"Mais je n'en veux pas, du confort. Je veux Dieu, je veux de la poésie, je veux du danger véritable, je veux de la liberté, je veux de la bonté. Je veux du péché." Le meilleur des mondes - Huxley

Publié dans : Anticipation

le 26/4/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/LeMeilleurdesmondes.jpg Le meilleur des mondes
(Brave new world)
Aldous Huxley
1931

"How many goodly creatures are there here !
How beauteous mankind is ! O brave New World !
That has such people in't !" (Tempest, V, 1.)

Challenge ABC : 23/26

En épigraphe
"Les utopies apparaissent comme bien plus réalisables qu'on ne le croyait autrefois. Et nous nous trouvons actuellement devant une question bien autrement angoissante : comment éviter leur réalisation définitive ?... Les utopies sont réalisables. La vie marche vers les utopies. Et peut-être un siècle nouveau commence-t-il, un siècle où les intellectuels et la classe cultivée rêveront aux moyens d'éviter les utopies et de retourner à une société non utopique moins "parfaite" et plus "libre"." Nicolas Berdiaeff

Quatrième de couverture
Bienvenue au Centre d'Incubation et de Conditionnement de Londres-Central. A gauche, les couveuses où l'homme moderne, artificiellement fécondé, attend de rejoindre une société parfaite. A droite : la salle de conditionnement où chaque enfant subit les stimuli qui plus tard feront son bonheur. Tel foetus sera Alpha -l'élite-, tel autre Epsilon -la caste inférieure. Miracle technologique : ici commence un monde parfait, biologiquement programmé pour la stabilité éternelle...
La visite est à peine terminée que déjà certains ricanent. Se pourrait-il qu'avant l'avènement de l'Etat Mondial, l'être humain ait été issu d'un père et d'une mère ? Incroyable, dégoûtant... mais vrai. Dans une réserve du Nouveau Mexique, un homme sauvage a échappé au programme. Bientôt, il devra choisir : intégrer cette nouvelle condition humaine ou persister dans sa démence...

Avis
Ceci est un article long.
Pour mieux vous repérer parmi ces élucubrations, regardez le thème de chaque paragraphe !
 
♠ L'élevage, le conditionnement ♠
Je ne m'attendais pas à ce que ce livre soit si riche ! D'un point de vue philosophique, par exemple, c'est incroyable comme ce livre offre matière à réflexion. Pendant ma lecture j'ai pensé à plein plein de choses. Tout d'abord, ce système d'embryons en flacons, ça m'a rappelé Matrix.  Vous voyez la scène où Néo sort d'un espèce de placenta rose et découvre un élevage de milliards d'hommes. Ici, les humains sont créés par milliers, comme dans une usine, et élevés comme du bétail. Il n'y a aucune identité propre, c'est une sorte de clonage. Ensuite vient le conditionnement. "Aimer ce qu'on est obligé de faire. Tel est le but de tout conditionnement." Jusqu'à l'âge adulte, tout homme est conditionné grâce à des leçons hypnopédiques répétées en boucles pendant le sommeil : ainsi "62 400 répétitions font une vérité". Le conditionnement revient à accepter des préjugés, des vérités toutes faites, sans les avoir examinées et remises en question. L'esprit n'est plus libre. Vous connaissez l'expérience de Pavlov sur son chien : quand il lui apportait son repas, le chien bavait. Puis au fur et à mesure, dès que le chien sentait l'odeur de sa nourriture, il se mettait à baver. C'est le même principe ici. Dans le conditionnement intervient le système des castes, sortes de classes sociales prédéfinies dès la cellule-oeuf de l'individu. Les castes sont un élément indispensable pour l'équilbire d'une société parfaite. "La population optima est sur le modèle de l'iceberg : huit neuvième au dessous de la ligne de flottaison, un neuvième au dessus."

