"C'est si confortable de continuer à salir la réputation d'un livre. Aucun risque que le bouquin se venge : c'est ça qui est bien avec la littérature." Les combustibles - Nothomb

Publié dans : Romans XX°

le 26/6/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/meaulnes.jpgLe Grand Meaulnes
Alain-Fournier
1913

Résumé
François, quinze ans, est le fils de M. et Mme Seurel, instituteurs de Sainte-Agathe, en Sologne. Il fréquente le cours supérieur qui prépare au brevet d'instituteur. Un mois après la rentrée, un nouveau compagnon de dix-sept ans vient habiter chez eux. Il se prénomme Augustin Meaulnes. La personnalité mystérieuse d'Augustin, que les élèves appellent bientôt "le grand Meaulnes", trouble le rythme monotone de l'établissement scolaire et fascine tous les élèves.

Avis
Je me suis ennuyée pendant cette lecture, je n'ai pas du tout accroché à l'histoire. Peut-être parce que le narrateur n'est qu'un personnage secondaire et pas le héros lui même. Il ne fait que raconter l'histoire de son ami, du coup je me suis sentie assez lointaine par rapport à l'histoire. Deuxième point, ça m'a paru un peu farfelu le fait que le héros se perde dans la forêt et tout d'un coup il arrive dans un château où il y a une super fête, un banquet où on entre et on sort comme on veut. Bref j'ai trouvé l'histoire plate, ce n'est que mon avis, parce que quand je vois que c'est un des livres du XX° siècle que les français ont préféré, j'me pose des questions...
Je critique ce livre et en plus mon avis n'est pas super développé, je m'en excuse, ça fait un ou deux ans que je l'ai lu. Pourquoi pas retenter une nouvelle lecture après tout..

En résumé : J'ai trouvé l'histoire plate et sans intérêt.

Publié dans : Théâtre

le 25/6/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/musset3.jpgIl ne faut jurer de rien
Alfred de Musset
1836

Résumé
Valentin, âgé de 25 ans, se retrouve face à un dilemme : son oncle refuse de lui prêter à nouveau de l’argent, à moins qu’il ne se marie. Mais le mariage est la dernière chose que Valentin souhaite, car selon lui, se marier, c’est prendre le risque d’être trompé. Il décide donc de démontrer cette vérité à son oncle en se rendant "incognito" chez sa promise, Cécile, avec le pari de la séduire en seulement huit jours. (source : Wikipedia)

Avis
Le titre rappelle On ne badine pas avec l'amour, vous ne trouvez pas ? Ici aussi, c'est une maxime, un proverbe, en rapport avec l'amouuur. Alors cette pièce se lit très vite, elle est sympa, mais voilà sans plus, ça ne vaut pas On ne badine pas avec l'amour justement. J'ai trouvé  que c'était un peu trop prévisible. Au début, Valentin est sûr et certain qu'il ne tombera jamais amoureux, qu'il ne se mariera pas. Et comme "il ne faut jurer de rien", eh bien vous l'aurez deviné, il va tomber sous le charme de sa promise. Il avait décidé de lui tendre des pièges, pour prouver à son oncle qu'elle était mauvaise comme toutes les autres femmes. Mais Cécile n'est pas comme toutes ces femmes, elle surprend Valentin par son caractère, sa manière d'être. Quand il veut la séduire, elle ne fait même pas attention à lui, ce qui le frustre. Il la hait, puis après il tombe amoureux d'elle, le soir il lui balance des mots d'amour sur un banc, comme "je suis fou de toaaa". Moi ça me l'a pas fait, j'avais juste l'impression que c'était un hypocrite. Ceci dit, c'est toujours un régal de lire la plume de Musset.

En résumé : Histoire trop prévisible, et en plus je n'ai pas aimé le personnage principal Valentin.


Extraits
* "Ah ! que le coeur est un grand maître ! On n'invente rien de ce qu'il trouve, et c'est lui seul qui choisit tout."

