venise est sympa, et y'a plein de personnages différents. Je n'ai pas très bien compris un point : je ne sais pas si ce texte est à considérer comme un réquisitoire du judaïsme, ou bien justement le contraire, ou encore ni l'un ni l'autre. J'aurai bien aimé pouvoir mieux cerner le personnage de Shylock. C'est dommage qu'il ne soit pas plus présent, il m'est apparu bien plus intéressant que tous les autres personnages.

En résumé : Une pièce agréable à lire, je reste cependant déçue quant au personnage de Shylock. C'est le personnage qui m'a le plus intéressée mais il est assez peu présent.


Citations
* "Il m'a humilié ; il m'a fait tort d'un demi-million ; il a ri de mes pertes ; il s'est moqué de mon gain ; il a insulté ma nation ; il a fait manquer mes marchés ; il a refroidi mes amis, échauffé mes ennemis, et pour quelle raison ? Parce que je suis un Juif.

Un Juif n'a-t-il pas des yeux ? un Juif n'a-t-il pas des mains, des organes, des proportions, des sens, des affections, des passions ? ne se nourrit-il pas des mêmes aliments ? n'est-il pas blessé des mêmes armes, sujet aux mêmes maladies, guéri par les mêmes remèdes, réchauffé par le même été et glacé par le même hiver qu'un chrétien ? si vous nous piquez, ne saignons-nous pas ? si vous nous chatouillez, ne rions-nous pas ? si vous nous empoisonnez, ne mourons-nous pas ? et si vous nous outragez, ne nous vengerons-nous pas ? si nous sommes semblables à vous dans tout le reste, nous vous ressemblerons aussi en ce point. Si un Juif outrage un chrétien, quelle est la modération de celui-ci ? La vengeance. Si un chrétien outrage un Juif, comment doit-il le supporter, d'après l'exemple du chrétien ? En se vengeant. Je mettrai en pratique les scélératesses que vous m'apprenez ; et il y aura malheur si je ne surpasse pas mes maîtres."

* "Je crois, d'honneur, que bientôt le rôle qui siéra le mieux à l'esprit sera le silence, et que la parole ne sera plus qu'aux perroquets."

* "BASSANIO.-Tous les hommes cherchent-ils à tuer ce qu'ils n'aiment pas ?
SHYLOCK.-Un homme hait-il ce qu'il n'a pas envie de tuer ?
BASSANIO.-Toute offense n'engendre pas d'abord la haine.
SHYLOCK.-Comment ! voudrais-tu qu'un serpent te piquât deux fois ?"

* "L'homme qui n'a en lui-même aucune musique, et qui n'est pas ému par le doux accord des sons, est propre aux trahisons, aux perfidies, aux rapines ; les mouvements de son âme sont mornes comme la nuit, et ses penchants ténébreux comme l'Érèbe ; ne vous fiez point à un tel homme.-Écoutons la musique."

Publié dans : Théâtre

le 24/10/09

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/valladolid.jpgLa controverse de Valladolid
Jean-Claude Carrière
1992

Quatrième de couverture
Dans un couvent de Valladolid, quelque soixante ans après la découverte du Nouveau Monde, deux homme s'affrontent dans un débat passionné : les Indiens sont-ils des hommes comme les autres ? Pour le dominicain Las Casas, ardent défenseur de la cause indienne, cela ne fait aucune doute : les Espagnols, avides de conquête, ont nié l'évidence, assujettissant et massacrant les indigènes par millions. Face à lui, le philosophe Sépulvéda affirme que certains peuples sont nés pour être dominés. Tous deux s'entendent sur un point : le nécessaire salut des âmes. L'issue de cette confrontation, déterminante pour des millions d'hommes, pourrait bien être surprenante...

Avis
Un livre intéressant qui traite du thème de l'altérité, et ce sujet a été d'actualité plus d'une fois dans l'Histoire. C'est assez risible de voir qu'un homme comme Sépulvéda, qui affirme que certains peuples sont nés pour être dominés, était reconnu comme un philosophe à l'époque. Comme quoi les valeurs évoluent, tout est relatif à l'époque, à la société, et qui sait peut-être que dans 500 ans le monde aura évolué d'une manière étonnante. L'intérêt de ce livre réside dans la discussion, le débat, d'où l'idée de l'avoir écrit sous forme d'une pièce.  La pièce est surtout centrée sur l'argumentation, convaincre l'autre. Pour ça on pourrait reprocher qu'il manque un peu d'action, de rythme. Pour l'info, Valladolid est une ville du cente de l'Espagne. En annexe dans le livre, quelques pistes de lecture sont données sur le thème de l'altérité, et comme je trouvais ça pas mal fait les voici :