♠ Une société parfaite privée de progrès ♠
Ce meilleur des mondes, cette société parfaite, repose sur un équilibre parfait. L'équilibre ne doit pas être rompu, au risque de provoquer l'instabilité. De cet fait, aucun progrès n'est permis, cette société est figée, elle ne peut pas avancer. La recherche scientifique est prohibée. "La vérité est une menace, la science est un danger public." Or la science est un moyen de découvrir une vérité. Cette société ne peut pas accéder à la vérité, car elle ne pense même pas à la rechercher à cause de son conditionnement.

Le problème de cette civilisation, c'est qu'elle s'est construite grâce à des moyens scientifiques hyper sophistiqués. On pense pouvoir tout contrôler avec un gramme de pseudo-sang par ci, une goutte d'hormones par là. Une dose précise produit systématiquement un tel effet. Ca ressemble à du déterminisme pas vrai. Or, dans le domaine de l'action humaine, on ne peut justement pas prévoir, anticiper ce qui va se passer. La science ne peut pas avoir de place là où règne la contingence, autrement dit là où ce qui est pourrait tout aussi bien ne pas être. Et pourquoi ? Parce que l'homme est sensé agir par lui même, il est le seul à être le maître de ses actes. Bon là je sais que j'ai perdu la moitié des lecteurs. J'vais me calmer sur les réflexions philosophiques. En gros cette société soit disant utopique prive l'homme de sa capacité à agir de par lui-même. Dans ce livre, les humains sont tous des veaux qui se déplacent en masses, ont les mêmes pensées, les mêmes réactions. Dans ce genre de société, la différence n'est pas permise. "Si l'on est différent, il est fatal qu'on soit seul."

♠ Une seule religion ♠
Et quand ça va pas trop, un coup de soma et c'est reparti. "On peut porter sur soi, en flacon, au moins la moitié de sa moralité. Le christianisme sans larmes, voilà ce qu'est le soma." A propos de religion, c'est très bien observé : leur dieu s'appelle Notre Ford (en référence à Notre Père of course). Les noms aussi sont pas mal : des Henry, Marx, Ford, Lenina, Trotsky en veux-tu en voilà. A Londres, Big Henry a même remplacé Big Ben.

Sans rentrer dans les détails, j'ai été surprise, au début du livre, de retrouver des connaissances biologiques très précises ; par exemple sur la division cellulaire et même sur le fonctionnement des hormones, le rétrocontrôle positif et négatif et touuut. Sinon ce livre m'a fait pensé à encore plein d'autres choses. Déjà niveau scénario, ça m'a un peu rappelé Avatar et Pocahontas, avec le fait que y'ait une société civilisée et une autre sauvage. On pense être LA société civilisée, et de ce fait, on considère l'autre comme inférieur, comme sauvage. On ne prend pas le temps de réfléchir, d'accepter l'autre. Rejeter l'autre car il est différent, c'est ça un acte de barbarie. Après ça, qui sont les barbares ? Surement pas les "sauvages".
 
♠ L'absence de culture ♠
Abordons maintenant la culture. Eh bien la culture n'existe pas dans ce meilleur des mondes. Toute forme d'expression artistique est interdite. Or l'art, c'est justement l'expression de l'esprit qui est libre. Certes il existe le Cinéma Sentant, l'orgue à parfums jouant "un Capriccio des Herbes délicieusement frais" et autre. Quand le lecteur arrive dans la Réserve, il retrouve cette culture, le bruit de tam-tam, les peintures, les sculptures, et les livres. Le sauvage John possède un seul et unique livre de Shakespeare. C'est le seul objet qui permette de nous rappeler notre ancienne civilisation. Quand John parle, il reprend très souvent des passages de ses pièces de théâtre, et j'ai beaucoup aimé. "Mais maintenant, il possédait ces mots là, ces mots qui étaient semblables à des tambours, à des chants et à des formules magiques." Ca donnait du relief au texte, de la saveur aux mots. Ca contrastait avec cette absence d'expression artistique de la société civilisée.
 