* tout l'Acte 3 Scène I

* "-N'as-tu donc plus ni foi ni vergogne, et se peut-il que tu sois mon sang ? Quoi ! ni le respect pour l'innocence, ni le sentiment du convenable, ni la certitude de me donner la fièvre, rien n'est capable de te toucher ! (Van Buck)
- N'avez-vous donc ni orgueil ni honte, et se peut-il que vous soyez mon oncle ? Quoi ! ni l'insulte que l'on nous fait, ni la manière dont on nous chasse ni les injures qu'on vous a dites à votre barbe, rien n'est capable de vous donner du coeur !" (Valentin)

Publié dans : Romans XX°

le 24/6/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/236pourquoimangemonpere.jpgPourquoi j'ai mangé mon père
(The Evolution Man)
Roy Lewis
1960

Quatrième de couverture
Approchez Homo Sapiens ! Ce livre vous fera hurler de rire ! Faites la connaissance d'une famille préhistorique : Edouard, le père, génial inventeur qui va changer la face du monde en ramenant le feu ; Vania, l'oncle réac', ennemi du rpogrès ; Ernest, le narrateur, un tantinet benêt ; Edwige, Griselda, et autres ravissantes donzelles... Ces êtres délicieux font le monde autour d'un feu en dégustant des os à moelle. Regardez-les découvrir l'amour, s'essayer à la drague, se battre avec l'évolution...
Situations rocambolesques, personnages hilarants d'un monde où l'homme est pourtant déjà homme : batailleur, jaloux, ingrat et aussi rétrograde. Un miroir à consulter souvent. Pour rire et réfléchir.

Avis
J'ai vachement aimé ce livre, et ce pour deux raisons. La première, simplement parce que l'histoire est tout à fait sympathique, l'écriture est marrante. L'auteur joue à fond sur les anachronismes et ça fonctionne très bien. La deuxième raison, c'est que mine de rien l'auteur était vachement renseigné sur la question de l'évolution de l'Homme. J'me permets d'en parler parce que l'évolution de l'Homme et sa place parmi les espèces c'est pile poil un des chapitres qu'on a fait cette année. Dans le livre, les personnages sont des pithécanthropes (une "variété" de l'Homo Erectus) vivant au pléistocène (vers -11 000 ans (parenthèse : je viens de chercher vite fait, et les dates sont incohérentes parce qu'Homo Erectus s'est éteint vers -300 000 ans)) en Afrique (parenthèse : en Afrique on parle d'Homo Ergaster, mais du coup je sais pas si les pithécanthropes sont considérés comme une variété d'Homo Ergaster). D'ailleurs ça m'a fait sourire à certaines moments, quand ils parlent des australopithèques et de leur face prognathe et leur bourrelet sus-orbitaire. Petite blague à part. Ils découvrent le feu, the découverte, ce qui leur permet une foule de choses. Se protéger des prédateurs, se chauffer, s'éclairer, perfectionner leurs armes, améliorer leur cuisine...

Leur mode de vie change, leurs coutumes aussi. Bien sûr dans le livre c'est schématique, ça ne s'est pas déroulé si vite. Au début, les personnages vivent en horde et donc ne se reproduisent qu'entre eux, membres de la même famille. Puis ils se mélangent à d'autres hordes pour former une tribu. Là j'ai directement pensé à Levi-Strauss, qui dit que le point commun à chaque culture, c'est la prohibition de l'inceste, car elle s'oppose directement aux tendances naturelles. Un pas de plus, donc, vers la civilisation pour nos héros.

On assiste au développement de la pensée, aux premières peintures rupestres,  à de la musique. Chacun dans la tribu a sa spécialité. Vers la fin, il y a un débat pour savoir s'il faut ou non partager ses découvertes avec les autres pithécanthropes. La notion de propriété apparaît. Et là je ne peux m'empêcher de penser à Rousseau, qui dit que la vie en société a fait naître l'idée de propriété et la hiérarchie sociale.

Dès le début du livre on a un duel entre Edouard qui recherche l'évolution, le progrès, et Vania qui est contre toute forme d'évolution et dit qu'il faut laisser la nature telle qu'elle est. Là aussi, ça me rappelle la philo (faut vraiment que je me repose o_O), comme quoi le titan Prométhée aurait dérobé le feu sacré de la connaissance (métaphoriquement ça signifie la raison) pour le donner aux hommes, car contrairement à tous les autres animaux, ils n'avaient aucune arme pour se défendre. Le problème du progrès technique se pose dans le livre : par exemple ils ne savent pas encore maîtriser le feu, ils savant l'allumer mais cela provoque un immense incendie. Bref je pars un peu dans tous les sens là.