L'autre, le connaître, le respecter
¤ L'autre, sujet de curiosité
→ "Des cannibales" Essais, Montaigne
¤ L'autre, objet de tolérance
Supplément au voyage de Bougainville, Diderot
¤ L'autre, le modèle utopique
"Chapitre XVIII L'Eldorado" Candide, Voltaire

L'autre, le mépriser, le détruire
¤ Haine de l'autre
Essai sur l'inégalité des races humaines, Gobineau
¤ Humiliation de l'autre
Voyage au bout de la nuit, Céline
¤ Anéantissement de l'autre
Si c'est un homme, Levi

En résumé : J'ai bien aimé le sujet traité dans cette pièce, les débats autour de l'égalité des hommes. C'est dommage qu'il n'y ait pas eu un peu plus d'actions pour rythmer la pièce.

Publié dans : Théâtre

le 14/10/09

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/laramphitrion.jpgAmphitryon
Molière
1668

Quatrième de couverture
Jupiter, le maître des dieux, est amoureux d'Alcmène, une simple mortelle. Pour la séduire, il se "transforme" en Amphitryon, le mari de la belle, tandis que Mercure, de son côté, prend le visage de Sosie, le valet.

De cette fable antique, Molière a fait une comédie à grand spectacle où les dieux, descendus du ciel, s'amusent à semer le trouble parmi les humains, tandis que les spectateurs eux-mêmes se laissent égarer par la ressemblance frappante des "sosies". Parallèlement, Molière illustre l'atmosphère galante qui règne à la Cour en 1668, tant il est vrai que Jupiter emprunte à Louis XIV autant qu'au héros grec.

Avis
Une comédie qui change un peu des habituels bourgeois qu'on retrouve chez Molière, sympathique. Je pense que l'intérêt de la pièce réside surtout dans la mise en scène. Au XVII, c'est le début du théâtre machine ; on peut voir par exemple dans une représentation des dieux descendre du ciel. Molière insère cette nouveauté pour un rendu visuel plus spectaculaire. Le lecteur/spectateur est mis dans la confidence de la duperie des dieux ce qui permet de mieux savourer leurs moments de confrontation. Les dieux se jouent des humains. Après, cette pièce ne m'a pas plus emballée que ça, je dirais à lire pour le plaisir.

En résumé : J'ai trouvé la pièce originale, la mythologie m'a bien plu, sinon sans plus.


Notes
Tout le monde connait le terme "sosie", mais on n'emploie moins celui d' "amphitryon", qui désigne l'hôte chez qui on mange.
Il existe 38 pièces de cette fable antique, la première étant de Plaute (-II) et la dernière de Giraudoux (1929).

Extrait
* "Ta vertu fait un vacarme qui ne cesse de m'assommer."

* "Tous les discours sont des sottises,
Partant d'un homme sans éclat ;
Ce serait paroles exquises
Sic'était un grand qui parlât"

Publié dans : Théâtre

le 11/10/09

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/musset.jpgLes caprices de Marianne
Alfred de Musset
1833
 
Challenge ABC : 3/26

Résumé
Coelio aime Marianne mais n'ose lui avouer ses sentiments. Il demande de l'aide à son ami Octave pour conquérir le coeur de Marianne. Peu à peu celle-ci tombe amoureuse d'Octave. Entre temps, son mari la soupçonne d'adultère et envoie des gardes pour tuer son amant...

Avis
Pièce courte et histoire assez banale avec un triangle amoureux. Elle a remonté dans mon estime grâce à la dernière phrase dite par Octave. Je l'avais dit dans un autre article, mais j'adore quand les livres se terminent par une phrase marquante, qui donne le dernier coup à l'histoire, ou qui offre une autre perspective de lecture. On a ici un Musset toujours en finesse et des répliques sur l'amour toujours aussi délicieuses, mais c'est pas cette pièce de l'auteur que je conseillerais, j'ai largement préféré On ne badine pas avec l'amour par exemple.

En résumé : Sans plus...

Publié dans : Théâtre

le 23/9/09

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/moliere.jpgLes précieuses ridicules
Molière
1659
 
Quatrième de couverture
Vite, voiturez-nous ici les commodités de la conversation.

Avis
Ca c'est ce qu'on appelle un résumé. Je vais quand même ajouter des précisions : Magdelon et Cathos, jeunes précieuses, ridiculisent leurs deux prétendants. Ils décident alors de se venger en retournant contre elles leur plus grande arme : l'esprit. On a ici un Molière qui s'amuse de la langue française et livre en même temps une critique de la préciosité. Pour moi cette pièce a été un plaisir, un régal, un délice ; je suis tellement déçue qu'elle ne fasse qu'un seul acte...

En résumé : Surement la pièce de Molière que j'ai préférée, son emploi de la langue française est génial. Dommage qu'elle soit si courte...

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