♠ L'état d'Homme ♠
Le personnage de John offre une réflexion intéressante sur qu'est-ce qu'être un homme. Le débat à la fin du livre m'a notamment fait pas mal cogiter. J'ai trouvé un passage qui résumait finalement bien la situation :
"-Nous préférons faire les choses en plein confort, dit l'Administrateur.
-Mais je n'en veux pas, du confort. Je veux Dieu, je veux de la poésie, je veux du danger véritable, je veux de la liberté, je veux de la bonté. Je veux du péché.
-En somme, vous réclamez le droit d'être malheureux.
-Eh bien soit, dit le Sauvage d'un ton de défi, je réclame le droit d'être malheureux."


Être un homme, ce n'est pas faire en sorte de ne vivre que de sensations agréables (le soma), de sensations ménagées, anticipées, conditionnées. Être un homme, c'est ressentir la douleur, la peine, la joie. Oh c'est tellement beau que je vais verser une larme. Ce livre prête à réfléchir sur la liberté, sur la conscience. En même temps, toute cette histoire de conditionnement, on peut dire que nous aussi on est conditionnés par l'éducation de nos parents, par la société qui nous entoure et tout. Ce livre nous remet un peu à notre place. Il faut être vigilant. Grâce au progrès, grâce à la mondialisation, l'homme se sent le maître du monde. Attention à l'usage qu'on fait de nos connaissances. (Là je suis tentée de dire "Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités".) J'ai trouvé ce livre incroyablement lucide pour l'époque. J'ai très envie de lire la suite : Retour au meilleur des mondes.

En résumé : Un livre qui offre de nombreuses perspectives de réflexion, et c'est ce qui me plaît.


Extraits
* "Il y avait autrefois quelque chose qui s'appelait la démocratie. Comme si les hommes étaient égaux autrement que physico-chimiquement."

* "une éternité lunaire"

* "le taxicoptère"

* "Les serments les plus puissants ne sont que paille pour le feu qui est dans le sang" (Tempest)

* "Life is a tale
Told by an idiot, full sound and fury,
Signifying nothing"
(Macbeth)

* "Tous les gens qui, pour une raison ou une autre, ont trop individuellement pris conscience de leur moi pour pouvoir s'adapter à la vie en commun, tous les gens que ne satisfait pas l'orthodoxie, qui ont des idées indépendantes bien à eux, tous ceux, en un mot, qui sont quelqu'un."

* "Le savoir était le dieu le plus élevé, la vérité, la valeur suprême."

Publié dans : Contes/Nouvelles

le 5/4/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/queneau.jpgExercices de style
Raymond Queneau
1947

Challenge ABC : 22/26


Quatrième de couverture
Le narrateur rencontre, dans un autobus, un jeune homme au long cou, coiffé d'un chapeau orné d'une tresse au lieu d'un ruban. Le jeune homme échange quelques mots assez vifs avec un autre voyageur, puis va s'asseoir à une place devenue libre. Un peu plus tard, le narrateur rencontre le même jeune homme en grande conversation avec un ami qui lui conseille de faire remonter le bouton supérieur de son pardessus.
Cette brève histoire est racontée quatre-vingt-dix-neuf fois, de quatre-vingt-dix-neuf manières différentes. Mise en images, portée sur la scène des cabarets, elle a connu une fortune extraordinaire.

Avis
Vous savez combien j'aime Queneau, qui est pour moi un des dieux (avec Perec) de la littérature française moderne. Ici, 99 fois la même histoire. Et non, on ne s'en lasse même pas. En soi pas très intéressante, Queneau arrive à nous la faire redécouvrir de 99 façons différentes. Comment ? En passant par différents personnages (le narrateur, le jeune homme, son voisin, un autre observateur...), différents sens (ouïe, vue, toucher, odorat, goût), différents accents (campagnard, anglais, italien...), différents poèmes (ode, sonnet...), différentes figures de style (litote, apocope...), différents temps (passé simple, imparfait, présent...), différents champs lexicaux (mathématique, biologiste, gastronomique...) et bien d'autres encore.
Mes préférées ? J'ai souri quand j'ai lu Géométrique et Anglicismes.
Ce texte est un des précurseurs du mouvement Oulipo, dont je vous avais parlé ici. Il est très facilement transposable au théâtre. Je me souviens qu'on en avait joué certains textes, ça donne un résultat assez sympa !