Pour conclure, la fin, qui permet enfin d'expliquer le titre, est pas si mal, elle marque significativement la fin d'une période. Ce livre m'a beaucoup rappelé Le magasin des suicides, le ton est le même, ce sont des familles pas comme les autres, et qui vivent à des époques différentes de la notre.

En résumé : Drôle et bien documenté, un livre très sympa qui m'a donné à réfléchir.


Extraits
* "Enfant brûlé craint la flamme."

* "Back to the trees !"

* "Evolution n'est pas révolution. Pourquoi serait-ce de la rébellion ?"

* "Saint Ptérodon !"

Publié dans : Elucubrations

le 23/6/10

Le moment que j'attendais depuis des semaines : la fin du bac. Ces derniers jours, ça a été assez intense. Entre le stress, la fatigue, les cours à réviser, ce fuckin' d'Amit, la vitamine C et le café, je n'ai absolument pas eu le temps de venir ici. Là je me sens libérée, un truc de fou. Enfin vous imaginez. Maintenant c'est parti pour deux semaines d'attente, pendant lesquelles j'vais mettre à jour toutes mes lectures ici. Pendant qu'on est dans le sujet, eh bien je voulais aussi vous dire que j'ai été reçue dans une école d'archi, donc super contente o/.

Sinon j'ai pas eu l'occasion d'en parler avant, mais j'ai découvert un film magnifique : Le Roi et l'Oiseau. C'est un film d'animation d'une poésie, d'une sensibilité comme j'en ai jamais vu, d'autant plus si on considère le sujet traité. Et la musique...
 
http://milkymoon.cowblog.fr/images/18362985w434hq80.jpg

Publié dans : Romans XX°

le 15/6/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/Celine.pngVoyage au bout de la nuit
Louis-Ferdinand Céline
1932

Challenge ABC : 26/26

Quatrième de couverture
"- Oh ! Vous êtes donc tout à fait lâche, Ferdinand ! Vous êtes répugnant comme un rat...
- Oui, tout à fait lâche, Lola, je refuse la guerre et tout ce qu'il y a dedans... Je ne la déplore pas moi... Je ne me résigne pas moi... Je ne pleurniche pas dessus moi... Je la refuse tout net, avec tous les hommes qu'elle contient, je ne veux rien avoir à faire avec eux, avec elle. Seraient-ils neuf cent quatre-vingt-quinze millions et moi tout seul, c'est eux qui ont tort, Lola, et c'est moi qui ai raison, parce que je suis le seul à savoir ce que je veux : je ne veux plus mourir."


Avis
Enfin ! Je suis restée bien 5 mois sur ce livre... oui j'ai du mal avec les longs romans. C'est pas faute d'être ennuyeux, au contraire. J'ai trouvé l'écriture... juste géniale. L'histoire en elle même ne m'a pas toujours beaucoup captivée, mais la manière dont le narrateur t'envoie son histoire en pleine face, comme s'il te la crachait son histoire, c'était excellent.

Le récit de Ferdinand Bardamu se décompose en 5 phases. La première, c'est la guerre. Mais la guerre l'ayant plus que dégouté, il quitte la France pour une colonie en Afrique. Je pense que c'est la partie que j'ai préférée, l'environnement tropical toussa toussa, j'aime beaucoup. Mais là encore, le système colonial le répugne. "La poésie des Tropiques me dégoutait. Mon regard, ma pensée sur ces ensembles me revenait comme du thon." Ce qui conduit notre ami Bardamu à New York, où il fait la rencontre du capitalisme américain. "Quand les fidèles entrent dans leur Banque, faut pas croire qu'ils peuvent se servir comme ça selon leur caprice. Pas du tout. Ils parlent à Dollar en lui murmurant des choses à travers un petit grillage, ils se confessent quoi." Il revient donc en France où on le retrouve une dizaine d'année plus tard, exerçant la profession de médecin... oui ça m'a surprise, c'était bien la dernière des professions que je le voyais exercer. Enfin soit. Cette partie du roman est celle où j'ai le moins accroché, ça se passe dans une banlieue parisienne, et Bardamu s'occupe essentiellement de malades. On sentait une certaine résignation, une sorte de fatalité dans son ton. "Bientôt, il n'y aura plus que des gens et des choses inoffensifs, pitoyables et désarmés tout autour de notre passé, rien que des erreurs devenues muettes". Enfin, la dernière partie de son histoire se déroule dans un asile, c'est gai.