En résumé : J'ai ressenti le plaisir qu'avait Queneau de jouer avec la langue, un vrai régal, comme toujours.


Extrait
"Il finit par s'avérer être celui d'un cyclothymique paranoïaque légèrement hypotendu dans un état d'irritabilité hypergastrique."


100ème exercice de style :

Prosopopée

Je t'ai vu, toi le seul chapeau légèrement surélevé parmi cette foule de couvre-chefs, dans la plateforme arrière de l'autobus S. Tu ne semblais pas ravi de ton voisin, un béret en plus, qui allait et venait en te bousculant à chaque arrêt. Puis tu as disparu précipitamment dans la mer de chapeaux.
Ô chapeau. Pourquoi t'être orné de cette si ridicule façon, avec une tresse au lieu d'un ruban ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?
Enfin, je t'ai retrouvé deux heures plus tard devant la gare Saint-Lazare. Tu te déplaçais en compagnie d'un melon. Votre attention était tournée vers le bas. Pourquoi ne me regardes-tu pas moi ?

Publié dans : Biographie/Témoignage

le 30/3/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/colosse.jpgLe colosse d'argile
Philippe Fusaro
2004

Challenge ABC : 21/26

Quatrième de couverture
Je suis Primo Carnera, le plus grand boxeur par la taille qu’on ait jamais vu, la Montagne de fer. Je me suis mesuré aux hommes les plus forts et j’ai même combattu contre un kangourou et contre King Kong.
Je suis Primo Carnera, un paysan du Frioul, idolâtré par le régime fasciste. Mussolini m’a adoré puis m’a renié quand j’ai perdu contre Joe Louis.
Je suis Primo Carnera, l’ami de John Wayne. J’ai craché sur Bogart et, au cinéma, j’ai été pirate, gangster et même Frankenstein. Je suis Primo Carnera, l’unique amour de Pina de Gorizia.
Voici mon histoire, celle d’un homme simple qui a souffert de la faim et de l’exil.


Avis
Ce livre offre une entrée en matière dans le monde de la boxe des années 30. L'auteur a voulu retracer la vie du célèbre champion du monde italien catégorie poids lourd, Primo Carnera.

Du point de vue biographique pur, je ne connais pas les sources de l'auteur, la plupart des lettres, dialogues, etc, sont inventés (eh oui ça paraît logique). Dans son livre, l'auteur veut montrer que Carnera a été la marionnette de Mussolini. J'ai trouvé que Mussolini était dépeint assez caricaturalement dans une des lettre qu'il écrit ; genre le méchant dictateur qui dégage tous les loosers du pays. Et de l'autre côté on a le gentil boxeur un peu bêbête qui se fait arnaquer par tout le monde. L'auteur répétait assez souvent dans le livre que l'entourage de Primo Carnera le voyait comme quelqu'un de trop naïf. L'auteur voulait casser cette image, présenter le boxeur sous d'autres aspects. C'est pourtant l'inverse que j'ai retenu, ou du moins qui a été beaucoup plus souligné.

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Divers/primocarnera-copie-1.jpgDu point de vue écriture, j'ai bien aimé le fait qu'il y ait plusieurs personnages qui parlent, plusieurs points de vue différents (par exemple son manager, un boxeur, sa femme...). On a assez souvent les pensées de Carnera. Il s'exprimait dans un mélange d'italien et de français, j'avais vraiment l'impression d'entendre parler français un italien. Lors des combats, ce qui était aussi intéressant, c'est que les pensées du boxeur étaient livrées, on pouvait se croire sur le ring en train de donner nous-même les coups.

Carnera apparaît comme un homme extrêmement généreux mais trop naïf. On a profité de sa carrure de colosse et de ses succès dans la boxe pour le hisser au rang d'icône sportive du régime fasciste. Mais on n'a pas hésité à l'abandonner dès qu'il a commencé à plus être bon. C'est ça le business.

En résumé : Une découverte intéressante de la vie d'un champion du monde de boxe, avalé et recraché par le monde de la boxe et par le régime fasciste.

Publié dans : Théâtre

le 21/3/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/uburoi.jpgUbu Roi
Alfred Jarry
1896

Challenge ABC : 20/26

Résumé
Le Père Ubu, convaincu par son épouse, décide de renverser le roi de Pologne pour prendre sa place et régner comme bon lui semblera sur le royaume...

Avis
Hum que dire que dire... Une pièce qui se laisse lire, mais sans plus. Au théâtre on est habitué à des histoires d'amour impossibles (exemple, exemple, exemple, exemple), dans cette pièce c'est un tout autre sujet. Le héros est un personnage bouffon, immoral et grossier, et veut renverser le roi de Pologne avec l'aide de sa femme qui n'est pas mieux que lui : voleuse, ivrogne et manipulatrice.
Cette pièce m'a un peu rappelé La Cantatrice Chauve de Ionesco. On a en effet des personnages grotesques (Père Ubu et Mère Ubu), une situation vraiment improbable... La pièce rompt avec le théâtre plus "classique". On dit d'ailleurs d'elle qu'elle est le précurseur du théâtre de l'absurde ; théâtre qu'on retrouve totalement dans La Cantatrice Chauve.
En même temps, cette pièce m'a beaucoup fait penser à La Vie est un Songe de Calderón. L'action se passe en Pologne, il y a des grottes en veux-tu en voilà, de la neige, des peaux d'ours, des rois qui dilapident leur fortune, un personnage qui s'appelle Sigismond et un autre Rosemonde.

En résumé : Une pièce qui s'annonce en rupture avec le théâtre "classique", mais qui ne m'a pas plus emballée que ça.


http://milkymoon.cowblog.fr/images/Divers/miro.png
Et ô surprise, j'étais en train de chercher l'image du livre quand je suis tombée sur ça.
Oui les amis, le tableau d'el Señor Joan Miró sur Ubu Roi. Y'en a toute une série d'ailleurs.
J'aime beaucoup Miró, mais là j'ai franchement du mal à voir quel moment de la pièce ça illustre.

Publié dans : Théâtre

le 15/3/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/artt.jpgArt
Yasmina Reza
1994

Challenge ABC : 19/26

Résumé
Marc est invité par son ami Serge à venir voir sa nouvelle acquisition : un tableau blanc avec de fins liserés blancs transversaux. Une toile d'environ un mètre soixante sur un mètre vingt peinte en blanc que Serge vient d'acheter 200 000 francs. Atterré par cet achat, Marc s'interroge et va trouver Yvan, leur ami commun, pour lui faire part de son incompréhension à propos de ce geste. Entre les trois amis s'engage alors une discussion qui ira bien au-delà de la seule question de l'art contemporain...

Avis
Une pièce drôle, qui traite d'un sujet d'actualité. On a tous notre propre opinion sur l'art contemporain. Certains le jugent absurde, inutile, d'autres y voient le summum de l'expression artistique. Eh bien cette pièce fait le tour de la question avec les personnages de Marc, Serge et Yvan qui adoptent chacun une position différente face au "tableau blanc avec de fins liserés blancs transverseaux." Mais cette discussion les mènera bien plus loin, et analysera les fondements de leur relation. Au delà de la pièce, j'ai vraiment adoré la précision de l'écriture de Yasmina Reza.

En résumé : Une pièce "modernissime" (pour faire un clin d'oeil au texte), qui dépeint avec humour l'art contemporain.


Extraits
* "Il faut toujours surveiller ses amis, sinon ils vous échappent."

* "La surprise est une chose morte à peine conçue."

* "Je veux être votre ami, Yvan le farfadet."

Représentation
J'ai trouvé une représentation filmée de la pièce en ligne, avec Pierre Arditi, Fabrice Luchini et Pierre Vaneck. Si vous n'avez rien à faire je vous la conseille, qui sait, ça pourrait vous réconcilier avec le théâtre ?
 
http://milkymoon.cowblog.fr/images/Divers/art-copie-1.png

<< Post | 2 | 3 | 4 | 5 | Ante >>

Créer un podcast