A chaque étape, Bardamu tombe comme par hasard sur Robinson, un type qu'il rencontre pendant la guerre. C'est comme si leur destin était lié. A chaque fois quand Robinson disparaissait, on se croyait débarrassé de lui, mais non, il est là jusqu'à la fin. En parlant de fin, eh bien, elle m'a laissée perplexe la fin. Tout ça pour dire que j'ai vraiment beaucoup aimé l'écriture, ce ton de lâcheté, de passivité complète. Bardamu est un anti-héros, je sais pas si la comparaison est pertinente mais il m'a rappelé L'étranger de Camus. On comprend mieux ce qu'évoque le titre, cette "nuit" dans laquelle il s'enfonce et s'enfonce, cette pourriture du monde dont il s'efforce de rendre compte. Petite note : Céline s'est inspiré de son expérience personnelle de la guerre de 14/18 et en tant que médecin pour écrire ce livre, mais ce livre n'est toutefois pas une autobiographie.

En résumé : Avec du recul, ce livre m'a marquée. Le style incomparable de la narration, la vision du monde de cet anti-héros persistent dans ma mémoire, et c'est le signe que j'ai affaire à un excellent bouquin.


Extraits
* "Les fleurs c'est comme les hommes. Plus c'est gros et plus c'est con."

* "candidement cannibale"

* "Il offrait à cette petite fille lointaine assez de tendresse pour refaire un monde entier, et cela ne se voyait pas."

* (à propos des crépuscules) : "Tragiques chaque fois comme d'énormes assassinats du soleil."

* "Il s'appelait "Surgeon général" ce qui serait un beau nom pour un poisson."

* "A 37° tout devient banal."

* (à propos du métro) : "rempli de viandes tremblotantes"

* "On aurait dit des grosses bêtes bien dociles, bien habituées à s'ennuyer."

* "mon néant individuel"

* "une sorte de moulin à café à monnaie."

* "L'existence ça vous tord et ça vous écrase la face."

* "C'est le voyageur solitaire qui va le plus loin."

* "L'avenir, je vois comment qu'y sera... Ca sera comme une partouze qui n'en finira plus."

* "des précautions d'assassinat"

* (à propos des journaux) : "formidable artichaut de nouvelles en train de rancir"

* "Ah il y en a qui vont au Théâtre pour se faire des émotions ! Mais je vous le dis : il est ici le théâtre !"

* "La vie n'est qu'un délire tout bouffi de mensonges."

* "Quand on commence à se cacher des autres, c'est signe qu'on a peur de s'amuser avec eux. C'est une maladie en soi. Il faudrait savoir pourqoi on s'entête à le pas guérir de la solitude."

* "Un fou, ce n'est que les idées ordinaires d'un homme mais bien enfermées dans une tête."

* "Et ce n'est plus, autour d'eux, qu'une ragouillasse dégueulasse de débris organiques, une marmelade de symptômes de délires en compote."


 
Point Challenge ABC
Ainsi s'achève mon challenge ABC, dans les délais ! J'ai fait d'excellentes découvertes : La vie devant soi de Romain Gary, Si c'est un homme de Primo Levi, Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley, La disparition de Georges Perec pour ne citer que ceux qui m'ont le plus marquée. Je ne pense pas recommencer de nouveau ce challenge, je n'aime pas vraiment lire par contrainte. Et puis pour l'instant il me reste le Challenge Livraddict à terminer. Qui sait peut-être que je retenterai l'année prochaine ?

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